2001-C-Jn 21,15-19- Vendredi 7e semaine Pâques - Jésus confie à Pierre son Eglise
Année C: Vendredi de la 7e semaine de Pâques (litcp07v.01)
Jn 21,15-19. Jésus confie à Pierre son Eglise
L’évangile de saint Jean se termine par une question plus exactement par une triple question dont la réponse se veut pour reprendre l’expression de Jean-Paul 11, tout un “programme” pour ce millénaire qui s’ouvre. M’aimes-tu? Une question tellement pétrie d’amour que Pierre, sur le bord du lac, a vite “oublié” son reniement récent jusqu’à aller là où il ne voudrait pas aller. Une question qui confirme que l’amour de Dieu n’est pas fondé sur nos agissements ou sur ce que nous faisons. Question qui n’est basée sur rien. Nous qui vivons dans une société où tout doit être mérité, nous préférerions sans doute qu’il en soit autrement et que Dieu décide de confier son “programme pastoral”, son Eglise, à ceux et celles qui lui sont dévoués, qui le méritent.
Bien-aimées, entendons comme Pierre l’a entendu cette “question-programme-pastoral”qui ouvre sur l’intimité avec Jésus; saisissons de l’intérieur qu’il s’agit de cet ultime partage à coeur ouvert: Jésus exprime tout son amour pour l’homme pécheur qu’il est. Pierre révèle avec force tout l’amour qu’il porte à Jésus: tu sais bien que je t’aime ou plus exactement tu sais bien que je veux t’aimer (Guillaume de saint Thierry) Deux mille ans d’histoire n’ont pas atténué l’importance et l’actualité de cette question-programme adressée par l’envoyé de Dieu à toute l’humanité en la personne de Pierre: m’aimes-tu? Et la réponse, au nom de toute l’humanité que Pierre a faite à Dieu: tu sais bien que je t’aime. Tendons l’oreille à la finale de ce dialogue: sois le berger de mes agneaux... de ceux qui sont proches comme ceux qui sont loin. Avouons-le trois millénaires après, nous en sommes encore à nos tous premiers balbutiements dans notre compréhension de cette mission d’être berger de son peuple.
Le Dieu qui a dit à Pierre suis-moi, le Dieu qui nous appelle par sa question-programme à porter son Eglise est un Dieu qui, toute sa vie, s’est occupé à nous aimer, à nous démontrer qu’il nous accepte comme nous sommes, à nous prouver qu’il a la mémoire courte quand il s’agit d’évaluer nos comportements à son égard. Ce Dieu fait dire au poète mystique Angelus Silesius Rien ni personne n’est plus beau que moi puisque Dieu - la beauté même - est tombé amoureux de moi. En nous posant sa question-programme, Dieu nous révèle notre propre beauté. Aimer, n’est-ce pas révéler à l’autre toute sa beauté intérieure?
Jésus n’a pas peur de choisir ses témoins parmi les pécheurs. Ce mystère est grand. Il nous faut comme Pierre en prendre vivement conscience et, comme lui, malgré nos échardes dans la chair, avancer au grand large, comme vient de nous le redire le pape, accepter de sortir du Cénacle pascal où nous étions “protégés” par la présence du Ressuscité pour jeter les filets de la Bonne nouvelle. Ce qui glorifie le Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruits et que vous deveniez ses disciples (Jn15, 8)
Face au défi du grand large, face à cette mission d’être berger d’un peuple, le sien, aucune réponse magique nous est offerte. Nos moyens humains demeurent disproportionnés. Seul une Présence nous est assurée Je suis avec vous tous les jours. Quand il viendra lui le Paraclet, il vous fera connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. O Seigneur, envoie-nous ton Esprit qui renouvellera nos coeurs et la face de la terre.
A votre contemplation: M’aimes-tu? Sur le bord de lac, après le déjeuner, parce que Pierre ce matin là, s’est laissé rejoindre par le dedans, il est allé dehors au grand large, il s’est avancé en eau profonde jusqu’a étendre ses mains à la suite de Jésus. Une eucharistie pour nous laisser rejoindre par le dedans afin, grâce à l’Esprit de Dieu, d’avancer sur la mer de l’amour insondable de Dieu pour nous. Que l’Esprit de Dieu ouvre nos coeurs endurcis à l’intelligence de cette “question- programme- pastoral” auquel nous convie Jean, ce disciple bien-aimé, en final de son Evangile. AMEN
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Pour nous préparer à cette grande fête du lancement de l’Eglise qu’est la Pentecôte, une question m’aimes-tu qui ouvre sur le commencement d’une ère chrétienne, d’une terre nouvelle