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2024-B-Mt 5, 43-48 - samedi de la 1re semaine CARÊME- faîtes-en l'essai

Année B : samedi de la 1re semaine CARÊME (litbc01s.24) .  

Mt 5, 43-48 : faites-en l’essai.   

L’abbé Pierre écrit dans son testament que nous venons sur terre pour apprendre à aimer. Il ajoute que Sartre écrivait : L'enfer, c'est les autres. Je suis intimement convaincu du contraire. L'enfer c'est soi-même coupé des autres. Malgré les vives oppositions qu’il rencontre, Jésus exprime à ses opposants qu’il ne veut pas se couper des ceux qui étouffent sa vie.

Ces paroles de Jésus, aimez vos ennemis, furent prononcées dans une société en attente de voir les puissants chassés de leurs trônes, les affamés nourris de bonnes choses. Elles se retrouvent au centre de sa prière. Jésus met au grand jour une réalité essentielle du christianisme que structure chaque verset des Béatitudes. Ce moi je vous dis confirme aux yeux des leaders religieux et politiques de l’époque que Jésus a perdu la tête tant il fait entendre le cri de cette foule immense que nul ne peut dénombrer (Ap 7,6), écrasée par la violence et la haine.

Cette demande est la pierre angulaire pour une vie fraternelle entre nous. Au moment de graves conflits, le défi est justement de ne pas bâtir des murs, mais de maintenir ouverte une bonne communication en s’écoutant mutuellement plutôt qu’en s’ignorant l’un l’autre. Jésus aurait pu dire : ne cesser pas d’aller quoiqu’il arrive à la rencontre des autres.

Ce moi je vous dis à ne jamais entendre une fois pour toutes est la pierre angulaire pour libérer la violence enfouie dans nos cœurs. Dans les cœurs. Entre les états. Beau projet que de ne pas voir que les failles dans l’autre. En reconnaissant que nos opposants ne sont pas des parfaits humains, en les regardant comme des humains incomplets, en portant sur eux un regard de « résurrection », Jésus ouvre un chemin pour devenir un peu meilleur. Nous sommes tous des humains incomplets. Il indique une direction pour vivre comme lui. Ce que vous aimeriez qu’on vous fasse, faites-les aux autres (Mt 7,12). Vivez, dit Jésus comme des agneaux au milieu des loups.
 
Où que nous soyons, qui que nous soyons, quoi que nous vivions, nous pouvons et devons tous être des humains compatissants, des agents de « résurrection », capables de semer par nos regards sur ceux envers qui nous avons moins d’attirance, des graines de communion. Malheur aux regards froids, distants, sans âme, sans miséricorde !
 
Il faut chaque jour nous éduquer à devenir des visages de la miséricorde, à regarder avec des yeux de miséricorde et non des yeux accusateurs. Qu’il n’y ait aucun frère de par le monde, écrit François d’Assise à un ministre (supérieur), si pécheur soit-il, qui ne trouve de la miséricorde en regardant tes yeux.
 
Ce moi je vous dis est un défi. Défi de la foi dans un monde oublieux de Dieu, défi de l’amour qui nous purifie de la haine.  Il questionne notre volonté à devenir humain, à accompagner avec bonté nos opposants. Leurs yeux trouvent-ils de la miséricorde dans nos yeux ? De la compréhension dans nos regards ? Notre première impulsion de vengeance apparaît plus facilement dans nos regards que celui de la miséricorde. Ce regard est pourtant celui qui nous fait chrétiens.
 

Il est le meilleur des remèdes pour une terre où la fraternité est la priorité. Il nous rend bons, compréhensifs, humains même s’il y a place pour devenir meilleur en bonté, en compréhension, en humanisme. Nous sommes tous capables de progresser en humanité. La petite Thérèse s’empressait de sourire à une sœur envers qui elle avait peu d’attirance. Jésus fait de ce chemin la priorité de sa loi nouvelle. Il nous veut constructeurs de ponts même si nous ne les utilisons pas pour nous rapprocher mutuellement. 

Que nous soyons, croyants ou pas, nous pouvons avec nos fragilités agir, permettez-moi de l’exprimer ainsi, en théologien, c’est-à-dire en quelqu’un qui montre Dieu en préférant la question que t’ai-je fait, pardonne-moi plutôt que d’envenimer la situation. Tous et toutes malgré nos ombres, malgré nos blessures, malgré nos limites, malgré nos impuissances, nous pouvons être des « guérisseurs ». Je vous en supplie dit saint Silouane,  faites-en l’essai.

Durant ce carême, prions Dieu de nous aider à vivre ce que nous lui demandons dans sa prière. Paul traduit cette demande par un appel : supportez-vous les uns les autres faisant tout ce qui est en votre pouvoir pour garder l'unité de l'esprit dans le lien de la paix (Ep 4,2).

 

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Date: 
Mardi, 20 février, 2024

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