2010 - A- Lc 5, 17-20 Lundi 2e semaine avent -: que voyons-nous dans cette scène du paralysé passant par le toit?

Lundi de la deuxième semaine de l'Avent (litaa02l.10)
Lc 5, 17-20 : que voyons-nous dans cette scène du paralysé passant par le toit?

Jésus est venu habiter en nous. Il s'est fait fils d'homme pour nous habituer à recevoir Dieu et pour habituer Dieu à habiter en nous (Saint Irénée de Lyon, vers 130-208).  Mais, et les textes entendus nous le confirment, nombreux sont les obstacles à nous habituer à vivre avec Dieu en nous : mains défaillantes, genoux qui fléchissent, porte inaccessible, cohue de la foule. Isaïe a cette délicatesse de nous préciser que c'est non pas un messager ni un ange, [mais] le Seigneur lui-même [qui] viendra nous les enlever, nous en délivrer (Is 69,3). Le Seigneur lui-même, dit le prophète Michée, se retournera, nous fera miséricorde, jettera nos péchés au fond de la mer(Mi 7, 19). Jésus vient lui-même enlever les obstacles à son habitation en nous.

               En célébrant cette semaine la beauté immuable de Marie, nous y voyons le signe des signes de cette initiative de Dieu a éliminer tous les obstacles, à nous sortir de toutes nos paralysies afin de nous redonner notre beauté première, celle-là même qu'il a burinée en nous, dès nos origines. Il a fait sortir Marie de l’ouvrage qu’il modela à l’origine pour qu’elle soit ainsi la première exactement à la ressemblance (Saint Irénée).

Comme la foule,nous voyons dans cette scène de Luc, l'étonnante guérison du paralytique. Mais voyons-nous que ce qui est plus admirable encore, c'est la beauté intérieure, l'inhalation du souffle initial de Dieu qui revient, par le pardon de ses fautes, dans ce paralysé, pour lui redonner la beauté de ses origines. Jésus est sauveur non un guérisseur. Il prend lui-même l'initiative de s'attaquer à la pire de nos paralysies: celle de nos ruptures d'alliance avec la beauté de nos origines. Il vient nous refaire des “microthéos” (Archimandrite Sophrony).

Jésus vient confirmer que le péché n'a pas altéré en nous l'image mais en a seulement détérioré sa ressemblance. Après la chute, dit Cassien, l'image est demeurée inviolée mais notre ressemblance s'est détériorée. Personne n'a le pouvoir de détruire l'image de Dieu en lui. Il peut seulement en voiler sa ressemblance (Saint Bonaventure).Un Père grec, Basile, je crois, affirmait que nous possédons l'image par création et la ressemblance par volonté.

Paul écrit à Tite : Nous aussi autrefois nous étions insensés, révoltés, égarés, esclaves de toutes sortes de plaisirs. Mais lorsque Dieu nous a manifesté sa bonté et sa tendresse, il nous a sauvés. Il l'a fait non pas à cause d'actes méritoires mais dans sa miséricorde (Ti 5, 5).

Ce temps de l'Avent vient « nous habituer à nous habituer » à voir Dieu habiter en nous. Pour nous redonner notre beauté, pour que nous puissions revivre au milieu du bien (Grégoire de Nysse), sans perdre ce qu'il était, le Verbe s'est fait chair, la Parole devient une parole humaine (Verbum Domini), une écriture humaine. Le Verbe a voulu devenir ce qu'il avait fait afin de nous redonner ce que nous n'étions plus.

Voilà bien ce que nous avons peine à voir dans cette scène de Jésus. Jésus s'est empressé d'offrir au paralysé de retrouver sa beauté initiale qu'il ne demandait pas, de redevenir ce qu'il était pour lui redonner dans un second temps, la santé qu'il n'avait plus. Voilà bien le sens de ce temps d'Avent. Nous préparer à redevenir par son immersion en nous, son habitation en nous, ce que nous étions à l'origine et à retrouver ce que nous n'étions plus. Dieu vient nous redonner notre sainteté perdue. Parfois, dit le psychologue Jung de grande renommée, il faut que l'homme tombé touche terre, s'y empêtre et y reste englué pour que la vie soit vécue.

Saintetés, nous aussi, nous nous approchons de Jésus pour le supplier de nous soulager de nos maux de toutes sortes. Mais quel esprit nous possède pour ne pas voir que nous sommes en présence de choses [plus]  admirables! Jésus revient prendre possession de ce qui lui appartient: nos vies.  Mais, dit Paul, nous regardons trop souvent les choses visibles et non les invisibles (2 Co 4, 18).Il écrit aux Romains : l’être humain baptisé dans le Christ [est] devenu un même être avec Lui et progressivement [le vieil homme] métamorphosé de gloire en gloire en cet Image de Dieu (Rm 6, 3-5).Que pouvons-nous espérer de mieux que cela?

Une eucharistie pour entendre ces mots bouleversants du psaume: voici notre Dieu qui vient nous sauver. AMEN.

 
 

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Mercredi, 1 décembre, 2010

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