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2012-C-Mtt 8, 5-11- Lundi 1e semaine Avent- un athée qui enflamme Jésus de joie

Année C: Lundi 1er semaine AVENT (litca01l.12)
Matthieu 8, 5-11 : un athée qui enflamme Jésus de joie.

Si nous écoutons en profondeur ce texte décrivant l'itinéraire parcouru par le centurion romain, nous percevrons avec étonnement que le miracle, ici, n'est pas celui que l'on pense, la guérison de l'enfant. Il n'est pas de l'ordre du visible. L'étonnante puissance de Jésus ouvrant ici un chemin à notre avent et auquel nous sommes si peu attentifs, n'est pas de l'ordre du sensible, mais de l'invisible qui se vit dans le cœur du centurion. 

Devant nos yeux, un humain, centurion, image de notre société, issu d'une culture sans Dieu, laïc, et qui est interpellé au plus profond de lui-même par un soleil radieux qu'il perçoit en Jésus. La démarche du centurion,  notable et incroyant, confirme qu'est venu le temps où ce n'est plus sur cette montagne, ni dans le temple, ni dans les églises de nos paroisses que se produit le vrai miracle, mais dans les cœurs assoiffés de confiance. La foi n'est pas d'une autre texture que celle-là. Elle naît là où le cœur écoute. Elle naît sur le bord du chemin.

La naissance de Jésus n'a pas eu lieu ni dans une basilique reconnue, ni dans le temple, ni même dans une auberge, mais sur le bord de la route comme pour appuyer que la foi naît aussi hors des enclos où la parole n'a pas été nécessairement semée. Le centurion éveille en nous, et quelle bonne nouvelle cela représente,  que la foi se trouve, se retrouve comme en dormition dans chaque vie humaine conduite avec dignité, dans chaque culture, chaque spiritualité, parce qu'elle n'a pas d'endroit privilégié où reposer. Le centurion a laissé grandir en lui celui qui cherchait à naître en lui.

Benoît XVI, dans sa catéchèse du 14 novembre dernier, déclarait que chacun, et en cela il rejoint l'expérience du centurion, a la capacité de s’arrêter, de regarder en profondeur en soi-même et d’y lire cette soif d’infini que l’on porte en soi, [soif qui] renvoie à Quelqu’un qui puisse la combler. Il poursuit en précisant que la foi est implication de toute la vie et, avant d’être une doctrine, une morale, elle est l’évènement de la rencontre entre l’homme et Dieu en Christ Jésus. Elle est l’accueil de la personne de Jésus.

La foi du centurion nous conduit à rentrer à l'intérieur de nos cœurs d'où nos nombreuses insatisfactions nous font sortir si souvent. Comme l'exprimera Isaïe, le prophète de l'Avent de la naissance de Jésus, revenez à votre cœur (Is 46,8).Un moine trappiste du siècle dernier, saint Raphaël Baron (1911-1938), se demandait si le monde qui cherche Dieu savait ! Si les savants qui cherchent Dieu dans la connaissance intellectuelle savaient ! Si les hommes savaient où se trouve Dieu? Le centurion savait que ce n'est pas dans un lieu spécifique que grandit la foi, mais dans le temple de nos cœurs, ce qui nécessite souvent le passage de Jésus chassant de son temple en nous ce qui nous éloigne de lui.

En ouvrant ce temps de l'Avent, entendons la voix de Paul nous dire: éveille-toi, toi qui dors (Ep 5, 14). Ne cesse de nous éveiller en disant : L'heure est venue de nous lever du sommeil (Rm 13, 11). Ouvrons les yeux à la lumière divine. Écoutons d'une oreille attentive la voix puissante de Dieu qui chaque jour nous presse en disant : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre cœur (Ps 94, 8).Et encore : Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il écoute ce que l'Esprit dit aux Églises (Ap 2,7). Et que dit-il ? Venez, fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur (Ps 33, 12). Courez tant que vous avez la lumière de la vie, pour que les ténèbres de la mort ne vous enveloppent pas (Jn 12, 35 ; extraits du prologue de la règle de saint Benoit).

À votre contemplation : n'oublions jamais que c'est en présence de cet athée qu'était le centurion romain que Jésus éclate de joie : chez personne, je n'ai trouvé une telle foi. Partageons sa joie et son admiration devant la foi non dite, non clairement ressentie de nos contemporains qui nous apparaissent souvent comme des étrangers, des distants.  En ce temps d'évangélisation, entendons leur cri vrai, sincère, émanant de leur cœur profond : Jésus, viens chez moi malgré mon indignité. J'ai foi mais augmente en moi ma foi. AMEN.

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Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Samedi, 1 décembre, 2012

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