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2010-C-Mc 2, 18-22-Lundi 2e semaine ordinaire- Démesure de bonté

Année C : Lundi 2ième semaine du temps ORDINAIRE (Litao02l.10)                               

Mc 2, 18-22  Démesure de bonté

 Heureux ceux qui observent la loi du Seigneur(Acc). Mais que nous faut-il faire pour observer la loi du Seigneur (Lc 3, 10; 12) ? Question qui a été posée à Jean-Baptiste. Et sa réponse s’inscrivait dans des com­portements prescrits par la loi ancienne : que celui qui a deux tuniques (Lc3, 10); n’exigez rien au delà de ce qui vous est fixé (Lc3, 12). Mais Jésus ce matin, à qui l’on pose cette même question, refuse de prendre  ce chemin. Il refuse d’identifier le bon pratiquant à une observance de la loi, celle de jeûner ou pas. Les auditeurs de Jésus n’étaient pas sans ignorer ce qu’exprimait le prophète Osée : C’est l’amour que je veux et non les sacrifices, non le jeûne ou la pratique religieuse. C’est la connaissance de Dieu que je préfère aux holocaustes (Os6, 6).

Jésus par sa réponse, n’indique pas que le jeûne soit dépassé. Qu’il n’a plus sa place dans nos vies. Il écarte seulement la tendance déclarée de faire de l’observance de la loi une question de rafistolage. Il refuse de mettre l’emphase, d’enfermer la pratique de la loi dans un comportement de façade.  Avec finesse, il fait observer que le temps est révolu d’affirmer que jeûner ou faire des exercices de dévotion soit suffisant pour bien observer la loi du Seigneur.  Pour lui, les pratiques extérieures ne signifient pas l’adhésion du cœur.  Ce n’est pas dit Paul sur des tables de pierre qu’est écrite la loi nouvelle mais dans les cœurs. Ce n’est pas avec de l’encre qu’est rédigé ce document (ce que nous sommes)  mais avec l’Esprit de Dieu (2 Co 3, 1-3).

Pour nous indiquer le chemin du comment faire, Jésus qui n’a jamais été un chaud partisan de l’ascèse, parle de noce et se présente comme l’Époux. Il inaugure une pédagogie, une mystique nuptiale. Désormais  l’accomplissement de la loi passe plutôt par notre capacité de nous nourrir de la présence de l’Époux. Au sortir de quarante jours de désert, Jésus était tellement emporté, transformé par son union intime avec le son Père, qu’il nous propose le même chemin. Les rafistolages lui apparaissent dérisoires, les compromis hors de questions. Le neuf, c’est l’Époux qui est là devant nos yeux.  Nous voyons ce que nous avons à faire, mais Lui, nous ne Le voyons pas.

La pratique de la loi nouvelle consiste moins à nous demander que devenons-nous faire mais bien nous souvenir que nous sommes des épousés de Dieu. Que Jésus est notre Époux. Nous sommes des appelés, par grâce, à nous unir,  à épouser quelqu’un plutôt que de nous priver de quelque chose. Manière délicate de suggérer que la vraie pratique de la loi, c’est de nous nourrir de sa Présence. Nous l’oublions, Jésus est né dans une mangeoire dit Jean de la Croix pour être mangé, pour nous nourrir de Lui. Pourquoi nous en priver ?

Ce temps nuptial – temps pour nous décentrer de nous-mêmes pour Le regarder, pour Le contempler, n’est pas révolu. La Bonne nouvelle : la parfaite observation de la loi conduit à jeûner de tout ce qui nous éloigne de l’Époux. À  passer d’une vie égocentrique à une vie christocentrique.  Saintetés, qu’attendons-nous donc pour nous réjouir de cette divine promesse nuptiale scellée dans le sang de la croix ? Souviens-toi, Israël ! Non pas de tes fautes passées mais des bienfaits que Dieu t’a accordés (Osée).

À votre contemplation, Jésus est le vêtement neuf qui veut habiller nos vies de sa Lumière. Il est le vin nouveau venu nous désaltérer. Toute sa vie, des noces de Cana aux noces de la Croix, Jésus a multiplié pour nous le vin de la joie parfaite même s’il devait en payer le prix par son sang.  Toute sa vie, Jésus a désiré pour nous ce qu’il y a de meilleur : nous élever au partage nuptial de sa divinité. Nous sommes parce que lavés dans son sang,  cette épouse sans tâche, sans ride, sainte et immaculée (Ep 2, 17). Voilà comment nous sommes devenus, hier, aujourd’hui et demain et pour toujours, des belles «saintetés».   Il est né, est devenu l’un de nous,  pour nous avoir près de Lui, pour nous transformer,  et c’est le jeûne qu’il souhaite pour nous, comme Lui, en eucharistie pour le monde. Si nous ne croyions pas cela, nous ne serions pas ici, vivant en communauté apostolique. AMEN.

 

 

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Lundi, 1 février, 2010

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