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2008- A-Lc 18, 35-43-Lundi 33e semaine ordinaire -« Que veux-tu ? »

Année A : Lundi 33e semaine ordinaire (litao33l.08)
 Lc 18, 35-43 «  Que veux-tu ? »

Il y a la cécité de la vue. Il y a la cécité de la vie.  Nous reconnaissons facilement l’aveugle sur nos chemins, à leur canne blanche. Nous avons plus de difficulté à reconnaître nos « aveuglements ». Que nous sommes des « aveuglés » quand nous refusons de reconnaître que nous vivons, pour citer le poète, comme des « endieusés » tout obnubilés par la « révérence » pour nos personnes! Des « endieusés » qui craignent d’avoir toujours « moins de moi en tout » (Mère Térésa). Des « endieusés » qui appréhendent une perte de leur pouvoir de manipulation de l’autre. L’évangile vient de nous dire qu’il faut soigner nos yeux. Nos yeux du cœur.

C’est ce que Jésus a fait avec l’aveugle, il le fait avec chacun de nous. Son geste n’a pas été rapporté pour nous étonner, mais pour nous sortir de nos ténèbres. Nous sommes cette foule qui comme hier, attend sur le bord de la route que passe Celui qui ouvre à la lumière. Nous attendons d’être guéris de nos aveuglements. Quand nous manifestons une surdose du moi, quand la priorité est se servir d’abord, quand nous voulons toute la place, nous avons besoin d’être guéris. Nous ne voyons pas très bien. Nous ne voyons pas très clair. Ce serait si simple s’il suffisait de changer de lunettes ! 

Mais qu’est-ce que voir clairement? Qu’est-ce qu’une vision claire? Ce passage de Luc vient d’y répondre. C’est voir Jésus. La guérison de l’aveugle, notre guérison, c’est de voir Jésus. Et l’ecclésiaste nous prévient que « l’œil n’a jamais fini de voir, ni l’oreille d’entendre » (1, 7). La grâce de l’aveugle, c’est qu’il se savait aveugle. Nous sommes si nombreux à ne pas savoir que nous sommes des malvoyants, à ne pas oser demander. Parce que demander, c’est humiliant.

L’aveugle ne voit pas. Il se fait entendre par un cri qui retentit encore aujourd’hui « Aie pitié de moi ». Cri confiance, cri appel. Il s’en vient - thème de l’Avent— Celui qui change la vie, la vue. Il s’approche avec une déroutante, désarmante question : « Que veux-tu? »  Il faut une certaine audace pour demander à un aveugle ce qu’il veut! Réponse évidente « que je voie ». Et Jésus, au lieu de prendre la première place, de jouer le rôle de thaumaturge que la foule attend, lui dévoile que lui, l’aveugle, a déjà les clés de sa guérison : « ta foi t’a sauvé ». C’est notre histoire à chacune de nous. Nous avons en nous la capacité de guérir de nos malvoyances.  

Voir que la foi sauve. Qu’elle n’est pas un fardeau à porter! Voir que la « foi est un regard qui sauve » (Madeleine Delbrel). Voir – permettez-moi cette tautologie — que la foi est un acte de « voir » qui nous fait devenir disciples. « Il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu ».

À votre contemplation, à chacune d’entre nous, ce matin, quel que soit l’épaisseur de nos aveuglements, quel que soit l’intensité de nos « amourachements » de nous-mêmes, Jésus nous demande « que veux-tu que je fasse pour toi »? Et tellement éblouies par sa bonté envers nous, tellement foudroyées par sa compassion que nous pourrions nous aussi souscrire – et c’est paradoxal – à ce qu’un Jean de la Croix exprimait « et moi, je ne vois plus, tant la vision de ta Beauté me tue ». Cette beauté-là a poussé l’aveugle à suivre Jésus.Ce matin, pouvons-nous affirmer que notre foi est assez forte – « augmente en nous la foi » demandait lundi dernier les disciples à Jésus - pour renverser l’obscurité de nos aveuglements jusqu’à faire jaillir en nous que « cette beauté-là », que ce Jésus qui se donne à nous dans cette eucharistie «s nous tue »?  AMEN

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Date: 
Samedi, 1 novembre, 2008

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