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2021-B-Mc 6, 1-6- mercredi 4e semaine ORDINAIRE- l'évangile ne fait que commencer

Année B : mercredi de la 4e semaine du temps ordinaire (litbo04me.21)  

Mc 6, 1-6;   He 12, 4-7.11-15  l’évangile ne fait que commencer.   

Et si nous entendions ce passage d’une autre oreille pour en saisir l’inouï que l'oreille n'a pas entendu (1 Co 2, 9). Si ce passage de l’évangile résonne comme  connu, c’est qu’il a perdu sa saveur de bonne nouvelle. Cette page n’appartient pas au passé. Elle  nous appelle à sortir d’un carcan, celui de penser connaître Jésus et qui nous empêche d’en saisir sa bonne nouvelle. Les gens dans la synagogue n’ont pas compris que Jésus est une bonne nouvelle. Ils n’y ont vu que le fils du charpentier. Ce fils, ce Nazaréen, leur annonce une nouvelle inouïe qui l’est encore aujourd’hui.

Quelle est cette nouvelle inouïe ? Dans la synagogue, Jésus déconfine les regards axés sur le Dieu d’en haut. Il change radicalement leur image du sauveur qu’ils attendent. Le Dieu d’en haut, le Dieu qu’ils louent dans les psaumes est aussi celui d’en bas, le fils du charpentier. Cette nouvelle a déchiré et déchire encore toute l’humanité.  Jésus, surhomme ? Une souris qui cache un éléphant ou le plus fort (divin) anéantit le moins fort (humain) ? Tellement divin qu’il n’est pas un vrai humain ? Tellement humain qu’il n’est pas un vrai Dieu ?

Devant Jésus, il faut «travailler l’oreille» comme les musiciens pour y entendre la bonne note; comme celle du chien deux fois plus efficace que la nôtre; comme celle des chauves-souris qui entendent un signal sous forme d’ultrason. «Travailler l’oreille» pour ne pas être sourd d’oreille devant l’inouï de cette prise de parole pourtant bien ordinaire, très respectueuse du rituel liturgique.

Parce qu’il a «travaillé l’oreille», son oreille à écouter la lecture qu’il vient de faire, Jésus y voit tracé dans la lecture du texte très ancien l’itinéraire de sa vie de fils de Joseph. L’esprit du Seigneur est sur moi […]; il m’envoie proclamer la délivrance des prisonniers, donner la vue aux aveugles, libérer les opprimés, annoncer une année où le Seigneur fait grâce (cf. Lc 4, 18-19).

Faute de «travailler l’oreille» et ne voir que le fils de charpentier, les auditeurs furent sourds d’oreille. C’est dans le creux de l’oreille (Mt 10, 27) que résonne l’inouï de cette homélie où Jésus montre qu’il est la voix du sauveur qu’ils attendent. Tout est dit.  

Jésus déclare qu’il voit la misère de son peuple, qu’il entend leur cri, qu’il est l’homme tout désigné pour y apporter une lueur d’espoir. Dans son homélie, il annonce des temps nouveaux, celui de la fraternité, de la mondialisation de la fraternité. Il exprime qu’il se voit (ce regard est prophétique) comme quelqu’un de bon pour tout le monde, qu’en lui il y a une humanité qui inclut tout le monde et qu’il ne rejette personne. Il dira plus tard qu’il est un bon samaritain. Jésus annonce l’arrivée d’un vivre ensemble sans division. Cette bonne nouvelle n’existe pas encore tant elle n’est qu’utopie.

Dans son homélie, Jésus dit à ses auditeurs qu’ils peuvent déifier leur vie, la rendre semblable à la sienne s’ils anéantissent le moi humain. Alors tous les crimes vont disparaître du dessus de la terre, tous les hommes vivront entre eux comme des frères, partageront sans envie leurs biens d’ici-bas, se soulageront mutuellement de leurs maux et chacun d’eux regardera dans autrui un autre soi-même […] et coulera en lui une paix inaltérable, parce que, ni du dehors ni du dedans, rien ne pourra le troubler (Jean-Nicolas Grou, 1731-1803). Qui peut se fatiguer de contempler cette mission qui est désormais la nôtre ?

Ne perdons jamais de vue que ce ne sont pas les miracles qui attirent la foule vers Jésus. C’est plutôt sa forte personnalité, sa force d’humanisme, sa puissance d’humanité qui inclut tout le monde et ne rejette personne.

Quand il envoie deux par deux, sans rien emporter, ses disciples devant lui, Jésus ne les envoie pas faire des miracles, mais agir comme lui, aller dans toutes les maisons comme lui, jaser avec toute sorte de monde comme lui, accueillir les migrants comme lui.

Ce miracle d’agir comme lui (l’exécution récente d’un professeur en France l’atteste) est en attente de réalisation. Jésus est venu humaniser le monde et non prêcher une religion désincarnée. Ce que Jésus dit, ce qu’il fait,  ce qui l’intéresse, le préoccupe, nous laisse une mémoire dangereuse à poursuivre. On vient de l’écrire, l’évangile ne fait que commencer. AMEN.

 
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Date: 
Vendredi, 29 janvier, 2021

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