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2005-A : Dimanche 20e semaine ordinaire -Mtt 15,21-28- une femme entêtée -cananéenne

Année A : Dimanche de la 20e semaine ordinaire (litao20d.05)
Matthieu 15,21-28, Isaïe 561.6-7

« Il ne lui répondit rien ». L’attitude de Jésus à l’égard de cette femme païenne qui crie vers lui est surprenante. Jésus l’ignore complètement, ne lui porte aucune attention, aucune compassion. La femme insiste tellement que Jésus finit par « l’envoyé foutre ». Cette page laisse un goût amer, une impression désagréable. Elle choque.

Plus étonnante encore est l’attitude des disciples qui craquent devant son insistance, son harcèlement dirions-nous aujourd’hui. «Donne-lui satisfaction ». De toute évidence, elle n’est pas la bienvenue dans le cercle des « intimes », des « proche » de Jésus.

Il faudrait beaucoup de temps pour expliquer le contexte qui a poussé Matthieu à nous donner une telle page. Observons simplement que l’insistance, la ténacité de cette femme a fait craquer Jésus à deux reprises. La première pour l’envoyer promener : « Ce n’est pas beau de prendre le pain des enfants et de le donner aux petits chiens ». La deuxième pour louer sa ténacité : « Femme ta foi est grande que tout se fasse comme tu le veux ». Jésus avait réagit de la même façon devant le centurion romain (Mtt 8,10-13), le paralytique (Mtt 9,2), l’hémorroïsse (Mtt9, 22), les deux aveugles (Mtt 9,29).

C’est le sérieux de son entêtement qui a mis Jésus K.O. « je vais te donner ce que tu veux ». Quand nous sommes sérieux, que nous attestons avec ténacité que nous tenons à quelque chose, Jésus répond, entend notre appel. Dès que nous voulons ce que Dieu veut pour nous, il nous l’accorde. Un peu paradoxal. Mais c’est là le mystère de Dieu. Dieu nous accorde ce qu’Il veut pour nous et non ce que nous voulons pour nous.

Ce qu’Il veut, c’est que nous lui donnions notre vie, toute notre vie. Il ne veut pas une partie de notre vie, celle du dimanche, mais toute notre vie quotidienne, chacun de ses instants. Rien de plus, rien de moins. « Que votre oui soit oui et votre non soit non ! ». Dieu veut toute notre attention. Toute notre foi. « L’homme vient de dire Benoît XV1en route vers Cologne pour les journées mondiales de la jeunesse, ne se réalise pleinement que dans la foi ». Si nous lui donnons toute notre foi – comme cette femme lui a crié toute sa confiance, comme Marie dont nous célébrerons la fête de main - il nous donnera toute son attention. Il nous fera sentir sa présence. Il pourra faire fleurir les figuiers que nous sommes même en dehors de a saison des fruits comme il a transformé à la demande d’une autre femme, de l’eau en vin à Cana.

Cette attitude persévérante de cette femme païenne, sa foi en Jésus rejoint l’attitude d’une autre femme, Marie. Elle aussi a donné toute sa confiance, sa foi en Dieu. Elle a dit à l’Ange qui la visitait « que tout se fasse pour moi comme tu le veux ». Chaque jour nous disons, « que ta volonté soit faire »

Parce qu’elle a crié toute sa foi en Jésus jusqu’à s’oublier elle-même, jusqu’à piller sur son orgueil après avoir été rabrouée sèchement par Jésus, la cananéenne a tout reçu de Jésus. Parce qu’elle a eu foi en Jésus, parce qu’elle a donné toute sa vie à Jésus, parce qu’elle s’est oubliée entièrement, totalement Marie est née de Dieu. Sa vie fut transformée. Elle est devenue comblée de grâce. Femme de Lumière. Demain l’Église soulignera qu’elle a rejoint dans son corps celui que son cœur aime. Et nous que donnons-nous à Jésus ? A l’heure où nous souffrons beaucoup d’autisme, cette maladie caractérisée par le repliement sur soi, de l’exaltation du « moi » jusqu’à l’idolâtrie, à l’heure du triomphe de l’anthropothéisme, pouvons-nous dire comme Marie, comme cette femme, comme Élisabeth de la Trinité que le secret du bonheur, c’est de s’oublier, pour avec foi, jusqu'en s’en remettre entièrement à Jésus?

Sur cette route de tout donner avec foi à Jésus, que Marie soit notre guide. Dans son Magnificat, elle clame sa réussite à ne plus exister pour elle-même. Comme elle, crions jusqu’à nous époumoner que nous sommes des « adorateurs du Père » et que nous acceptons de ne plus exister pour qu’Il prenne toute la place. AMEN

 

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Jeudi, 1 septembre, 2005

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