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2008- A- Lc 11, 15-26- Vendredi 27e semaine ordinaire- nos béelzébouls

Année A : Vendredi de la 27e semaine ordinaire (litao27v.08) 
Luc 11,15-26   NOS BÉELZÉBOULS 
   
Pour entendre cette page, ne faut-il pas avoir éprouvé en nous-mêmes l’impasse de nos vies divisées, tiraillées ? Tout Royaume divisé contre lui-même. C’est la marque de commerce de nos vies.  Dès l’origine du monde, Caïn tua Abel son frère.  Depuis ce fameux combat de Jacob (Gn28,12), nous avons toutes une blessure à la hanche. Notre histoire sainte est une histoire permanente de division, de déchirements entre la puissance des Béelzébouls et celle de la belle harmonie entre humain.

Comme chercheuses de Dieu, nous réalisons chaque jour que nos vies s’inscrivent dans un itinéraire de combat entre des attachements aux choses de la terre, ce royaume de l’éphémère « qui est a notre portée »(Paul), des béelzébouls et notre incapacité d’embrasser l’infini, cette « science de l’amour » (Thérèse de Lisieux). En nous vient de nous montrer Luc,  il y a un combat que le Fils de l’homme, Jésus, a fait sien.
 
N’est-il pas étonnant d’observer que l’auteur même du Royaume est accusé de le détruire? N’est-il pas encourageant de savoir que le seul homme parfait non pas de la perfection à laquelle nous rêvons tant mais de la perfection d’une vie désappropriée d’elle-même (ou de lui-même ?) soit confronté à la conséquence du péché ?  Jésus, Lui, qui n’a jamais cessé de nous dire à mots couverts, son identité, le voilà accusé d’être de connivence avec Satan.  Jésus, Lui, la véritable Lumière, a porté avec souffrance, ce combat d’être vu du coté des ténèbres. Quelle humilité nous dit Silouane, d’observer que Jésus, justement parce que né de Dieu, justement parce que marqué de l’Esprit de Dieu, devient dans sa personne même, la cible privilégiée, le terrain le plus propice à l’éclatement au grand jour de ce combat. Si Jésus a vaincu le mal, cette page confirme qu’il ne l’a pas éliminé pour autant. Dieu respecte même son ennemi.

Mes saintes démones, nous avons en nous deux cœurs : un qui dit OUI  et l’autre qui dit NON. Nous avons en nous un cœur qui se dit et qui se contredit. C'est au fond l'expérience de Paul : « Je fais ce que je ne veux pas faire et ce que je veux faire, je ne le fais pas ».  En nous, entre nous, ici au sein de la « plus belle communauté Jésus-Marie » (dixit ma sainteté des saintetés), les divisions existent.  Quand surgissent les divisions, qu’elles soient intérieures ou extérieures et qui nous font mener une vie d’enfer, il faut réaliser –et c’est ça la sainteté !- que nos bonnes volontés semblent faibles, dérisoires devant les attaques de nos « béelzébouls ». Chaque jour, chaque instant, il nous faut maîtriser nos volontés de puissance, de jalousies, de susceptibilités, de vieilles blessures.

Le combat n’est pas de choisir entre le bien et le mal, entre l’amour de l’autre ou son exclusion,  (ce qui serait tellement plus facile !) mais il porte sur le discernement de notre chemin de vie, sur son invention au jour le jour. Nous sommes des « consacrées » à une lutte permanente entre la recherche de Son Royaume, de son Évangile et celui de nos « petits royaumes » qui ont nom tantôt cette recherche démesurée de soi, tantôt de prendre la première place, de se faire valoir par la « complainte des gens heureux » chante le poète. Dans nos doubles cœurs, se logent  à la fois un appel vers ce quelque chose de plus grand, de plus noble et cette attirance vers le moins noble, le plus bas.

À votre contemplation : devant le malin qui est fort, habile, je ne fais pas la maligne disait la petite Thérèse. Devant le malin, nos fragilités et non l’orgueil de réussir, sont les armes pour le vaincre. Mais sachons –et ce sont des mots très forts que disaient aux jeunes de Toronto, Jean-Paul 11 – que « nous ne sommes pas la somme de nos faiblesses et de nos échecs. Au contraire, dit-il, nous sommes la somme de l'amour du Père pour nous et de notre capacité réelle à devenir l'image de son Fils ». François Mauriac écrivait magnifiquement: « Désormais les plus souillés des êtres savent qu'il leur appartient d'être les plus aimés parce qu'ils ont été les plus souillés ». Dans nos cœurs humains, il y a une aspiration, un appel vers quelque chose de plus grand, de plus noble que l’eucharistie seule peut combler. AMEN
 

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Date: 
Mercredi, 1 octobre, 2008

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