Vous êtes ici

Ajouter un commentaire

2008-A- Jn 20, 19-23-Pentecôte

HOMÉLIE    Dimanche de la Pentecôte
Jn 20, 19-23

Après ces trois jours de réflexion sur l’eucharistie, nous pouvons redire ce que Pierre a exprimé devant le Sanhédrin quelques jours après la Pentecôte : « Quant à nous, il nous est impossible de ne pas dire
ce que nous avons vu et entendu ».    (Ac 4, 20) Nous ne pouvons pas, nous ne pouvons plus taire ce que nous avons entendu parce que c’est trop beau. Nous vivons quelque chose de tellement fort que nos vies parlent plus fort, trahissent ce que nous ne disons pas.

D’où vient qu’on ne peut garder pour soi tout seul ce que nous avons entendu durant ces jours de formation? D’où vient que nous avons le vent dans les voiles, nous percevant capables de prendre tous les risques, voire d’être téméraire ? D’où vient ce désir insupportable de désirer partager avec d’autres ce que nous avons reçu, entendu, « ce que nous avons touché de l’Eucharistie de vie »? Quelque chose, Quelqu’un nous pousse dehors pour faire savourer à d’autres, leur faire déguster de beaux fruits.  De fruits juteux.

Ce que je veux souligner comme conclusion à ces jours de formation, c’est que l’Esprit de la beauté de l’eucharistie s’est répandu dans nos cœurs. Cette beauté là nous rend « ivre » (Ac 2, 15). Cette beauté là n’est pas- nous l’avons vu - n’est pas dans le FAIRE, dans un rituel que nous pouvons bien faire - mais dans notre manière d’ÊTRE  du bon pain, du pain livré.
  
St Thomas disait que « la lettre désigne tout texte qui demeure extérieur à l’homme, fut-ce le texte des préceptes contenus dans l’Évangile. La lettre- (un simple respect du rituel) tue » si elle n’est pas assumée, intériorisée. C’est ce que nous vivons à l’intérieur qui est beau.  Ce que nous sommes dans nos personnes fait beaucoup plus de bruit que ce que nous faisons.  C’était la personne des apôtres qui étonnaient. Eux les craintifs, les voilà sans peur, audacieux, parlant dans toutes les langues.

Cette beauté que ces trois jours a suscité en nous, cette beauté que nous sommes, et j’insiste là-dessus, n’est pas quelque chose qui nous est donnée une fois pour toute. « Ne pense pas » écrivait Origène, « que le renouvellement de la vie opérée une fois pour toute au commencement suffise; continuellement, chaque jour, il faut renouveler la nouveauté elle-même ».

Ce renouvellement quotidien de la beauté de voir Dieu SE NOURRIR de nous, d’entendre son MAGNIFICAT à notre endroit, d’accepter qu’Il nous choisisse pour le servir (pri.euc #2) dans nos manières de VIVRE le lavement des pieds, (souvent nous aidons plus que nous servons), c’est le travail de l’Esprit de Dieu en nos cœurs. C’est cet Esprit là qui nous maintient en état de disciple, en état de beauté.

L’Esprit de la Pentecôte même s’il se laisse voir dans nos manières d’agir, de parler, d’affronter les défis de la foi, ne sera jamais extérieur à nous. L’Esprit de la Pentecôte est une force intérieure qui nous pousse à mener une vie nouvelle, à vivre nos eucharisties comme si elle était notre première communion. Une fête comme celle de la Pentecôte- fête qui lance l’Église dehors, perdrait de sa beauté si elle était vécue comme un simple « party ».  Elle doit nous changer de l’intérieur. « L’Esprit abolit l’extériorité qui est l’essence de la peur, écrit Olivier Clément, qui est la loi du monde déchu où tous sont extérieurs à tous, où je suis extérieur à moi-même ». Il ajoute : «  dans l’Esprit saint, il n’y a plus d’opacité mais seulement des visages ».

Nous avons à annoncer un « évangile intérieur » (Zundel) avant d’annoncer une doctrine. Nous avons à laisser voir que l’Esprit est passé dans nos vies, qu’il a changé nos cœurs, « qu’il a rempli jusqu’à l’intime nos coeurs » (séquence), qu’il a soufflé en nous des comportements déraisonnables – l’homme nouveau-. Toute mission commence par un bouleversement intérieur.  À quoi servirait un respect des règles qui sont toujours extérieures à nous, si elles ne nous transforment pas de l’intérieur?

Je vous confie la mission de vivre en état de fête, de naissance perpétuelle, en état d’un « seul cœur et d’une âme ».  vos eucharisties quotidiennes.   Je vous confie de vivre de l’Esprit de Dieu.  « Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ, ne lui appartient pas » (Rm).   

Que l’Esprit de Dieu « qui vivifie », « qui donne la vie »,  qui donne de la qualité à notre vie, qui nous donne   une qualité de vie à notre vie, renouvelle vos cœurs pour que vous demeuriez des « Présence et Vie » au cœur jeune et dans l’esprit de Marcelle Veyrac. AMEN


 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Jeudi, 1 mai, 2008

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.