2005-A-Lc 17, 26-37-Vendredi 32e semaine ordinaire- on mangeait on buvait…ou vivre en état de beauté

Année A : Vendredi de la 32ième semaine ordinaire (litao32v.05)
Lc 17, 26-37 on mangeait on buvait…ou vivre en état de beauté
Sag 13,1-9 découvrir Dieu dans le monde

Dans notre monde où la gangrène des plaisirs est sur toutes les lèvres où sa valorisation s’accroît avec les appels à la consommation, un désir d’une autre manière de vivre fleurit. Dans notre monde où nous agrandissons nos greniers pour amasser davantage, « mange, bois et jouis de l’existence » où l’âpreté du gain est sur toutes les lèvres (Lc 12, 13-20), émerge une contestation des modes de pensée et d’agir qui font la une de nos journaux. Dans notre monde où il manque cruellement de paroles qui interpellent, où il manque de cet ascèse de paroles inutiles, il urge de parler et de témoigner « à temps et à contre temps » de cette foi en une autre manière de vivre que Luc vient de nous laisser entrevoir. « Qui cherche à conserver sa vie la perdra ». « C’est le moi qui est la cause de toutes nos erreurs» dit un disciple de Bouddha

L’évangile de ce jour interroge fermement nos manières de vivre, nos rapports avec Dieu, avec les autres, avec le monde réel et la vie. Celui qui mange, bois et jouis de l’existence est foncièrement une personne isolée, seule, maussade dont la présence rend souvent la vie impossible aux autres. Ces personnes sont « foncièrement incapable de goûter de cette beauté de la vie » dont parle le livre de la Sagesse et Luc. Nos palais de la consommation ne pèsent que le poids de nos illusions. De nos laideurs. Sortir du réel pour échapper à notre poids quotidien est la pire des tentations que notre monde promeut au centuple.

Ce qu’il faut voir et faire voir, entendre et faire entendre à notre peuple d’ici qui s’ouvre lentement à cette réalité, c’est que l’impact de notre environnement sur notre manière de vivre est le fruit de notre faiblesse. Ni le monde, ni l’argent, ni les plaisirs n’ont en eux-mêmes de pouvoir sur nous. Les perturbations et désirs « de regarder en arrière » comme la femme de Loth, de « manger, de boire, de jouir de l’existence » ne viennent pas de l’extérieur mais de l’accueil que nous leur faisons. C’est en nous-même qu’il y a un mal de vivre qui nous pousse paradoxalement à mal vivre. Nous devons rechercher la sérénité en nous détachant de toutes ces tentations auxquelles nous réagissons par envie, désir.

Contemplatives, contemplatifs, ils existent des « élus » qui voient que l’épanouissement de leur vie, que le Salut se trouve dans une autre manière de vivre. Il existe des « communautés chrétiennes » qui se laissent revêtir d’une autre beauté parce qu’ils voient l’Épiphanie de Dieu. La 1ière lecture confirme que la création n’est pas un spectacle à contempler pour nous délasser. Elle est l’icône de ce passage intérieur de Dieu en nous. Quand Dieu pose son regard sur nous, il nous nourrit, nous abreuve, nous habille de sa beauté. La création que nous voyons nous renvoie au mystère de notre Beauté qu’à chanter Frère François. L’incarnation en est l’achèvement. Quelle est belle cette union du Fils de Dieu avec notre humanité. Elle nous métamorphose en beauté. Il nous redonne tout notre éclat originel.

Oui, il existe un peuple, une Église capable non seulement de chanter et de contempler cette beauté mais d’en vivre intérieurement. C’est dans nos manières de vivre autre que «manger, boire et jouir» que se réalise le vrai sens de nos vies. Comme la création, « nous aspirons à la Révélation des Fils de Dieu » (Rm8, 9). Lorsque nous laissons s’épanouir en nous, dans nos vies intérieures, la création de Dieu, nous devenons accomplissement du projet de Beauté de Dieu sur nous.

À votre contemplation : Faire resplendir cette beauté n’est pas un vœu pieux. Comme l’exprimait le psaume, il nous faut dans nos vies «proclamer la gloire de Dieu et raconter l’ouvrage de ses mains» «Il n’est pas permis » disait jadis Diognète « de déserter» cette mission de dire et de faire voir cette beauté d’une vie à réaliser. Cette Bonne nouvelle là, «cette vie en parfait accord avec Toi» (oraison finale) est plus attendue que jamais. AMEN

Accueil : Quelle pédagogie divine nous offre les lectures de ce jour! La beauté de la création n’est pas un spectacle à contempler mais une réalité intérieure à vivre. Nous avons vocation à nous métamorphoser en beauté jusqu’à devenir EUCHARISTIE

 

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Date: 
Mardi, 1 novembre, 2005

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