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2018-B- Mt 5, 43-48 samedi 1e semaine carême- une bonne affaire ?

Année B : samedi de la 1re semaine du carême (litbc01s.18)

 Matthieu 5, 43-48 : aimez ses ennemis, une bonne affaire, dites-vous ? 

Premier étonnement. Je comprends pour la première fois que Jésus ne nous défend pas de nous faire des ennemis. Il nous demande d’aimer les ennemis que nos comportements peuvent engendrer,  jusqu’à leur pardonner de ne pas comprendre. Jésus s’est fait des ennemis qui s’opposaient à sa personne.

Comment ? Par des déclarations incendiaires qui provoquent de vives polémiques : rendez à César ce qui est a César (Lc 20, 25), mon royaume n’est pas de ce monde (Jn 18, 36), tes péchés sont pardonnés (Lc 7, 49), vous ne pouvez servir Dieu et l’argent (Mt 6, 24), heureux les assoiffés de justice (Mt 5, 6).

Entendre Jésus déclarer que Dieu est son Père dépasse l’acceptabilité sociale chez les bien-pensants, les religieux, les  spécialistes bénéficiaires du système. Jésus est tellement perçu comme un dérangeur de l’ordre social que de telles déclarations l’ont conduit à la croix. Jésus ne s’est jamais présenté comme un homme politique, mais comme homme public, ses paroles et son action irritent l’élite religieuse.   

Second étonnement. Jésus n’a jamais détesté ses ennemis, ses opposants. Bien au contraire, ce «moi je vous dis» dans ce fameux discours sur la montagne, Jésus  l’applique à lui-même. Quand il ajoute d’aimer ses ennemis, il n’est pas sans savoir qu’il devra vivre des conséquences de tels propos contredisant la loi. Tu aimeras ton  prochain et tu haïras tes ennemis.   

Les autorités de l’époque n’aiment pas Jésus ; mais Jésus aime ces obstinés qui sont restés dans leur obstination. Il ne leur manifeste ni haine ni rejet. Il ne leur en veut pas. Il exerce à la perfection la miséricorde de ce «moi je vous dis». Sur la croix, alors qu’il est interpellé avec sarcasme par ses ennemis, voyons si son Père va le sauver, Jésus, l’humain Jésus, va jusqu’au bout de son humanisme. Sa dernière parole n’est pas la haine parce que ses ennemis ne savent pas ce qu’ils font (Lc 23, 34)

Aimez vos ennemis; ces trois mots résument l’évangile entier. Sa pratique exige la guérison du cœur. Elle nous rend vraiment  chrétiens. Il ne sert à rien de remplir les églises, de soigner l’apparence, si nos cœurs se tiennent loin de cette perle évangélique inattendue, bouleversante, difficile à avaler, si contraire à nos tendances spontanées qui conclut le  discours sur la montagne. Nous serons toujours incapables d’accomplir, avec la perfection de Jésus, ce grand commandement de l’amour.

Questions : préférons-nous dire des paroles qui nous attirent de la complaisance et refusons-nous d’exprimer avec amour celles qui risquent de nous attirer des ennemis ? Quand quelqu’un nous blesse ou nous harcèle, sommes-nous capables de demeurer gentils, de réagir sans violence, de ne pas le rejeter ? Sommes-nous empressés de pratiquer cette demande de Jésus quand un proche ou un  collègue de travail nous mène une guerre impitoyable et sordide ?  

Maintenir ouvertes nos blessures n’est pas l’essentiel dans cette demande de Jésus; il faut plutôt relever et guérir ceux qui nous ont blessés. Jésus demande de ne pas répondre à la violence par la violence. Tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples (Jn 13, 34) si vous répondez au mal par le bien. C'est le chemin pour poursuivre aujourd'hui la perfection de Dieu.

À votre contemplation : surgit en moi cette même question de Marie: comment est-ce possible d’aimer quelqu’un qui risque de demeurer notre ennemi ? Comment est-ce possible d’en faire un ami ou seulement cesser de le voir comme ennemi ? Entendons la réponse que reçoit Marie : L’Esprit saint viendra sur toi (Lc 1, 35). Reprenons pour eux, la prière de Grégoire de Narek, docteur de l’Église : Souviens-Toi, de ceux qui, parmi la race humaine, sont nos ennemis, mais pour leur faire du bien : accorde-leur pardon et miséricorde […] N’extermine pas ceux qui me mordent, mais change-les ; arrache-leur la mauvaise conduite terrestre, enracine la bonne en moi et en eux. Amen.

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Date: 
Jeudi, 1 février, 2018

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