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2002- A- Lc 6, 39-42-Vendredi 23e semaine oordinaire entrée en noviciat de Soeur Agnès

Année A : Vendredi de la 23e semaine ordinaire (Litbo23v.02)
Luc 6,39-42 : entrée en noviciat de Soeur Agnès

Voir. Regarder. La plupart d'entre nous avons des yeux. La plupart d'entre nous ne sommes pas conscients davoir cette chance. Nos yeux sont comme la porte dune maison. Si petits soient-ils, ouverts, ils laissent entrer en nous l'immensité du monde. Ils laissent aussi voir l'immensité de notre monde intérieur. Nos yeux reçoivent. Nos yeux exposent et s'exposent. Ils révèlent les sentiments qui nous habitent. Ils traduisent notre besoin de savoir. Linquiétude qui nous déchire le dedans. Nos yeux parlent pour aimer ou pour haïr, pour approuver ou condamner. Ils voient juste comme ils se trompent aussi. Par eux, le visage des autres pénètre en nous. Des personnes trouvent place alors dans nos coeurs.

Jésus a raison dattirer notre attention moins sur nos yeux que sur notre regard qui a besoin dêtre vérifié de temps à autre. Nous voyons tout mais ne savons pas regarder. Nous voyons facilement la poussière dans loeil du voisin. Nous avons peine à regarder la poutre dans le nôtre. Qu est-il arrivé à notre regard pour qu'il ressemble à l'oeil d'une caméra qui fixe l'extérieur mais dont la profondeur de la vie- la profondeur du mystère de l'autre - lui échappe?

Ce que nous dit cette page très belle de Luc: Purifier son regard, c'est apprendre à dépasser les apparences pour atteindre le caché. C'est apprendre à regarder comme nous aimerions être regardées. Comme Dieu nous regarde. Si nous savions comment nos regards font exister, donnent la vie. Donnent vie aussi. C'est par le regard de l'Autre et des autres, l'accueil de Jésus et des autres que nous vivons, que nous existons! Il n'y a rien de plus mortel que de donner aux autres une image dévalorisante... Nous sommes ce regard que Dieu veut épouser pour rejoindre des regards humains. Nous sommes ce regard de Jésus, lumière qui fait vivre. Jésus a fait naître des personnes à une vie nouvelle simplement par son regard. Nos regards tissent des liens, créent, engendrent la fraternité. Tout l'Evangile est dans le regard. De Dieu sur nous. De nous sur les autres.

Contemplatives, nous sommes ce que nous voyons. Nous voyons ce que nous sommes. Dans un de ses monologues, la Sagouine dit: les riches ont les yeux dans l'argent. Nous les pauvres nous avons nos troubles dans les yeux. Dieu nous a envoyé son Fils pour que nous puissions Le voir et ainsi enlever nos troubles dans nos yeux. Se donner comme le disait mardi dernier le prophète Habaquq (1,13) un regard trop pur pour voir le mal, un regard toujours plus pur en prenant le temps de Le regarder, Le contempler, voilà le sens de ce 1er pas, de ce commencement qu'Agnès a posée cette semaine. Un tel regard passe par le mystère de la dépossession de son regard pour rendre son regard semblable au sien. Paraphrasant la 1ère lecture, je te dis Agnès, malheur à toi, Agnès, si ton regard n'est pas Évangile. Tu es venu ici, à cause de l'Evangile, pour te laisser regarder par Jésus. Pour regarder comme Lui, sans poutre dans les yeux. Pour regarder non la paille mais le mystère de l'autre. O Dieu si tu me regardes, alors je deviens belle. (Gabriela Mistral, ofs) Tu es venu ici pour poursuivre la course et pour en gagner le prix: un regard divin que le temps nous pourra faner. Heureux ceux qui voient Dieu.. Ils seront consolés.

A votre contemplation: Non une leçon morale. Non une leçon de facilité que cette page de Luc. Elle est invitation a nous donner ce regard feu dévorant comme Paul nous l'indique dans la 1ère lecture; comme ce moine, ermite puis évêque Jean Chrysostome, docteur de l'Eglise. Fixer Jésus, fixer la Croix glorieuse (fête de demain) longuement, passionnément comme chemin pour nous laver les yeux, pour les purifier de nos poutres à chaque matin. Nous donner des yeux neufs à chaque matin, des yeux lavés, purifiés parce que ne désirant dans les mots de la 1ère lecture rien d'autre que de faire connaître Jésus, son Evangile. Sans poutre dans nos regards, cette eucharistie aura des allures d'un vrai bonheur, d'une béatitude éternelle. AMEN

Accueil : Quel beau regard je vois, Agnès, sous ce voile inaugural! Je salue de vive voix ton entrée dans un mystère. L=Évangile nous dira: ce mystère, c=est de nous donner les yeux de Dieu, de faire voir le regard de Dieu, regard sans poutre qui fait vivre, qui ressuscite.

 

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Mardi, 1 octobre, 2002

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