2025-C-Jn 10 22-30- dédicace de la basilique saint François- non maison de Dieu, mais du peuple de Dieu.
2025-C- samedi de la 5e semaine de PÂQUES (litcp05s.25)
Jn 10 22-30 non maison de Dieu, mais maison du peuple de Dieu
Depuis qu’elles ont été prononcées un jour dans le Temple, chaque fois qu’elles sont proclamées, méditées, ces paroles du bon Pasteur, je vous connais, sont rassurantes. Jésus veut établir avec nous une relation qui soit le reflet de celle qu’Il a avec le Père : une relation d’appartenance réciproque dans la pleine confiance, dans une intime communion. Pour exprimer ce lien d’amitié avec nous, Jésus utilise l’image du pasteur qui greffe en nous sa vie, sa Parole dans le temple de nos cœurs.
Dieu aime se communiquer. Il n’est que communication, que communion. Il fait entendre sa voix dans le fracas du tonnerre et surtout dans le murmure d’une brise légère ou dans une voix subtile de silence[1]. Écouter cette voix, ici dans ce Temple qu’est ce lieu monastique, c’est dire oui à son amour. Et rien ne peut nous séparer de cet amour (Rm 8, 38). Rien ne peut nous arracher de la main du Père. Rien ne peut briser cette amitié malgré nos égarements. Ça prend beaucoup de temps, toute une vie, pour éliminer nos reniements, mais chaque fois la même question surgit voulez-vous me quitter vous aussi ?
Il y a un lien très fort entre cette dédicace de la basilique saint François d’Assise et ce lieu monastique. Ce lieu monastique ici n’est pas d’abord la maison de Dieu, mais la maison du Peuple de Dieu (saint Bernard). Dieu ne veut pas habiter dans des maisons de pierres, mais dans les cœurs.
Là dans les cœurs, sa discrète voix se communique différemment, sans rechercher le consensus à tout prix, sans employer de termes agressifs, sans tomber dans la culture de la compétition. Nous devons dire NON à la guerre des mots. Désarmons les mots[2]. Cette voix s’exprime dans une kyrielle de petites voix qui jaillit de nos temples intérieurs où elle demeure et qui fait toutes choses nouvelles.
Cette voix est autre chose qu’une tour de Babel qui résonne dans toutes les directions. C’est une voix qui résonne en nous, dans nos temples intérieurs, comme un petit levain d’unité, de communion, de fraternité (Léon X1V). Il faut l’écouter. Mes brebis écoutent ma voix (Jn 10, 27). C’est cette voix entendue dans un temple en ruine qui a transformé François en missionnaire. Nous n’avons jamais fini d’apprendre quelque chose de nouveau si nous ne fermons pas notre cœur, mais écoutons sa voix. Elle ouvre sur une vie qui ne meurt pas.
Ici à l’accueil, aucune différence de foi, aucune différence de couleurs, les gens se sentent ici dans la maison de Dieu. Monte en moi, ces mots de Robert Lebel je voudrais qu'en vous voyant vivre, étonnés les gens puissent dire : voyez comme ils s'aiment, voyez leur bonheur. Ici, dans ce lieu, les gens perçoivent que le mot amour prend tout son sens. Ils sentent qu’ici se vit l’évangile de la fraternité.
Je termine par cette belle réflexion de Christian de Chergé : une première conviction : je suis une "maison de prière",,, et la prière construit Dieu en moi. AMEN.