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2008- A -Jn 16, 20-23a- Vendredi 6e semaine Pâques - De votre intérêt.

Année A : vendredi 6e semaine PÂQUES (Litap06.08)
Jn 16, 20-23a  « De votre intérêt ».
 
Devant cette page annonciatrice d’un départ, nous pourrions facilement dire qu’il est question de partir sans quitter. Cette réalité est notre réalité quotidienne. Quand un proche nous quitte, il nous demeure présent en esprit. Nous ne pouvons pas être ensemble tout le temps. Nous ne pouvons pas être gâtés de la Présence de l’être aimé à nos cotés tout le temps. Dans tout le sens du terme, « il est bon que je m’en aille ». Les conjoints le savent, eux qui à être toujours ensemble, finissent par perdre la saveur de l’autre. Un départ, quand l’amour est au rendez-vous,  c’est toujours un départ en esprit.

Cette merveilleuse présence de Jésus auprès de ses disciples, cette admirable incarnation dans notre histoire, il est « de votre intérêt » qu’elle se termine. Quel admirable départ que de quitter sans partir!  Le retour du Christ à son Père est à la fois source de peine, parce qu'il implique pour les disciples son absence physique. Il est source de joie parce qu’il oblige désormais à considérer Jésus non comme Quelqu’un d’extérieur, distant de nous nous, mais bien comme Quelqu’un qui est plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes. Les disciples perdent Quelqu’un, s’en séparent. Ils retrouvent et vivent en amoureux de son esprit. Perdu mais retrouvé. Pour nous faire saisir la nécessité de nous éloigner sans quitter, Jean nous offre à voir cette belle et riche image de la femme enceinte. Elle est dans les douleurs. Elle est dans la joie.

Le cardinal Newman écrivait que « le Christ est revenu, mais en esprit ; c'est son Esprit qui est revenu à sa place ; et quand il est dit qu'il est avec nous, cela signifie seulement que son Esprit est avec nous. (Card. Newman) »

Contemplatives, contemplatifs, le seul sens de notre vie chrétienne, c’est de donner naissance à la vie. C’est d’accepter les douleurs du détachement en sachant bien- comme la mère- que Jésus demeure toujours  présent en nous, mais autrement. La mère qui ne porte plus en elle son enfant, n’en est jamais séparée parce qu’elle en garde en esprit sa Présence en elle. Garder l’Esprit de Jésus, c’est sauver Dieu de la mort en nous, c’est lui assurer aussi une existence autour de nous.  Ne pas aimer l’Esprit qui est en nous, c’est tuer Dieu, Le crucifier, l’exiler de nos cœurs. C’est aussi effacer son visage dans notre environnement parce que nos vies sont des visages de Dieu. « Allez dans le monde entier ».

Comme la femme enceinte, nous sommes habités par une Présence. Par nous, la Vie prend vie. « Il est bon que je m’en aille ». Nous sommes responsables de Dieu, responsable de la vie à faire naître. Monte en moi devant cette lecture de saint Jean, cette réflexion presque intimiste que Maurice Zundel adressait à des carmélites de Matarieh en Égypte en mai 1972, et qui se voulait un résumé de la retraite qu’il venait de donner au Vatican : « prenez soin de Dieu en vous, il est fragile ».

À votre contemplation : la joie de porter Dieu en nous est fragile. Elle est de la fragilité de Dieu. Cette joie nous est donnée pour que nous puissions en vivre et en témoigner. La joie ne se vit pas, ne peut se goûter tout seul. Nous l’accueillons pour la laisser rayonnée. Pour la partager. Ce départ est un mystère qui ouvre à la joie, celle de nourrir nos cœurs de l’Esprit de Jésus pour devenir des mères porteuses de Dieu. C’est l’esprit que François nous a légué quand il nous a invités à être des « chefs d’œuvres » de son Évangile comme chemin pour montrer Jésus à notre monde. AMEN

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Date: 
Jeudi, 1 mai, 2008

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