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2013 -C-Jn 8, 12-20- Lundi 5e semaine carême - Connaître Jésus, c'est s'exposer

Année C: Lundi de la 5e semaine du Carême (litcc05l.13)
Jn 8, 12-20 Connaître Jésus, c'est s'exposer
 
Plus je cherche à dire Dieu, plus je trouve du sens à la position juive pour qui ce nom même ne devrait pas être prononcé. Dieu est l'imprononçable. Nos mots humains ont tout pour trahir ce nom de Jésus si célèbre et si mal connu (Stan Rougier, Regards sur Jésus, Ed Mame 2013). Et l'auteur Stan Rougier après plus de 50 ans de sacerdoce, ajoute que nous trompons Jésus à la première occasion avec de fausses images que nous nous faisons de lui (p. 38).Jésus ne sera jamais le slogan identitaire des chrétiens. Il est toujours en marche, toujours à identifier, à reconnaître, jamais saisissable.

Dans la réflexion qu'elle livrait pour le Carême, l'auteur Lise Lachance écrit : arrive un jour, pourtant, où nous prenons conscience que ces visages que nous avons donnés à Dieu ne lui conviennent plus, le temps est venu de lui enlever les masques dont nous l'avons affublé. Nous avons de Jésus une connaissance qui en confirme souvent notre méconnaissance. Ce Jésus «signifiant» ne signifie souvent pas grand chose. Vous ne me connaissez pas.  Il y a en Jésus à la fois une proximité merveilleuse avec chacun d'entre nous et une distance entre son être humain et son être divin.

Au fond du fond, seule la contemplation des rencontres du Christ dit plus sur Dieu que tous les manuels. Comme à Emmaüs, au moment où l'on pense le reconnaître, il s'échappe encore. Ineffable donc, impossible à décrire, à cadrer où enfermer, y compris dans un Tabernacle, sa présence est plus large que dans la seule eucharistie (cf Sacrosanctum Concilium § 7) et comme le disait Pierre Teilhard de Chardin, lorsque l'on communie, il nous échappe déjà, en dépit de tous nos désirs de le maintenir au sein même de notre "Temple" personnel.

Celui qui voudrait s'interroge Jean de la Croix demander quelque vision ou révélation sur Dieu...Dieu lui répondrait : si je t'ai dit toute chose en ma parole qui est mon Fils- et je n'ai point d'autre chose- que pourrais-je répondre ou révéler de plus que cela ? Ne regarde que lui parce que je t'ai tout révélé en lui.

Saintetés, quoi de plus tristes qu'un chrétien, qu'une «sainteté» toujours empressé de faire des leçons sur Jésus ! Il y a dit François Liberman quelque chose de mieux à faire, c'est oublier tout et ne penser qu'à Jésus.  Nous connaissons cette affirmation de Charles de Foucauld qui est aussi la nôtre: mon Dieu. si vous existez, faites que je vous connaisse.

Il nous faut du temps, une vie entière, pour concevoir l'inconcevable. Songeons à ces femmes qui au matin de Pâques, entendirent des paroles qu'elles ont pris du temps à saisir: Allez dire aux disciples et à Pierre que Jésus les précède en Galilée. Elles sortirent et s’enfuirent loin du tombeau car elles étaient toutes tremblantes et bouleversées. Et Marc ajoute:  elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur (Marc 16, 7-8). Ce qui leur arrivait était tellement énorme, incroyable, qu’elles ne pouvaient mettre en paroles et communiquer l’événement. Mais la Samaritaine (Cf Jn 4), elle, s’en fut à la ville et dit aux gens : Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ?

Il ne suffit pas de dire «Dieu» pour qu'il soit engendré dans les coeurs. Il ne suffit pas de ne pas le dire non plus. Malheur à moi, si je 'évangélise pas clame Paul.  L'auteur Fabrice Hadjadj (comment parler de Dieu aujourd'hui, Salvator 2012, p. 30) précise que dans nos pays déchristianisés, on croit déjà savoir qui est le Christ et donc on n'écoute plus. Nous croyons savoir alors que nous ne savons plus. Connaître Jésus, c'est s'exposer. C'est exprimer une force intérieure qui nous éloigne d'une vie de conformité avec le négativisme qui nous entoure.

Dans une de ses dernières prises de paroles, Benoît XV1 nous invitait à nous réorienter pour revenir sans cesse à clamer un Dieu, une foi qui s'exprime autant par nos vies que par nos paroles nées de la contemplation de Jésus et qui demeurent le plus beau témoignage à offrir à notre monde.. Dans sa 1ière homélie François 1er disait que si nous ne savons pas confesser Jésus, nous deviendrons une ONG d'assistance sans plus. Mais il faut du  temps pour comprendre cela. Il faut passer par l'épreuve de notre méconnaissance de Jésus. AMEN

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Date: 
Lundi, 1 avril, 2013

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