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2007- C- Lc 12, 32-48-Dimanche 19e semaine ordinaire - les béatitudes de l'absence

Année C : 19e dimanche du temps ORDINAIRE (litco19d.07)
Lc 12, 32-48 LES BÉATITUDES DE L’ABSENCE

Dans l’évangile de Luc, il y a des catégories de béatitudes, toutes adressées aux chrétiens que nous sommes.

Il y a la béatitude du commencement, celle qui concerne la foi de Marie, la première croyante : « heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur (Lc1, 45)». C’est la béatitude « originelle », béatitude permet à Dieu de prendre chair dans notre temps et espace.

Il y a les béatitudes du maintenant. Ce sont celles que nous connaissons le mieux (Lc 6,20-26). Elles décrivent le bonheur des chrétiens, des disciples, bonheur qui est à l’opposé de ce que nous propose notre société : « Heureux les pauvres. Heureux les pacifiques, heureux les affligés ».

Il y a aussi les béatitudes de l’absence. Nous les retrouvons dans l’évangile d’aujourd’hui qui rappelle à notre mémoire que Jésus s’en est allé vers un « univers » décrit comme un grand banquet de noce.  Et pendant son absence,  l’évangile nous suggère deux attitudes de bonheur :

« Heureux qui sait veiller » « heureux qui sait servir »

Veiller, c’est résister à la nuit, refuser de nous endormir. Veiller, dans ce passage de Luc, signifie de ne pas vivre avec une foi endormie. De ne pas vivre sur l’air d’aller. De ne pas vivre comme des gens frustrés d’une Église qui ne sait plus comment dire Jésus, d’une Église frileuse de se mêler à la pâte du monde.  D’une Église qui est maladroite dans la gestion de la réorganisation des paroisses.

Veiller : quand l’impression est forte de ressentir vivement « l’absence du Maître »   (Lc 12, 45), quand la fascination de croire n’est plus au rendez-vous, quand les déceptions nous envahissent, quand les maladies de l’âme – acédie – nous affectent, quand nous n’arrivons plus à être comblés malgré tous ces biens qui nous entourent, il est plus facile de nous endormir que d’opter comme Abraham de nous remettre à marcher avec confiance. Dans notre monde où Dieu semble absent, dans notre société où tout est axé sur l’instant présent et où nous sommes séduits par la consommation, il est facile de laisser s’engourdir en nous la soif de Dieu.
 
Tout chrétien est un veilleur « comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces». Dans notre société qui s’endort dans la nuit du non-amour, du non-bonheur, nous avons pour mission de veiller sur elle comme on veille un parent malade. Veillez pour réveiller  l’appel au bonheur qui dort dans les cœurs. Veillez parce qu’il nous a été donné comme l’exprimait Claire d’Assise dans son testament, « la plus grande des grâces, celle de notre vocation » d’être des chrétiens heureux de servir Jésus.

C’est la seconde béatitude durant ce temps de l’absence. Nous sommes choisis pour servir. Jésus s’appuie sur notre bonheur de servir comme Lui pour prolonger autour de nous Sa présence. « Heureux qui sait servir » non pour dominer ni pour exercer un pouvoir sur les autres, mais pour « leur donner en temps voulu leur mesure de blé (Lc 12,48)». Nous avons à donner du pain jusqu’au retour du maître des Noces. À donner du pain qui vient du grenier de nos cœurs, celui de la parole de Dieu qui nous nourrit chaque jour. Nous avons la tâche de prendre le tablier de Jésus, d’être heureux de « rester en tenue de service ».D’être heureux de savoir distribuer aux autres « leur part de blé ». D’être heureux pour « faire réussir l’autre »  pour citer l’Abbé Pierre.

Quelle merveille que ce bonheur de rester éveillé !  Quelle grâce que cette vocation à servir comme Jésus!

Demandons à Marie, dont ce sera la grande fête mercredi prochain, qu’elle n’en finisse pas de nous tenir en éveil, qu’elle n’en finisse pas de nous aider à servir son Fils, comme elle l’a fait. AMEN
 

Évangile: 
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Date: 
Samedi, 1 septembre, 2007

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