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2010-C-Lc 4, 24-30 Lundi 3e semaine carême- le transfiguré dans la défiguré

Année C : Lundi 3e semaine du carême (litcc03l.10)
Luc 4, 24-30  le transfiguré dans la défiguré

Saintetés, vous avez été invités par Jésus à séjourner sur la montagne pour être avec lui. Pour prier avec Lui, comme Lui. Vous L’avez entendu vous dire que vous étiez ses bien-aimés. Tellement bien-aimés qu’Il vous a montré sa gloire resplendissante de blancheur, gloire que vous avez contemplée durant ses jours sur la montagne. Vous avez entendu ce Dieu vous dire - c’est bouleversant, étonnant d’entendre cela- Mon enfant toute ma Beauté, sais-tu, elle est pour toi. Sur la montagne, Jésus vous a fait voir votre éternelle beauté et vous a montré l’éternelle Beauté qui nous attend. Vous avez laissé la Parole vous redessiner en femme nouvelle, revêtue de l’Esprit qui transfigure. Le voile retombe maintenant, la nuée si bienfaisante qui vous enveloppait n’est plus, vous ne voyez plus que Jésus seul.

Vous ne voyez plus que Jésus, non plus le Jésus transfiguré mais le Défiguré – et c’est le sens de cet Évangile de la veuve de Sarepta- dans le sacrement du pauvre. C’est dans la proximité avec les défigurés qui pullulent dans notre quotidien que nous verrons la beauté de Dieu, sa gloire resplendissante. C’est dans les sans beauté, les sans papiers, les fraudeurs, les malades aux corps difformés que Dieu se montre.  Avons-nous fermé nos fenêtres pour ne pas Le voir dans les défigurés ?

Vous revoilà en bas de la montagne pour voir – et c‘est bien là notre défi de chaque jour – de la ressemblance divine dans des personnes qui n’ont pas l’air du tout de Lui ressembler, dans nos proches qui agissent souvent comme des bourreaux, dans ceux et celles qui tuent au nom de la religion ; pour obéir à la voix du Père : Écoutez-le qui est à comprendre comme un appel : Regardez-le.

Une telle réussite de vision n’est possible que parce que nos cœurs sont illuminés de l’intérieur par ce que nous avons vu et entendu sur la montagne. Une telle vision naît de la prière qui nous ouvre les yeux (Carême des Cancres, Jean-Jacques Olier). Pour Mère Térésa la prière profonde élargit le coeur, lève le voile qui obscurcit nos yeux pour que nous contemplions le Christ en tous les visages qui nous sont offerts et portions sur le monde un regard aimant. C'est en connaissant Jésus dans la prière qu'on Le reconnaît dans les corps meurtris des mendiants. Notre progrès dans la prière habilite nos regards, les transfigure pour nous permettre de voir la lumière dans les ténèbres, le beau caché derrière les laideurs.

Nous ne saisirons jamais complètement comment un Dieu a tellement désiré nous ressembler – n’es-tu pas le fils de Joseph (Lc 4, 22) – s’est tellement identifié aux moins que rien qu’il est devenu moins que rien. À sa mort, il ne valait que quelques deniers, pas même suffisant pour acheter sa croix.  Jésus s’est identifié à nous parce qu’à ses yeux nous dit Paul, nous sommes tous des «parfaits», c’est ainsi qu’il faut penser et si, sur quelque point, vous pensez autrement, là encore Dieu vous éclairera (Ph3, 15). C’est ce même Paul qui citant le prophète Osée, ajoute : j’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple et bien-aimée celle qui n’était pas la bien-aimée (Rm9 25).  Ce peuple sans beauté dont nous sommes membres et la voix du Père le confirme, est mon fils bien aimé que j’aie choisi (Lc 4,35).

En contemplant  cette page de Luc et celle de Naaman, le lépreux (1ière lecture), la Parole de Dieu cesse d’être pur discours pour se laisser voir dans toutes ces scènes de désolation qui meublent notre quotidien. Ces textes aujourd’hui nous montrent l’Évangile au quotidien. C’est cette humanité là que Dieu a choisi et qu’il nous invite à aimer au-delà de l’apparence pour que son Règne vienne. Question : sommes-nous capables d’écarter nos pulsions premières  jusqu’à ne pas nous distancer de ces personnes dont la beauté indélébile, originelle est voilée par leur misère ?

Il se trouve disait la petite Thérèse dans la communauté une sœur qui a le talent de me déplaire en toutes choses…Ne voulant pas céder à l’antipathie naturelle, je me suis dit que la charité ne devait pas consister dans des sentiments, mais dans les œuvres.  Je me suis appliquée à faire pour cette sœur ce que j’aurais fait pour la personne que j’aime le plus. Je sentais que cela faisait plaisir à Jésus.. L’artiste des âmes, est heureux lorsqu’on ne s’arrête pas à l’extérieur mais que pénétrant jusqu’au sanctuaire intime qu’il s’est choisi pour demeure, on en admire la beauté (Carême des Cancres 2010 p.36).    

 
 

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Date: 
Jeudi, 1 avril, 2010

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