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1999-A-Lc 14, 1-6-Vendredi 30e semaine ordinaire - repas chez un pharisien

Année A : Vendredi de la 30e semaine ordinaire (litao30v.99)
Lc 14, 1-6 repas chez un pharisien

Il est dangereux de parler de Dieu (Origène). Dangereux de parler de Dieu car Dieu, nous dit en acte Jésus aujourd’hui n’est pas l’austérité pure, n’est pas une idée, une loi abstraite. Jésus nous présente Dieu comme une Présence désarmante. L’amour des blessés de la vie a priorité sur tout même sur le sabbat. Si quelqu’un d’entre vous à un fils qui tombe ne va-t-il pas le relever ? La situation est tellement évidente que la question apparaît inutile, futile.

Il est dangereux de parler de Dieu. Il est dangereux pour Jésus d’agir en Fils de Dieu. Quand je réalise que Jésus qui est justement venu pour les malades, que dans tous ses déplacements, Il ne voulait que faire du bien - même à quelqu’un comme ce matin qui n’a rien demandé - surgit en moi cette question : Est-il possible de faire du bien sans se faire mal ? Est-ce dans la nature du bien de coûter si cher à celui qui le fait ? Je n’ai pas de réponse. Mais une évidence. Faire du bien fait mal à ceux qui le font, ne serait-ce que de les soupçonner qu’ils font cela pour se faire voir, pour accroître leur notoriété.

Ce matin, Luc nous lance un appel au réalisme. Le boeuf dans le trou. Allons au fonds des choses. Nous aussi - comme ces rigoristes pharisiens de bonne foi - avons une bonne conscience qui risque de nous endormir. Nous aussi, toutes axées sur la pratique d’une vie en communauté, risquons de ne voir que la belle image que l’on donne aux autres. Jésus ne condamne pas la pratique de ces docteurs de la loi. Il leur offre un électrochoc pour les sortirs de leurs engourdissements. Jésus démontre qui est le véritable praticien du sabbat. C’est celui dont l’amour de Dieu passe avant tout. Celui qui dit aimer Dieu qu’Il ne voit pas et rejeter son frère qu’il voit est un menteur.

Jésus, image parfaite du Père, démontre aux docteurs de la loi, à nous, que plus nous affirmons aimer Dieu - plus nous devrions deviner les besoins de ceux et celles qu’Il nous donne à aimer. Obligation nous est faite d’aller au-devant des hydropiques mal à l’aise dans notre société. Obligation nous est faite de toujours trancher du coté de la charité sans s’inquiéter des réactions des autres. Seul l’amour en acte pour sortir notre voisin de sa misérable posture doit désormais nous inquiéter, nous guider. La loi désormais c’est celle qui donne la vie. Noter cette subtilité. Jésus n’a pas demandé la permission pour agir. Il a agit et ce faisant, il s’est senti bien seul. Autour de lui, il n’y avait que des critiqueux, des gens jamais satisfaits. Comme l’histoire se répète ! .

A votre contemplation : Nous qui avons l’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte, n’oublions pas que nous demeurons toujours des images de Dieu, fracturées par cet hôte non désiré de nos vies. Péguy a eu ses paroles merveilleuses : Seigneur toi qui as pétri l’homme de la terre, tu ne t’étonnes pas, j’espère, de le trouver terreux. Une eucharistie, électrochoc, pour nous inviter à tout faire si nous voulons en faire assez pour agir comme Jésus. AMEN 

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Date: 
Mercredi, 1 septembre, 1999

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