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2018-B-Jn 15, 18-21- samedi 5e semaine de Pâques- je ne vous ferai pas le cadeau de ma haine

Année B : samedi de  la 5e semaine de Pâques (litbp05s.18)

Jn 15, 18-21 : je ne vous ferai pas le cadeau de ma haine

Des animateurs de «radio-poubelle» ne se gênent pas pour prêcher sur les ondes depuis fort longtemps, l’exact contraire de l’Évangile. Ils propagent la haine et le mépris envers féministes, handicapés, «bs» expression qui fait tellement mal, immigrants, migrants, gens de couleur.  À les entendre, ceux qui ne sont pas de leur avis méritent d’être «victimes» de leur propre opinion. «Victimes» de leur haine.

Ces animateurs sont très loin de ce qu’écrivait le journaliste Antoine Leiris, au lendemain de la mort tragique de sa conjointe, assassinée au Bataclan : je ne vous ferai pas le cadeau de ma haine. La haine est une forte émotion qui monte, se construit et s’accroit avec le temps. Elle origine dans la peur. Elle habite nos familles, les divise.

Cette attitude d’haïr ceux qui sont d’opinions contraires à la leur, Jean la décrit avec ses propres mots : ils auront de la haine contre vous. Nelson Mandela exprimait d’expérience que personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau ou de ses origines ou de sa religion. La haine naît d’une longue rumination de discours racistes, d’informations erronées, d’extrémisme religieux. Thomas Jefferson, principal auteur de la Déclaration d’indépendance, écrit que tous les hommes sont créés égaux.

Cette page appelle à purifier nos regards, nos cœurs sur les autres. Nous sommes tous plus ou moins contaminés par cette maladie qui nous enferme sur nous-mêmes, sur nos propres intérêts et qui rend incapable d’éprouver compassion ou sensibilité. Cette maladie porte à haïr ceux qui ne sont pas de notre opinion, de notre bord.

Une lecture en profondeur des opposants de Jésus nous les fait découvrir comme des gens malheureux. Indirectement, Jean reconnaît que la meilleure façon d’éliminer la haine, c’est d’être heureux avec soi-même. Le sommes-nous quand nous avons peur que les migrants nous enlèvent nos «jobs», quand nous voyons en chaque étranger un porteur de bombe potentiel ?

Regardons Jésus. Tellement heureux avec lui-même qu’il ne s’est jamais cherché lui-même, jamais il n’a eu en vue ses propres intérêts, ni temporels ni spirituels : il n’a jamais fait une seule action pour plaire aux hommes, il ne s’est jamais abstenu d’aucune bonne œuvre dans la crainte de leur déplaire (Jean-Nicolas Grou, 1731-1803).

Quand nous sommes heureux avec nous-mêmes, nous percevons autour de nous un océan de bien. Cela se réalise dans ces petits gestes de gens ordinaire qui accueillent chez eux des migrants sans foyers, sans argents, démunis de tout. Cela se voit dans les travailleurs humanitaires, ces poètes sociaux[1], qui risquent leur vie pour apporter un peu de soulagement aux victimes des bombardements chimiques. Cela se propage à travers le souci des travailleurs de la santé quand ils côtoient avec compassion les malades dans les hôpitaux ou assistent les personnes âgées souvent seules dans nos CHLD.

Ceux aujourd’hui qui maintiennent un discours de haine n’ont pas regardé dans les yeux les migrants, les sans abris etc. Ils n’ont pas vu leur visage brisé par la douleur ni ceux des enfants abandonnés et affamés. Ils oublient que leur haine atteste qu’ils ne sont pas heureux avec eux-mêmes.

Un regard évangélique nous guérit de cette maladie corrosive ou l’autre est perçu comme un «ennemi» en devenir. Son contraire est un regard atrophié, rétrécie sur son moi et ouvre comme en témoigne Jean, à la haine. Quel est notre regard sur les événements ? Ouvre-t-il à la haine ? À l’indifférence ? À l’immobilisme ?

À votre contemplation : n’ayons pas peur de maintenir greffé en nous le regard de Jésus. N’ayons pas peur de l’autre, du croyant d’une autre religion ou confession. Si nous sommes haïs, comprenons leurs souffrances, leurs malheurs. AMEN.

 

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Date: 
Dimanche, 1 avril, 2018

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