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2007-C-Mtt 9, 9-13- Vendredi 24e semaine ordinaire - Matthieu, évangéliste

Année C : Vendredi 24ième semaine ordinaire (litco24v.07)
Mtt9, 9-13 Fête de Saint Matthieu, évangéliste
 
à l’exception de l’appel de Matthieu qui se retrouve dans les trois synoptiques, les Évangélistes se font rares de détails sur l’appel des apôtres. Cela veut sans doute nous faire comprendre que ce choix ouvre sur une bonne nouvelle. Ce choix est déroutant. Comment comprendre que pour accompagner son Fils sur les routes de la Galilée, ce «choix du Père» (Jn 17,2) puisse s’arrêter sur quelqu’un qui n’a pas la meilleure des réputations? Comment comprendre que Jésus a invité à tout quitter pour Le suivre des hommes et femmes dont la vie n’était pas nécessairement un modèle de sainteté pour les croyants de l’époque ? Comment comprendre, s’interroge Jean Chrysostome que Jésus interpelle pour Le suivre des personnes de bas niveau social « car il n’y a rien de plus détestable que le percepteur d’impôt et rien de plus commun que la pêche » ? L’évangile de ce jour offre une réponse qui devrait nous inspirer, nous interpeller : «Je suis venu pour les malades». « C’est la miséricorde que je veux et non les sacrifices ».

Matthieu, reconnu tout au moins de par son travail comme un pécheur public, n’en pouvait plus de voir poser sur lui un regard de méfiance, d’homme frauduleux, injuste. Il n’en pouvait plus d’être au bas de l’échelle. Il n’en finissait plus de descendre toujours plus bas dans cette non enviable réputation qui était sienne. Mal aimé, il était en recherche de quelqu’un qui l’apprécierait. Il avait un grand besoin d’un regard de miséricorde.

Jésus a tellement compris la profondeur de sa détresse,- comme il a compris la souffrance de cette femme veuve portant son fils en terre ((Lc7, 11-17), celle du centurion romain l’implorant pour son esclave (Lc7, 1-10)-, Jésus a tellement saisi et été saisi par son état d’âme qu’il l’a comblé par son appel : « Suis-moi ». Cet appel inattendu, ce regard de miséricorde - comme celui de rendre à la mère son fils ou l’esclave à son maître-  fut tellement un parfum de suavité qu’ « il se leva et le suivit ».

Sur le champ, il abandonna tout pour le Tout : un travail qui lui garantissait une source de revenu et une réputation injuste et déshonorante. Toute l’équipe de Jésus est faite d’hommes et de femmes en état de détresse, en état de besoin de miséricorde. A eux, Jésus a donné l’impossible : son soutien, sa présence. C’est ça la bonne nouvelle. Le danger nous guette de ne pas percevoir cette Bonne nouvelle. De passer à coté.

Hier c’était à Capharnaüm.  Aujourd’hui, c’est sur notre monde, sur chacune d’entre nous que Jésus pose son regard de miséricorde. Il le pose sur ceux et celles marqués par le souci de l’argent et Il leur dit : « suis-moi ». Il le pose sur ceux et celles qui ont soif de pouvoir sur les autres et Il leur dit : « suis-moi ». Jésus offre sa compassion à ceux et celles dont le cœur déborde de rancune, de colère, de haine et il leur dit «suis-moi». Notre monde actuel est une terre favorable pour recevoir un tel regard qui n’est pas quelque chose de bonasse. Cet appel à notre monde est puissance créatrice, recréatrice accessible à tous les cœurs blessés.

« Suis-moi ». C’est moins une invitation à marcher derrière Jésus qu’à vivre comme Jésus. La 1ière lecture nous en précise le chemin : «beaucoup d’humilité, de douceur, de patience, nous supporter mutuellement », autant d’avenues pour parvenir « à la plénitude de la stature du Christ » (Ep4,13)  « Dans la figure de Matthieu, les Evangiles nous proposent donc un véritable paradoxe: celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence » (Benoît XV1 catéchèse du 30 août 2006)
  
À votre contemplation : Il ne faut pas attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bon. Pour offrir à notre tour, au nom de Jésus, un regard de miséricorde sur notre monde. C’est le chemin de l’imperfection tant observé autour de nous que nous pousse à devenir « regard de miséricorde » au nom de Jésus. Nous n’avons qu’un seul avenir comme Église : offrir ce regard de miséricorde qui « ne passera jamais (1 Cor 13, 8)» et qui nous rendra « miséricordieux comme le Père » (Lc 6, 36) ». Dieu ne nous veut pas en état de sacrifices. Il  nous veut « regard de miséricorde ». AMEN

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Date: 
Samedi, 1 septembre, 2007

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