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2008-A : Dimanche 14e semaine ordinaire - Mtt 11, 25-30 Père, je te rends grâce

Année A : Dimanche 14e semaine ordinaire (Litao14.08)
Matthieu 11, 25-30  Père, je te rends grâce

« Je te bénis, Père, d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir, dans ta bonté, révélé aux petits ».  Ce qui est caché, ce qu’ignorent les sages et les savants, ce que ne perçoivent pas les puissants du monde, de notre monde, mais qui fait la joie des « petits », de ceux et celles qui écoutent la Parole de Dieu avec les oreilles du cœur, c’est que notre Dieu n’est pas un Dieu écrasant, sorte de Pharaon, un Dieu idole devant qui l’on s’incline par peur. Notre Dieu n’est pas un Dieu inaccessible, vivant dans un lointain royaume,  mais un Dieu – et c’est ça que nous montre l’Incarnation- un Dieu plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes. « Je te cherchais dehors et tu étais en dedans ». (Saint Augustin)

Ce que nous révèle la prière de Jésus, c’est - et c’est toujours étonnant d’entendre cela même si ça fait du bien à entendre- que notre Dieu n’est pas Quelqu’un d’imposant ni qui s’impose ou qui nous impose un joug écrasant. Il est « doux et humble de cœur ». 

Nous venons de l’entendre dans la 1ière lecture, le prophète Zacharie annonçait cette vision-là comme une grande joie : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi ». Le texte ajoute cette étonnante affirmation : « humble et monté sur un âne, un tout petit ânon ». (Za 9,9).  Saint Paul dans la 2ième lecture précise que cette connaissance-là, que cette connaissance d’un Dieu « doux et humble », d’un Dieu porteur «  de paix aux nations » (Za9,10), n’est pas une connaissance « sous l’emprise de la chair », mais sous « l’emprise  de l’Esprit de Dieu ». Voilà le secret caché de notre Dieu ! Un Dieu désarmé de lui-même, qui n’a plus d’emprise sur lui-même. Son Incarnation est le sacrement qui le dépouille de sa divinité pour nous l’offrir en héritage, en partage. En s’humanisant, il nous redonne la forme de Dieu. Il nous divinise

Notre Dieu n’a pas triché avec notre nature humaine. Il n’a pas joué au héros, vécu comme un surhomme, cherché à dépasser les limites de notre condition quotidienne. Non content de se faire, comme dit l’Écriture, « en tout semblable à nous, exception faite du péché »(He 2,17 ; Ph 2,6-8). Il s’est fait le plus petit d’entre nous. «  Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur ». Notre source d’exultation est de savoir que Dieu fait de neuf avec du vieux, de la jeunesse avec nos vieilleries sur lui.

C’est dans ce secret –secret qui nous est révélé - qu’apparaît dans toute sa clarté de ce Mystère de Jésus qui nous rassemble en ce jour qui lui est consacré. Si nous entrons dans ce secret, si nous entrons dans l’intimité de son secret par la prière contemplative, alors nous serons vraiment transfigurés en comprenant que Jésus est vraiment le Premier qui s’est fait le dernier, qu’il est le Maître qui s’est fait serviteur, qu’il est le Très-Haut devenu le Très bas.

Ce dépouillement-là, cette dépossession de son être divin, voilà ce qui maintenant nous est accessible. Voilà ce qui est incompréhensible aux autres grandes religions du monde. Jésus a tellement pris la dernière place que le plus petit, le plus pauvre, le plus ignoble des humains, que tous et toutes nous pouvons Le trouver sur notre route. Et dans cette rencontre, se produit un admirable échange : nous lui remettons nos fardeaux. Il nous offre Le sien, « son fardeau léger ». « Venez à moi et je vous procurerai le repos »

Devant ce mystère de ce qui est caché, devant ce mystère de la puissance de Jésus, devant cette eucharistie où  éclate le mystère de son abaissement,  devant ce mystère du sacrement où Jésus est dépouillé de son « moi » divin, le prophète  Zacharie  nous invitait à « pousser des cris de joie ». 

Pour comprendre cela, il faut entrer dans ce que Jean de la Croix appelait  « cette musique silencieuse ». Il faut regarder, écouter, créer en nous cet espace de silence, sans laquelle il nous est impossible de rien connaître ou de découvrir sur Jésus.  Cette musique silencieuse nous fait comprendre que « le Silence est Quelqu’un que l’on regarde et en qui l’on vit ». (Maurice  Zundel) Notre silence – et c’est cela l’eucharistie, un mystère de Silence- nous fait respirer une Présence, La sienne, devant laquelle nous redisons ces mots du psaume (144) « Je bénirai ton nom toujours et à jamais. Chaque jour je te bénirai, que tes fidèles te bénissent! »  Que cette eucharistie nous rende maintenant attentif à Sa Présence réelle cachée sous ce pain et ce vin. Pour vous maintenant, je prononce ces mots qui me bouleversent et transpercent à chaque fois que je les prononce et qui nous transfigurent, vous et moi,  en forme de Dieu,  « ceci est mon corps, ceci est mon sang prenez et mangez ». AMEN 

 
 

 

 

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Date: 
Lundi, 1 septembre, 2008

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