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2025-C-Jn 14, 7-14 -samedi de la 4e semaine de PÂQUES- voir au delà de l'homme Jésus

Il y a en Jésus un plus que Jésus. Il est plus qu’un leader charismatique. Se cache en Jésus un au-delà de l’humain (Jean-Luc Lucat). Il est descendu et s’est fait humain. Qui m’a vu a vu le Père (Jn 14, 9). Tout l'évangile de Jean ne cesse de nous montrer cette intimité entre Jésus et celui qu'il appelle son Père. Avec discrétion, Jésus ne cesse de parler d’un Père fou d’amour (Catherine de Sienne) pour chacun de nous.

2025-C-Jn 10, 27-30 - dimanche de la 4e semaine de PÂQUES- bonté radicale

Pourquoi écoutons-nous Jésus ? Je donne la réponse d’un hindou qui a rencontré le regard du pape François alors qu’il était au milieu d’une foule. Quand vous êtes en présence de quelqu’un de vraiment bon, de profondément, inlassablement bon, quelque chose change en toi. Tu te sens léger, plus courageux… Il a rendu la gentilesse radicale... Ses yeux n’ont pas vu de confessions, ils ont vu la dignité…sa voix douce, mais non faible portait le poids de la vérité

2025-C-Jn 6, 60-69 -samedi de la 3e semaine de PÂQUES- du pain qui nous excite.

Les disciples étaient des hommes qui avaient les deux pieds sur terre. Pour eux, suivre Jésus commençait par les pieds. Entendre Jésus se présenter comme nourriture dépassait et de loin leur compréhension. Pour qui se prend-il ? Cette parole ne fait pas sens pour eux. Leur foi en Jésus était une foi terre-à-terre.

2025-C-Jn 21 1-14- dimanche de la 3e semaine de PÂQUES- heureuse discrétion

Ce qui est merveilleux dans les récits de la résurrection, c’est la discrétion de Dieu. Il ne s’impose pas. Il se montre dans des gestes qui rappelle sa présence. Le contact avec Jésus se vit à partir d’une expérience de l’absence. Jésus était davantage présent à ses disciples après sa mort que durant sa vie. Rien de mieux que l’absence pour raviver la mémoire. Son départ avait ravivé leur proximité avec Jésus. Remémorez-vous ces premiers jours (He 10,36).

2025-C-Jn 14, 6-16- samedi de la 2e semaine de PÂQUES- Philippe et Jacques

Nous venons d’entendre le vrai chemin qui nous mène au Père : l’humain. Qui me voit humain parmi les humains, qui me voit vivre, voit le Père. Le Père et moi sommes un (Jn 10,30). Dans ses moments à l’écart, Jésus expérimente qu’il est chargé de la plus écrasante de toutes les missions : montrer le Père. Lui qui connait le Père fait la dure expérience d’être incompris. L’expérience de l’échec. Tu n’es qu’un homme et tu veux te faire Dieu (Jn 11,33).

2025-C-Jn 20, 19-31 - dimanche 2e semaine de PÂQUES- baptisés pour devenir bonne nouvelle.

e qui caractérise notre époque est le doute. Est-ce vrai ou est-ce une fausse nouvelle ? Qui dit vrai ? Le doute se retrouve presque à chaque page de l’évangile. Dans sa prison Jean-Baptiste, le plus grand des enfants des hommes, n’est plus sûr de rien. Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? (Mt 11, 1-11). Zacharie a tellement douté qu’il en a perdu la voix. Marie a demandé comment cela se fera-t-il (Lc 1, 34) ?

2025-C-Mc 16, 9-15- samedi de l'octave de Pâques- voir quoi ?

À la question que Jésus lui posait, l’aveugle répond : fais que je vois. C’est notre demande en ces heures tourmentées de notre histoire où notre regard ne voit que les ténèbres de la nuit. Que nous reste-t-il à voir encore sur Pâques ? Que nous reste-t-il à voir d’un événement dont personne ne fut témoin ? Il nous reste à voir que la lumière brille dans les ténèbres. Même les ténèbres ne sont pas ténèbres, la nuit comme le jour est lumière [Ps 138(139)].

2025-C-Jn 20 1-9- dimanche de Pâques- que nous reste-t-il à voir?

À la question que Jésus lui posait, l’aveugle répond : fais que je vois. C’est notre demande en ces heures tourmentées de notre histoire où notre regard ne voit que les ténèbres de la nuit. Que nous reste-t-il à voir encore sur Pâques ? Que nous reste-t-il à voir d’un événement dont personne ne fut témoin ? Il nous reste à voir que la lumière brille dans les ténèbres. Même les ténèbres ne sont pas ténèbres, la nuit comme le jour en lumière [Ps 138(139)].

2025-C- Jn 11 45-57- samedi de la 5e semaine du CARÊME- mourir pour moi

À lire ce passage où Jésus affronte ses opposants, une conclusion s’impose : le succès n’est pas le nom de Dieu. Jésus fait face à une vérité implacable. On lui en veut à mort de déranger l’ordre établi, de ne pas respecter le sabbat, de déclarer que Dieu est son Père (Jn 5), d’être un fauteur de trouble, un anticlérical, un marginal même pour sa famille. Il a perdu la tête (Mc3, 20-21).

2025-C-Jn 7, 40-53 : samedi de la 4e semaine CARÊME - homme pour les autres.

Tout le chapitre 7 de Jean pose la question de qui est Jésus. Prophète, obscur Galiléen, fils de David, imposteur, séducteur ? C'est aujourd'hui encore la question qui taraude les coeurs. La discussion sur l'identité de Jésus est redoutable. Pour vous qui suis-je ? Est-il un sage dont l'exemple m'intéresse ? Est-il un docteur dont la parole m'enchante ? Que pourrais-je me répondre si l'on me dit qu'il n'est qu'un beau parleur ? Personne n’a parlé comme lui.

2025-C-Lc 18, 9-14- samedi de la 3e semaine du CARÊME- taire notre bruit intérieur.

Nous sommes en présence de deux spiritualités qui nous collent à la peau, celle de la perfection Je te remercie. Seigneur, de ce que je ne suis pas comme les autres hommes et celle de l’imperfection qui ouvre vos journées, seigneur, viens vite à mon secours (Ps 69,2). Ai pitié de moi. Nous prenons ces deux chemins.

2025-C-Lc 13, 1-9- dimanche de la 3e semaine du CARÊME- agir malgré la laideur

ien des turbulences secouent notre monde. La liste des bouleversements est sans fin. Mardi dernier une pluie de bombes israéliennes a tué 470 personnes à Gaza. Au Liban des rebelles s’emparent des prêtres. Aux États-Unis le Trumpisme engendre des perturbations mondiales. L’inquiétude est partout. Des questions surgissent. Pourquoi Dieu permet-il cela ? Qu’ai-je fait à Dieu pour que cela m’arrive ? Dans les moments de désastre, écrit le théologien polonais et sociologue Tomás Halik, les agents dormants d’un Dieu méchant et vengeur[1] refont surface et répandent la peur et la désolation.

2025-C-Lc 15, 11-32 samedi de la 2e semaine du CARÊME- partir pour mieux revenir

Nous le vivons présentement, rien n’est plus dommageable que l’incertitude qui est plus dommageable que toute décision. Cela est vrai pour l’économie, pour nos manières de vivre aussi. J’y vais. Je n’y vais pas. Vous connaissez la question qui tue : quoi veux-tu manger ce soir et la réponse je ne sais pas, soulève de très vives réactions. Prendre la décision comme devise, c’est éviter une multitude de scénarios, d’analyse interminable. Quand vous évitez, dit une recherche récente, de donner votre opinion, l’autre personne vous trouve moins agréable

2025-C-Mt 5, 43-48 - samedi de la 1er semaine CARÊME- déclaration de bonheur.

Élevons nos cœurs. Prenons de l’altitude. L’incarnation, disait saint Athanase, est une assomption de notre humanité en Dieu. En se rendant en tout semblable à nous (Hb 2, 17), Jésus nous rend capables de devenir en tout, par pure grâce, semblables à Dieu. Il s’est fait l’un de nous pour que nous devenions éternels, dit une préface de Noël.

2025-C-Lc 5, 27-32 - samedi des Cendres- la philautie, le mal du siècle

Le point de départ d’entrée en carême n’est pas le fait d’être digne. Avec ceux qui se croient bons, Jésus n’a pas pu faire grand-chose. Se considérer meilleur que les autres, c’est le début de la fin. Aucun prodige ne fut accompli par Jésus avec ceux qui se croyaient justes. Il ne nous aime pas parce que nous avons beaucoup de talents. Il nous apprécie comme nous sommes et cherche ceux qui ne se suffisent pas à eux-mêmes.

2025-C-Lc 4, 1-13- dimanche de la 1ière semaine du CARÊME- tentation ou victoire

La tentation commune à tous les humains, les plus grands saints comme les plus petits, est celle de détourner son regard de Jésus. De perdre de vue le donateur des biens. Le tentateur s’efforce de détourner le regard de Jésus du Dieu de sa foi qu’il nomme son Père en lui proposant trois routes recherchées aujourd’hui : avoir toujours plus de bien, plus de gloire et plus de sécurité. Jésus est tenté au niveau de la nourriture, du pouvoir et de la foi.

2025-C-Lc 6, 39-45 - dimanche 8e semaine ORDINAIRE-des millions de mensonge sur Dieu

On est athée non pas tant parce que Dieu n’existe pas, mais parce qu’on refuse, di Adolphe Gesché, d’adhérer à un Dieu pervers. Mieux vaut, ajoute-t-il, risquer que Dieu n’existe pas plutôt que de le voir comme pervers. J’ai la profonde conviction que l’image qu’on se fait de Dieu en une trahison de ce qu’il est. Nous nous racontons beaucoup d’histoire sur Dieu qui parlent plus de nous que de Dieu.

2025-C- Mc 10, 13-16 - samedi de la 7e semaine ORDINAIRE- intégrer le négatif

Jésus ne manque pas de sensibilité envers ceux qui ne sont pas rentables pour la société. Il est tellement indigné du peu de respect qu’on leur accorde qu’il lance un appel qui fait toutes choses nouvelles (Ap 21, 5). Ce qui est nouveau dans ce geste, c’est d’entendre Jésus exprimer que les rejetés sont précieux à ses yeux (Is 43, 4). Cet appel nous plonge dans l’océan insondable de la sensibilité de Jésus. Un rabbin exprime que nous ne savons plus comment nous pencher aussi bas que Jésus. Cet appel est très actuel. Des millions d’enfants sont contraints à travailler. L’abus des mieurs est un acte atroce[1].

2025-C-Lc 6, 27-38- dimanche de la 7e semaine ORDINAIRE- le poisson pourrit la tête.

Dans le récit de sa conversion au christianisme, le musulman Joseph Fadelle (nom d’emprunt) écrit que pour les musulmans cette attitude demandée par Jésus d'aimer ses ennemis est totalement incompatible avec le Coran. Elle montre que les chrétiens sont des faibles et méprisables[1]. Il décrit un chemin de martyr pour lui et les siens.

2025-C-Lc 6, 17, 20-26- dimanche de la 6e semaine ORDINAIRE- les maximes de l'Évangile

Veux-tu être heureux, demandait le pape Jean XX111, donne du bonheur aux autres. Le Sermon sur la montagne est une thérapie de changement, une médication pour donner du bonheur aux autres. En descendant de la montagne, Moïse a donné une loi de bonheur (Ex 20, 1-17) (Dt 5, 6-21). En descendant de la montagne, Jésus nous offre un autoportrait de qui il est. Cet homme pour les autres (Dietrich Bonhoeffer) peaufine la loi de Moïse et la présente comme la chartre d’une contre-culture qu’il décrit dans la parabole des invités de la noce (Lc 14, 15-24).

2025-C-Mc 8, 1-10 - samedi de la 5e semaine ORDINAIRE- un souper d'amour.

Ne regardons pas ce geste de Jésus comme un geste humanitaire. C’est un geste exemple. C’est un exemple que je vous ai donné (Jn 13, 15) pour que nous fassions de même. Ce qui est dérisoire –cinq pains et deux poissons- est en fait un don. Jésus et sa parole ont toujours été une miette au regard de la grande famine d’entendre la Parole de Dieu. Dans son cantique spirituel, Jean de la Croix voit cette miette dérisoire comme un souper d’amour [qui] restaure. D’un souper qui recrée.

2025-C-Lc 5, 1-11-dimanche de la 5e semaine ORDINAIRE- embarquement

Je vous invite à voir autre chose que le résultat abondant de la pêche. Je vous invite à voir l’état d’esprit de Pierre et de ses compagnons. Ils étaient épuisés et déçus d’une nuit sans rien prendre. Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre. Ils descendent de la barque pour laver leurs filets, pour rentrer chez eux, pour se reposer avant de retourner au large. Jésus monte dans la barque et les invite à jeter à nouveau leurs filets pour pêcher.

2025-C-Mc 6, 30-34- samedi de la 4e semaine ORDINAIRE- combattre ou cultiver l'écart

Quelle délicatesse que cette invitation de Jésus aux siens de se retirer à l’écart ! Pourquoi ? Parce que nous pouvons perdre Jésus de vue. C’est pour cela qu’ici vous partez, disparaissez, vous vous éloignez des autres pour un temps de retrait, de retraite pour ne pas perdre Jésus de vue. Trouver Jésus n’est pas une activité à ajouter à nos activités quotidiennes. Nous aimerions dire à Jésus reste avec nous, Seigneur. Mais nous ne pouvons pas acheter sa présence. Elle se reçoit.

2025-C-Lc 2, 22-40 - présentation de Jésus au temple- un itinérant comme modèle

Première observation : Je remarque un détail dans la description de Luc. Ce ne sont pas les prêtres qui accueillent Jésus, alors que la scène se passe au Temple, mais un juste et religieux (Syméon) et une prophétesse (Anne). Ce sont des gens du « dehors », des priants ordinaires, des gens pieux, des chercheurs de Dieu qui n’ont aucune responsabilité officielle, qui ne détiennent aucun mandat.

2025-C-Mc 2, 13-17 -samedi de la 2e semaine ORDINAIRE- le prestige des imparfaits

Dans son chemin de perfection (chap.19), Thérèse d’Avila écrit que celui qui se croit le plus vil est peut-être le plus élevé devant Dieu. Laissez faire le Maître de la maison. Lévi qui n’était pas le meilleur des humains a laissé Jésus agir en lui. Jésus ne choisit pas des gens snobs, des gens qui ne portent pas à terre. Il choisit en un mot des humains, des gens simples et souvent de mauvaises réputations. C’est à eux qu’il confie son projet.

2025-C-Luc 1, 1-4 ; 4, 14-21- dimanche de la 3e semaine ORDINAIRE- Jésus, un sorteux

Nous venons d’entendre un récit qui engendre l’une de ces tempêtes qui fait encore rage aujourd’hui. Jésus annonce que son arrivée ouvre sur un immense champ pastoral. Porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.

2025-C-Jn 17, 11-19 - ouverture semaine de l'unité- crois-tu cela ?

Nous avons tous une identité commune. Nous sommes tous aimés de Dieu. Cette affirmation ne fait pas problème. C’est l’identité de ce Dieu qui ne fait pas l’unanimité. Déjà, il y a plus de 1700 ans cette année, cette identité a donné lieu à beaucoup de débats. Il aura fallu de longue et laborieuse discussion au concile de Nicée en 325 pour que plus de 250 évêques (le chiffre est approximatif) s’entendent sur une déclaration de foi, celle de notre Credo.

2025-C- Mt 2, 1-12.- Dimanche de l'Épiphanie- le langage de Dieu

Attention. Ce texte n’est pas un reportage sur ce qui s’est passé. C’est un texte éclairant. Un texte pour nous aujourd’hui. Hommes de science, les Mages, reconnus comme des interprètes compétents et officiels des événements extraordinaires et des phénomènes de la nature, voient apparaître selon la légende une lumière nouvelle, inattendue dans la nuit. Aujourd’hui, on parlerait des astrophysiciens qui découvrent une ou de nouvelles planètes. Ces hommes de sciences ont reconnu le langage de Dieu.

2024-C-Lc 2, 41-52 -Dimanche de la Sainte Famille-dire du bien et non du mal

Ce n’est pas un modèle de famille que nous propose cette fête. Les deux synodes sur la famille nous ont montré l’impossibilité de proposer un modèle de famille idéal. Aujourd’hui, il y a une kyrielle de modèles. Le mot famille n’est pas un mot réservé à des personnes qui vivent sous le même toit, à la même adresse et qui sont de même sang. Famille des nations. Famille religieuse. Famille sportive. Famille royale.

2024-C-Mt 2,13-18 :- fête des saints innocents

J’ouvre cette réflexion par ces mots qu’adressait le pape François dans ses souhaits annuels à la Curie qui avait un ton plus spirituel. Face au drame de l’humanité si souvent opprimée par le mal, que fait Dieu ? Se dresse-t-il dans sa justice et fait-il tomber la condamnation d’en haut ? C’est ce qu’attendaient les prophètes jusqu’à Jean le Baptiste. Mais Dieu est Dieu, ses pensées ne sont pas nos pensées, ses voies ne sont pas nos voies (cf. Is 55, 8).[…] Le mouvement du Très-Haut est de s’abaisser,

2024-C-Lc 1, 39-45 - samedi de la 3e semaine AVENT- lueur d'aube

Le cœur est le lieu de départ et d’arrivée de toute rencontre. La devise du Cardinal Newman le cœur parle au cœur nous donne une indication de l’inexprimable que vivait Marie et qu’Élisabeth a bien ressenti en la déclarant bienheureuse entre toutes les femmes. Alliance de cœur. Mariage de cœur. L’irrésistible émerveillement de Marie fit voir à Élisabeth quelque chose de l’irrésistible émerveillement qu’elle vivait à l’âge avancé.

2024-C-Lc 1, 39-45 - dimanche 4e semaine de l'AVENT- une femme aux pieds sales

Il existe des milliers de façons d’imaginer Marie. Celle de la grotte de Massabielle, celle de la Guadalupe de Juan Diego, celle représentée sur la médaille miraculeuse avec ses rayons sortant de ses mains, celle qui défait les nœuds. On la regarde comme Nouvelle Ève ou mère de miséricorde. Marie est plus qu’une icône culturelle. Que d’artistes ont revisité Marie !

2024-C-Lc 3, 10-18 - dimanche 3e semaine de l'AVENT-option non optionnelle

Pousse des cris de joie... Réjouis-toi (So 3, 14). Pourquoi nous réjouir ? Le Seigneur est proche (Ph 4, 5). Que nous faut-il donc faire pour être dans la joie ? La réponse de Jean-Baptiste est déroutante. Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même. N’écrasez personne, n’accusez personne, ne dominez personne, soyez simplement à votre place. En d’autres mots, Jean-Baptiste demande à ses disciples de prendre la porte de la charité.

2024-C-Mt 17, 10-13- samedi de la 2e semaine AVENT- pareil et différent

C’est dans la fragilité, dans les épreuves et la vulnérabilité que se manifeste l’espérance. Les textes entendus nous présentent deux visages à la vie non facile. Ce qu’ils ont en commun, c’est leur vulnérabilité. Ce que nous avons en commun autant avec Élie, Jésus, Jean-Baptiste, Jean de la Croix, c’est notre vulnérabilité. C’est le ressort le plus puissant jamais inventé pour passer au travers des crises inhérentes à toute vie.

2024-C-Mt 10, 9, 35-10,1.5a,6-8-- samedi 1 semaine AVENT- proximité

Une question est pour moi une écharde profonde. Qu’est-ce qui fait avancer notre monde vers la réalisation du rêve de Jésus ? De son projet de royaume ? Certains pourraient répondre l'économie, d'autres la démocratie, d’autres la fraternité qui embrasse tous les humains, d’autres des vies de sainteté politique[1], des vies exprimant, dit la bulle annonçant l’année sainte 2025,l’espérance contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien[2].

2024-C-Lc 21, 25-28.34-36 - 1er dimanche de l'AVENT- casser la noix

Nous venons d’entendre ce que sera le grand Noël de la fin des temps. Les Pères de l'Église disaient que la Parole de Dieu est comme une noix. Il faut casser la coquille pour savourer le fruit. Le fruit que nous présente cette description des horreurs si nous savons casser le langage apocalyptique a le goût de l’espérance qui ne déçoit pas (Rm 5,5) parce que fondée sur la Parole de Dieu.

2024-B-Mt 4, 18-22 - samedi de la 34e semaine ORDINAIRE-voir avant d'entendre

Deux observations. D’abord la rapidité d’André à répondre à l’appel de Jésus. C’est presqu’une réponse impulsive, irréfléchie, émotionnelle, tellement qu’il risque de regretter. Il délaisse sur le champ son gagne-pain. Sans hésiter, il délaisse aussi Jean-Baptiste pour l’Agneau de Dieu.

2024-B-Jn 18, 33b-37- Christ-roi- un homme pour les autres

Les mots humains, quand ils sont appliqués à Dieu, se révèlent piégés, faussés, inadéquats. On parle du Tout-Puissant, mais Jésus naît sur la paille et meurt sur une croix. Aujourd’hui nous le disons roi, mais l’évangile le présente prisonnier, bientôt exécuté. Le pape Jean XX111 observait qu’on a [tellement] revêtu Jésus de tant de vêtements plus beaux les uns que les autres, qu’on ne voit plus Jésus. Il faut enlever tous ces vêtements, un à un, pour retrouver Jésus.

2024-B-Lc 20, 27-40 -samedi de la33e semaine ORDINAIRE-et si nous avions un pistomètre ?

Constatons un fait. Cette femme qui s’interroge avec qui elle passera son éternité, elle qui a vécu avec sept maris, ne rejoint plus grand monde aujourd’hui. Si le thermomètre indique la température, un pistomètre (Kierkegaard) s’il existait, indiquerait le degré de notre foi en la résurrection. Cette page nous plonge au cœur du défi de la foi.

2024-B-Mc 13, 23-32 :- dimanche de la 33e semaine ORDINAIRE- beaucoup de smog

Ce qui résonne en moi à la lecture des textes d’aujourd’hui c’est qu’une vie sans but est une vie sans avenir. Que de gens se demandent ce qu’ils font sur la terre ! C’est une question excitante ou effrayante. Nous aspirons à plus qu’au bonheur. Le bien-être ne suffit pas. Il y a autant de suicide chez les gens riche que pauvre. Les gens soupçonnent qu’il y a autre chose derrière la vie, qu’il y a une vie derrière la vie même si cet autre chose n’est pas clairement perçue.

2024-B-Lc 18, 1-8 :- samedi de la 32e semaine ORDINAIRE- se tenir debout.

Je tire une conclusion rarement observée de cette persistance de cette veuve. Son appel au roi, sa prière répétée l’a transformé en humain. Sa prière constante l’a fait dans sa personne « royaume ». Cette scène d’une veuve dérangeant un puissant adorateur de sa personne est d’un étonnement radical. C’est une scène de transformation. Un homme riche, imbu de sa personne, prend soudainement conscience que d’autres existent et qu’il n’a jamais vu.

2024-B-Mc 12,38-44.- dimanche de la 32e semaine ORDINAIRE- geste « gratis »

Le regard de Jésus et les mots qu’il prononce, elle a tout mis ce qu’elle possédait parlent de quelque chose de neuf et de surprenant. Jésus crée un nouveau rapport avec le don. Il unifie ce geste avec celui qu’il est : un don du Père. Son émerveillement devant ce geste anodin de la veuve est une révélation de ce qui est Jésus pour nous. Il nous a tout donné, même sa vie.

2024-B-Jn 2, 13-22- dédicace du Latran- Plongeons

Plongeons. Où. J’ai en mémoire la question des premiers disciples : où habitez-vous ? Il n’a pas donné un lieu comme réponse. Il s’est donné en réponse. À la Samaritaine qui s’interrogeait du lieu où il faut adorer Dieu, Jésus lui répondit Je le suis, moi qui te parle (Jn 4, 26). Plus tard il dira : nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui (Jn 14, 23).

2024-B-Mc 12, 28-34- dimanche de la 31e semaie ORDINAIRE- mot dangereux

Observons que le mot aimer est écrit au futur. Tu aimeras. Il exprime un projet de vie, jamais totalement réalisé. Mère Teresa a écrit dans son testament qu’il faut retenir une seule chose de sa vie. « J’ai soif ». Pour elle, cette parole [est] beaucoup plus profonde que si Jésus avait simplement dit « je vous aime ». Tant que vous ne saurez pas, de façon très intime, que Jésus a soif de vous, il vous sera impossible de savoir ce qu’il veut être pour vous ; ni ce qu’il veut que vous soyez pour lui ».

2024-B-Jn 12, 23-28- Commémération des défunts- une vie « recyclée »

Permets que nous ayons part à la vie éternelle (prière eucharistique #1).

Accueille-nous tous ensemble dans ton Royaume (prière eucharistique #2).

Rassemble-nous un jour près de toi pour la grande fête du ciel (prière eucharistique pour enfant)

Si le grain de blé ne meurt.

A chaque eucharistie nous disons : nous attendons que se réalise cette bienheureuse espérance, l’avènement de Jésus-Christ.

2024-B-Lc 13, 1-9 - samedi de la 29e semaine ORDINAIRE- le temps que je bêche

Voilà une page qui nous sort d’une orthodoxie rigide où Dieu est vécu comme insensible aux drames humains et loin de nos préoccupations. Elle nous sort d’images punitives de Dieu toujours bien ancrées en nos mémoires et ouvre une fenêtre sur un Dieu de l’autre possibilité pour utiliser une belle image du pape François. Ils n’ont rien fait de mal, ces Galiléens.

2024-B-Lc 12, 8-12 - samedi de la 28e semaine ORDINAIRE- risquons

Risquer, maître mot de l’évangile de ce matin. C’est le cœur de l’évangile. Ce qui est beau, c’est de prendre des risques. Chaque passage appelle à risquer jusqu’à devenir un enfant. Jusqu’à renaître à nouveau. Pas question de rajeunir, c’est impossible, mais d’adopter leur capacité d’émerveillement, leur riche spontanéité. En appelant les enfants, Jésus pressentait qu’ils avaient une sensibilité innée à la transcendance (Rebecca Nye). Risquer de se reconnaître indigne, c’est être digne (Augustin).

2024-B-Mc 10, 17-27- dimanche de la 28e semaine ORDINAIRE- avoir moins pour avoir plus

Dans le Livre des Actes (4.32-34), Luc décrit un élan de partage dans la première église. La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux… Il n’y avait parmi eux aucun indigent. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu ! (Mt 19,24)

2024-B-Mc 10, 2-7 -dimanche de la 27e semaine ORDINAIRE- n'étouffons pas nos questions

Que de questions nous avons sur cette page ! Chacun a sa question. Chacun a son explication. N’oublions pas que l’Évangile a commencé par une question, celle de Marie-Madeleine allant de nuit au tombeau. Où, l’as-tu mis ? demande-t-elle à l’homme qu’elle prenait pour le jardinier ? Elle cherchait celui que son cœur aime. Elle vivait un grand vide. Elle était dans la nuit. C’était de grand matin, au lever du jour.

2024-B- Lc 10, 17-24- samedi de la 26e semaine ORDINAIRE- marche synodale

Retourner vers Jésus après une mission, n’est-ce pas ce que nous vivons à l’heure du synode. Des pasteurs, des religieux, et des non ordonnés se retrouvent ensemble pour se raconter ce qu’ils vivent. Ils mettent en commun leurs attentes, leur compréhension, leur vision dans un esprit d’ouverture et d’écoute. Ils vivront la charte de la charité.

2024-B-Lc 9, 43b-45 : samedi de la 25e semaine ORDINAIRE- une vie intranquille

Intranquillité, c’est le titre que je donnerais à ce passage. Jésus annonce à ses disciples ce que sera leur vie : une irréductible intranquillité. Il ne leur promet pas une vie paisible, une vie sans risque. Avec l’Évangile, comme avec toute naissance, commence l’irréductible intranquillité. Le Fils de l’Homme va être livré aux mains des hommes (Lc 9,44).

2024-B-Lc 9, 43b-45-samedi de la 25e semaine ORDINAIRE- pas reposant du tout

Intranquillité, c’est le titre que je donnerais à ce passage. Jésus annonce à ses disciples ce que sera leur vie : une irréductible intranquillité. Il ne leur promet pas une vie paisible, une vie sans risque. Il n’y a plus de chrétiens tranquilles, observait Péguy il y a un siècle, en référence à la mort du christianisme bourgeois, installé, conforme aux exigences sociales, qui n’était pas un christianisme authentique. Avec l’Évangile, comme avec toute naissance, commence l’irréductible intranquillité.

2024-B- Mc 9, 30-37- dimanche de la 25e semaine ORDINAIRE- le plus grand est...

Le vrai problème de monde n’est pas la fragilité. Le vrai problème, c'est la soif d’être plus grand que les autres. La tendance, en nous tous, est de se mettre en avant. Nous vivons dans l’illusion que la première place est synonyme d’importance. Prenez garde de ne pas être tentés de vous-mêmes (Ga 6,1). Tous les jours, écrit Luther, il nous faut constater que chacun s’efforce de s’élever au-dessus de sa propre condition, il recherche une position honorifique, la puissance, la richesse, la domination.

2024-B-Mt 9, 9-13 samedi de la 24e semaine ORDINAIRE-on demande des imparfaits

C’est parce qu’un homme était par terre que le Samaritain le ramassa. C’est parce que la face de Jésus était sale que Véronique l’essuya d’un mouchoir. Or, celui qui n’est pas tombé ne sera pas ramassé ; et celui qui n’est pas sale ne sera pas essuyé. Ces mots poétiques de Charles Péguy traduisent bien notre évangile, ce matin.

2024-Jn 14, 1-12- célébration de la Parole au salon funéraire

Nous sommes ici pour célébrer une vie, celle d’Yvon, permettez-moi de l’exprimer par un mot à la mode aujourd’hui, d’une vie recyclée. La foi chrétienne parle d’une espèce de vie nouvelle. Quand survient la mort d’un proche, nous disons souvent : on n’a pas le choix, il faut continuer à vivre. Vivre dans les cœurs de ceux et celles que nous laissons derrière nous, écrivait Thomas Campbell, ce n’est ne pas mourir. C

2024-B-Lc 6, 1-5- samedi de la 22e semaine ORDINAIRE- humain, ce Jésus.

Récemment je rencontrais un professionnel de la santé en urgence, mais à mon étonnement j’ai rencontré une personne très humaine. Ce qui l’intéressait n’était pas mon problème de toux, mais ma personne. Elle dégageait une grande bienveillance à mon endroit. Je ne me souviens pas de son nom, seulement de sa qualité de présence.

2024-B-Jn 6 60-69- vingt et unième dimanche ORDINAIRE- tranparence opaque

Une question d'une grande actualité, qu'est-ce que la transparence ? La réponse est même devenue objet de controverse tant on doute aujourd'hui que le « tout montrer », le « tout voir » soit acceptable. Soit même possible. Rien n'est totalement transparent. Limpide. Tout est « filtré ». On voit toujours à travers quelque chose. À travers un écran. À travers ce qui fait transparaître. À travers la culture reçue en héritage.

2024-B-Mt 25, 14-30 - samedi de la 21e semaine ORDINAIRE- porte ouverte pour le ciel

Je vous annonce une bonne nouvelle. Nous sommes tous et toutes riches. Nous avons la vie. Une lecture rapide peut donner l’impression que certains possèdent plus que les autres. Le problème avec ce talent, l’inviolabilité de la vie, cette pièce d’or dit Luc (Lc 19, 11-18) vient quand nous le comparons avec les autres. Ce talent n’est pas quelque chose que je possède moins ou de plus que les autres.

2024-B-Jn 1, 45-51 -samedi de la 20e semaine ORDINAIRE- ouvreur et passeur

Jean nous emmène à la campagne, sous un figuier pour divulguer une information qui va bousculer l’histoire avec un grand H ! Celui dont il est écrit dans la Loi de Moïse et chez les prophètes, nous l’avons trouvé ! Philippe court annoncer cette primeur à son ami Nathanaël qui est en fait Barthélémy.

2024-B- Mc 10, 13-16 -samedi de la 19e semaine ORDINAIRE- Élisabeth Turgeon

En ce lendemain de l’Assomption, je me demande qu’elle ait mon magnificat aujourd’hui ? Qu’est-ce qui est beau autour de moi et en moi aujourd’hui ? Qu’est-ce qui me fait courir rencontrer les gens ? Ces questions sont urgentes, importantes pour ne pas sombrer à regarder avec nostalgie le passé, pour ne pas tomber dans la déprime jusqu’à nous demander à quoi bon d’agir quand rien ne semble changer ?

2024-B-Jn 12, 24-26 -samedi de la 18e semaine ORDINAIRE- le scandale de la foi

Quel est l'obstacle qui nous empêche de croire en Jésus ? C’est de refuser de mener une vie à regarder le ciel sans se soucier de ce qui se passe autour de nous. Notre foi en Jésus nous engage à vivre comme lui les yeux ouverts sur notre monde. Jésus vivait sa foi dans son compagnonnage avec les gens ordinaires, souvent de mauvaises réputations et déconsidérer par la caste religieuse. Sa manière de vivre faisait scandale. Il en a payé le prix.

2024-B-Mt 14, 1-12 samedi de la 17e semaine ORDINAIRE- admirons

Ce geste assassin fait partie intégrale de l’histoire de l’humanité. Il touche tout le monde, croyants comme non-croyants. Marc en parle comme le commencement des douleurs de l’accouchement (Mc 13, 8). Depuis toujours et davantage aujourd’hui, des persécutions s’abattent sur les croyants. Vous serez haïs de tous dans le monde entier à cause de mon nom (Mc 13, 13).

2024-B- Mt 12, 14-21 -samedi de la 15e semaine ORDINAIRE- le scandale de la foi

Malheur à ceux qui préparent leur mauvais coup ? Le mauvais coup préparé par Dieu est un scandale, pas dans le sens de quelque chose d’indécent, mais dans le sens d’obstacle qui empêche de croire. Dieu s’est fait humain. C’est inimaginable ! Dieu s’est fait voir en Jésus. Il est le voici l’homme de Pilate. Il ne correspond pas du tout au portrait auquel on pourrait s’attendre.

2024-B-Mt 11, 28-30 - jeudi de la 15e semaine ORDINAIRE- fardeau léger ou lourd

J’ai vu la misère de mon peuple… j'ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs… je connais ses douleurs (Ex 3,7). Vous qui avez soif, voici de l’eau (Is 55,1). Venez à moi, vous qui peinez sous le poids du fardeau (Mt 11,28). Ces paroles cachent une autre image de Dieu de l’en haut et qui « adore » l’adoration des anges à son endroit.

2024-B-Mc 6 1-6 - dimanche de la 14e semaine ORDINAIRE-la force de la non-puissance

Un mot est vieux comme le monde : résistance. Les trois lectures attestent qu’il y a de résistance à devenir une terre de justice et d’amitié entre nous. Nous étonner du contraire serait une fausse nouvelle. Mais cela ne doit pas freiner nos énergies à proclamer notre espoir (1 Tim 1, 1) d’une terre fraternelle.

2024-B-Mc 5,21-43- dimanche de la 13 semaine ORDINAIRE-espérer quand même

Dans sa bulle annonçant que 2025 sera une année sainte, le pape écrit que l’espérance ne déçoit pas (Rm 5, 5). Nous pouvons facilement voir dans ce chef de synagogue et dans cette femme qui se fraie un chemin vers Jésus des sauvés par l’espérance (Rm 8, 24). Ils sont des pèlerins d’espérance[1]. Ils ne se sont pas laissé abattre comme les autres qui n’ont pas d’espérance (1 Th 4, 13). Ils ont tenu leur lampe allumée (Lc 12, 35-36).

2024-B-Mt 16, 13-19 - fëte de Pierre et Paul- ce qui s'accomplit aujourd'hui

Tu liras ce qui est déjà accompli comme si cela était en train de s’accomplir (Ludolphe le Chartreux). Comme cette page est d’une grande actualité. Beaucoup de gens ne savent pas répondre à cette question. Beaucoup n’ont jamais entendu la question Jésus parce qu’il manque de gens pour la poser et surtout pour offrir comme réponse leur joie de connaître Jésus.

2024-B-Mt 6, 24-34 - samedi de la 11e semaine ORDINAIRE-réussir à s'oublier

Nous sommes invités à faire confiance. Malgré nos sottises, dit Julienne de Norwich, je m'émerveille beaucoup que le Seigneur me regarde avec tant de prévenance. Il est question d’un Dieu qui, dans les mots de François de Sales, nous prend par la main, s’occupe de nous, pourvoit à nos besoins. Appuyez-vous, dit-il, totalement sur la providence de Dieu… travaillez néanmoins de votre côté pour coopérer avec elle.

2024-B-Mc 4, 35-41 - dimanche de la 12e semaine ORDINAIRE- un lion qui dort

Tu liras ce qui a déjà été accompli comme si cela était en train de s’accomplir (un chartreux). Ce qui a déjà été accompli, c’est l’apaisement des cœurs agités par toutes sortes de tempêtes en rencontrant l’homme Jésus sur leur route. Ce qui a déjà été accompli, c’est que toute rencontre avec l’homme Jésus engendrait un apaisement intérieur et produisait un calme depuis longtemps recherché.

2024-B-Mc 4, 26-34 dimanche de la 11e semaine ORDINAIRE- grandir

Un proverbe mexicain dit qu’ils ont essayé de nous enterrer. Ils ne savaient pas que nous étions des graines. À l’intérieur de la graine de moutarde, de ce tout ce qui est petit grain, il y a une force qui déchaîne une croissance inimaginable. En tout ce qui est petit, il y a une force non tuable. Une force à déplacer les montagnes.

2024-B-Mt 5, 33-37- samedi de la 10e semaine ORDINAIRE- moi, je vous dis

Attention, il ne s’agit pas de prononcer le nom de Dieu pour faire valoir ses idées. Je te le jure sur la tombe de ma mère n’est souvent qu’un moyen pour faire valoir son point de vue. La fiabilité de nos affirmations ne repose pas sur le fait que nous prononçons le nom de Dieu ou de celui de ma mère. C’est la cohérence de ma vie qui donne du poids à mes paroles.

2014-B-Lc 2, 41-51 -coeur immaculé deMarie

Pourquoi me cherchez-vous? C’est quand nous réalisons un manque que nous commençons à chercher. Ce qui n’est pas perdu n’est pas cherché. Et Luc nous ouvre à une réalité souvent oubliée : cela prend du temps pour trouver Jésus. On cherche d’abord dans son entourage, parmi leurs proches parents, puis parmi leurs compagnons de route, parmi leurs connaissances. Et ne le trouvant pas, ils revinrent à Jéru-salem pour le chercher, et trois jours après, ils le trouvèrent dans le temple.

2024-B-Mc 11, 27-33 -samedi de la 8e semaine ORDINAIRE- par quel pouvoir, fais-tu cela ?

Il est facile d’observer en lisant les évangiles le pouvoir séducteur exercé par Jésus. Il est tellement recherché qu’il n’a pas le temps de se reposer. Jésus dégage un charme qui séduit et donne envie de le rechercher. Il a vite compris que les foules viennent le voir parce qu’il répond à leur besoin de pain, de santé, de dignité, d’espérance. En leur offrant sa bienveillance, son amour et son regard de miséricorde, Jésus devient à la fois le plus recherché et le plus détesté.

2024-B- Mt 28, 16-20 -dimanche de la TRINITÉ

llez de toutes les nations faites des disciples. Jésus ne nous envoie pas convertir, il nous envoie annoncer un « nouveau » Dieu, un Dieu qui a trois visages. Jésus est venu nous montrer son Père et notre Père non pas en faisant de beaux discours, non pas en faisant la liste des choses à croire, non pas en tenant les yeux vers le ciel, non pas en théorisant sur Dieu. Par sa vie autant que par ses paroles, Jésus a dépoussiéré l’image d’un Dieu archaïque qui apaise les courroux, d’un Dieu pantocrator tout puissant, extérieur à nous et juge implacable de nos comportements.

2024-B-Mc 10, 13-16- samedi de la 7e semaine ORDINAIRE- profanation

l y a plus de deux-mille ans, quelqu’un est passé parmi nous pour nous apprendre à vivre ensemble l’amour, la solidarité, la compassion, le respect de chacun. Il en a payé le prix. Je suis venu apporter le glaive sur la terre (Mt 10, 34). Nous avons progressé sur plusieurs plans, mais nous sommes analphabètes en ce qui concerne l’assistance et le soutien aux plus fragiles et aux plus faibles de nos sociétés développées (FT # 64).

2024-B-Jn15, 26-26- 16,12-15 - Pentecôte-vivre en communauté

Nous fêtons ce matin la naissance de l’Église, pas l’institution, mais la naissance d’un peuple de frères, d’un vivre ensemble qui laisse voir le grand projet de fraternité de Jésus qu’il appelle son royaume. Ce beaucoup de choses à vous dire peut se résumer par trois mots : vivez en fraternité. Trois petits mots révolutionnaires. Il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme (Ga 3,28).

2024-B-Jn 21, 20-25 -samedi de la 7e semaine de Pâques- ce qui ne s'écrit pas

Jean termine son évangile par une bonne nouvelle. Une très bonne nouvelle. Il y a beaucoup d’autres choses… le monde entier ne suffirait pas pour [les] contenir. Jean, l’évangéliste de l’intériorité, appelle à créer à notre tour des mises en œuvre, des paraboles en actes, qui expriment et actualisent la bonne nouvelle. Nous ne vivons pas après l’évangile. Nous sommes aujourd’hui les contemporains de l’évangile. Il s’agit de se souvenir du passé pour regarder l’avenir[1].

2024-B- Mc 16, 15-20 ascension- je place en toi ma renommée

Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. En m’adressant à vous en ce matin de l’Ascension, en rompant pour vous dans cette homélie, selon la belle expression d’Origène, un Père de l’Église, la lettre de l’Écriture que je viens de proclamer, je fais de ma parole humaine, un sacrement de sa Parole. J’actualise le Pain de sa Parole. Ce mystère de dire Jésus est grand. Il présuppose beaucoup de temps consacré à le Regarder, un long travail de contemplation pour Le laisser naître en nous.

2024-B-Jn 16, 23b-28- samedi de la 6ième semaine de Pâques- ce qui ne meurt pas

Nous avons tous besoin de guérir nos regards. Le je suis sorti du Père, venu dans le monde et je quitte le monde n’est pas à comprendre comme une élévation physique de Jésus vers le ciel. C’est pur fondamentalisme. Cette montée de Jésus est autre chose que l’histoire d’Élie qui a permis à Élisée en le voyant disparaître vers le ciel de recevoir un peu de son esprit (2 Roi 2). La vie que l’on croyait fuir nos regards nous est toujours présente. Je serai avec vous tous les jours.

2024-B-Lc 22, 24-30- samedi de la 5e semaine de Pâques- Mère Léonie

Quand Jésus parle de service, ses disciples se demandent qui est le plus grand. Quand Jésus parle la langue de l’évangile que la lecture appelle la langue de l’amour, les siens parlent la langue des parvenus, la langue de l’apparence. Qui a le plus de pouvoir ? Jésus casse l’idée que nous nous faisons de la grandeur. Si tu veux être le premier, soit le dernier de tous et le serviteur de tous.

2024-B-Jn 10, 22-30 - mardi de la 4e semaine de Pâques- un Dieu ami

Cette page est très belle. C’est une déclaration émouvante de Jésus qu’il faut savoir écouter. L’écouter dans le sens de la réaliser en nous et non seulement de l’entendre par nos oreilles. Jésus nous dit ouvertement qui il est. Vous ne me croyez pas. Le Père et moi, nous sommes un. Affirmation inimaginable, révolutionnaire, dure à entendre, symphonie de communion qui ouvre sur une vie abondante. Difficile à recevoir, plus difficile encore d’en être témoins.

2024-B-Jn 6, 60-69 samedi de la 3e semaine de Pâques- vraiment trop dur ?

Pour parler de l’eucharistie, plusieurs chemins sont possibles, celui des écritures, des Pères de l’Église, de l’arrière-plan juifs, etc. Je vous offre mon regard. Jésus est eucharistie non pas seulement au soir du jeudi saint, mais par toute sa vie. L’eucharistie est sa façon de vivre. Il a vécu en forme d’admiration, d’appréciation, de louange. C’est un concentré de toute sa vie qu’il nous offre en partage. Qu’as-tu que tu n’as reçu ? (1 Co 4, 7).

2024-B-Jn 6, 16-21 -samedi de la 2e semaine de Pâques- petit colibri

De toute évidence, la journée de travail de Jésus est terminée. Ils s’embarquèrent pour aller se reposer un peu. Ce qui devait être un simple retour à la tranquillité se transforme en cauchemar. Il m’arrivait souvent d’entendre des gens me rapporter que dans leur rêve, ils courraient sans avancer, qu’ils n’allaient nulle part, faisaient du surplace, s’épuisaient sans résultat. Belle image de ce que nous vivons comme croyants présentement.

2024-B-Jn 21,1-14- vendredi de l'octave de Pâques- sur nos rivages

J’attire votre attention sur un petit détail. Pierre avait pris l’initiative de retourner à son ancien métier. De nuit, comme il en avait l’habitude, il jette les filets. Et voilà qu’ils demeurent vides. Il ne prend rien.

Quel signifiant message que ce petit détail ! Pierre prend l’initiative d’appeler ses compagnons de retourner à leur ancien métier. Ce retour laisse percevoir un grand vide en eux. Ils avaient connu Jésus, avaient tout quitté pour le suivre. Ils étaient pleins d’enthousiasme, pleins d’espérance et maintenant tout s’écroule.

2024-B-Jn 20, 19-31- dimanche 2e semaine de Pâques- qui touche qui ?

Après avoir entendu la lecture de notre évangile, une question surgit en moi. Qui touche qui ? On parle beaucoup de Thomas. Il nous ressemble avec nos questions. Notre culture nourrit en nous un besoin de voir pour croire. Devant l’empressement de ses amis à lui rapporter, nous avons vu le Seigneur, Thomas doute parce que cela résonne en lui comme pure folie. Comment recevoir la nouvelle que Jésus est vivant ?

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