Vous êtes ici

Ajouter un commentaire

2018-B-Mt 11, 20-24 -mardi 15e semaine ordinaire- faire repartir le feu

Année B : mardi de la 15e semaine ordinaire (litbo15m.18) 

Mt 11, 20-24 : faire repartir le feu.

C'est avec des eaux usées que Dieu fait des eaux pures. C'est avec des eaux troubles qu'il fait des âmes transparentes (Péguy). Quand vous verrez beaucoup de misères et de déchets dans la vie de quelqu'un, dites-lui qu'il y a des chances que ça donne de belles fleurs (Pierre Monier). Le pape François affirme dans son exhortation sur la sainteté (no 42) que même quand l’existence d’une personne a été un désastre, même quand nous la voyons détruite par les vices et les dépendances, Dieu est dans sa vie. L’évangile vient de nous présenter des villes qui cachent de belles fleurs.

Ce passage de Mathieu est une véritable provocation à chercher la braise sous la cendre afin que le feu puisse reprendre. Nous sommes des experts à broyer du noir devant nos villes d’apparence sans foi. Devant nos églises vides et l’ignorance religieuse des enfants. On ne voit que de la cendre. Dans sa lettre, ­La porte de la foi (no 7), ouvrant l’année de la foi, le pape Benoit XVI disait l’urgence pour les chrétiens de redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi. Huit ans plus tard, cette urgence est toujours présente.

Décrier l’épaisseur de la cendre peut nous aider à défouler. Ça ne change pas grand-chose. La question que soulève l’épisode de ces deux villes : avons-nous encore le feu de l’héritage reçu ? Le feu de l’évangile en nous ? Avons-nous encore la bougeotte d’agir, de faire briller l’évangile, d’attiser la braise. Jésus lui-même confirme cette mission de rallumer le feu : je suis venu apporter le feu sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé (Lc 12, 49).

Avons-nous le feu de l’Évangile ? Ce n’est pas parce que nous sommes ici qu’il faut conclure que la braise de notre foi nous brûle encore. Peut-être sommes-nous ici seulement par habitude ? Ce n’est pas parce qu’il arrive que des églises soient remplies que cela signifie que la braise ait repris. Peut-être, participons-nous à une  célébration pour simplement rendre hommage à quelqu’un, mais le feu, le cœur n’y est plus. Si nous faisions la liste de nos habitudes, nous serions étonnés. C’est une forme subtile d’absence de foi que de s’habituer à ce que l’on croit (Martin Scheske). Une vie de foi par habitude est une foi non communicative. L’habitude risque de nous illusionner sur notre foi.

L’urgence est de nous remettre en mouvement, en marche, de ne pas attendre que d’autres mieux que nous soient plus habiletés à allumer l’incendie de la foi. Exemple. Un père de famille à qui je demandais s’il éveillait son enfant à découvrir Dieu dans sa vie, me donne cette réponse : c’est ta job.  

Nous avons besoin d’allumeurs d’incendie. En octobre 1958, un vieillard, devenu Jean XXIII, s’est retrouvé devant un tas de cendre; il y a perçu que la braise de la foi brûlait encore sous un tas de rituels, de lois qui l’étouffaient. En mars 2013, les cardinaux ont aussi nommé un inconnu, Jorge Bergoglio, pour qu’il dépoussière l’institution Église. Son style simple, son langage imagé, accompagnés de documents: la joie de l’évangile, la joie de l’amour, celui de la joie de la sainteté, de ses homélies du matin et de ses tweets, allument un immense incendie qu’on essaie, malheureusement, d’éteindre.

Le temps n’est plus à pleurnicher sur les tas de cendre qui attirent tellement nos regards. Si l’Église doit redevenir ce qu’elle est […] elle doit se remettre en mouvement, écrivait dans les années soixante un jeune théologien, alors progressiste, Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI. Ne soyons pas des chrétiens qui transforment l’Église en pièce de musée ou la propriété d’un petit nombre (Exhortation sur la sainteté, no 58).

 Le temps n’est plus à nous demander si l’Église peut encore bouger, s’il n’est pas trop tard, mais de nous demander: qu’est-ce que je peux faire pour l’Église. Pour que l’évangile soit annoncé. Cette question s’adresse à chacun et chacune d’entre nous. Nous sommes tous l’Église. Tous des envoyés. Mettons-nous en marche. Remettons-nous en marche. Descendons dans nos Bethsaïde et Corasine  et cherchons ensemble à attiser la braise sous la cendre et le feu de la foi pourra se réanimer. AMEN.

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Vendredi, 1 juin, 2018

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.