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2010- C- Mtt 5, 12:Toussaint- Tous saints


Lundi de la trente-et-unième semaine du Temps ordinaire (litco31l.10)
Matthieu 5, 12: Tous saints

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Le seul malheur de l'humanité, c'est que nous ne soyons pas des saints (Bernanos).

HOMÉLIE

Quand je vous vois réagir à ma salutation, «mes saintetés», j’ai l’impression que pour vous, la sainteté est un titre réservé à quelques personnes exceptionnelles, de stature surhumaine dont l’héroïcité des vertus est reconnue et qui ne sont plus de ce monde. Pour plusieurs, la sainteté est pour les autres et pour plus tard et que nous n'en ferons jamais assez pour être dignes de Jésus. La vraie nouveauté, disait Benoît XVI à des jeunes, ce n'est pas ce que nous faisons, la vraie nouveauté, c'est ce que le Seigneur fait en nous. La sainteté est l'œuvre de Dieu en nous, une grâce, un don de Dieu.
 
Si pour nous, la sainteté est quelque chose qui se mérite, nous n’avons écouté que de l’extérieur sans vraiment intérioriser les mots de la première lecture. J’ai vu une foule immense de toutes les nations, races qui se tenaient debout devant le Trône. À ce que je sache, il n’y a pas foule a être canonisé. Saint Jean écrivait pour une foule de chrétiens ordinaires. De plus si, devant la sainteté, nous développons un langage du devoir à accomplir, nous passons vite, pour ne pas dire à coté de la seconde lecture où Jean nous faisait remarquer : voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés (1 Jn 3, 1). Il a voulu que nous soyons semblables à Lui (1 Jn 3, 3).  L’Esprit a dit à notre esprit que nous sommes ses fils (1 Jn 5, 7).

Il n’y a pas d’un coté des saints, des « saintetés» et de l’autre des pécheurs. Il n’y a, permettez-moi de le dire ainsi et c’est la liturgie même de cette fête qui m’y pousse, que des «saints pécheurs». Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu (deuxième lecture). Dès maintenant mais pas encore. Nous sommes déjà des «saintetés», mais quelque chose en nous n’est pas complètement réalisé. Ce que nous serons n'est pas encore manifesté. En nous, il y a comme un pays en développement, une terre à déchiffrer en permanence.

Ce devenir permanent de «sainteté» qui fait de nous des enfants de Dieu dès maintenant et qui nous prépare à le voir tel qu'Il est, à nous transformer en Lui, ce devenir, toujours en gestation en nous, n'est pas de nous. La sainteté est un don de l'amour de Dieu. Elle n'exige ni effort, ni accomplissement de nous-mêmes, ni même la recherche d’une vie parfaite. C'est l'accomplissement du travail que nous permettons à Dieu de faire en nous. Il s'agit de laisser Dieu nous rendre parfait. La première grâce est d'être visitée par Dieu (Thérèse d'Avila).Elle ajoute: cela devrait nous suffire à être heureux. Saint Jean dit que l'amour ne consiste pas d'abord à aimer Dieu, mais en ce que Dieu nous a aimés le premier. Tout part et s'achève là. Dieu nous fait grâce de le voir, de lui devenir semblable.

Dès maintenant mener une vie semblable à celle de son Fils dont les béatitudes en tracent le portrait. Voilà l’ambition de Dieu. Il nous veut semblables à lui. Heureux. Ce mot cache toute l’aventure d’une vie de sainteté.

Nous avons aujourd’hui des idées embrouillées sur le bonheur. Il est autre chose que de se faire plaisir. Il y a pour l'homme sage, disait le moine saint Bruno, d'autres plaisirs plus doux et biens plus utiles parce que divins. Autre chose que le bonheur poudre aux yeux, purement emballage, contrefaçon du bonheur. Autre chose que le bonheur consommateur du toujours plus qui exige de mener une vie effrénée comme pour cacher le vide de nos vies. 

Pour beaucoup, cette page est plus une contrainte qu'une source de bonheur. Dans cet Évangile du bonheur, il n’est aucunement question de masochisme. Réjouissons-nous de ne rien posséder, d'avoir faim de Dieu, de la persécution parce qu'il y a quelque chose de plus important: Rien ne peut nous séparer de l'amour miséricordieux de Dieu (1 Jn 3, 20). 

Cette transformation progressive de nous-mêmes en fils de Dieu remplace tous les bonheurs à bon marché que nous voudrions posséder. La sainteté, c'est le bonheur de bien vivre notre quotidien en étant consciemment habités par l'amour de Dieu qui est premier.  Saintetés, le bonheur de Dieu est mystiquement, mystérieusement enfoui en nous parce que nous sommes des créatures à son image et ressemblance. Rendons grâce pour cette foule immense qui dès maintenant se permet de vive des us et coutumes de Dieu. AMEN

 

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Date: 
Lundi, 1 novembre, 2010

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