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2016-A-Jn 20, 2-8- mardi octave de Noël- une Parole qui défonce nos coeurs

Année A : mardi de Noël (litan00m.16)
Jean 20, 2-8 : quand la Parole défonce nos cœurs

Ce qui était depuis le commencement. Ce sont des paroles d’une redoutable authenticité. Le doute historique de cette affirmation de saint Jean n’est pas possible. L’épître à Diognète, la Didaché, saint Polycarpe, disciple de Saint-Jean, saint Irénée, lui-même, disciple de saint Polycarpe, et beaucoup d’autres, font référence à cette épître pour attester autant l’existence de Jésus que leur expérience, leur «dire», leur annonce de Jésus.

Ces paroles amènent une redoutable transformation pour ceux qui en font l’expérience. Elles plongent dans une sorte d’évidence,  avec une netteté incontestable et une force inhabituelle, que Dieu est là dans leur vie et qu’ils ne peuvent le taire. Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu, touché du verbe de vie, nous vous l’annonçons. Ces paroles sont des paroles-visites de Dieu qui risquent d’entraîner un bouleversement sans fond.

Depuis le commencement, et non au commencement, comme l’exprime la Genèse (1,1), depuis la manifestation dans le temps de la naissance de Jésus, depuis sa manifestation publique dans le temps, ceux qui écoutent, touchent ses paroles en sont tellement foudroyés qu’ils s’en font des porte-voix. Ce retournement s’explique parce qu’au mouvement de leurs coeurs, ils ont compris que le Verbe était là. Saint Bernard, un grand priant, écrit :  au mouvement de mon coeur, j’ai compris que le Verbe était là.

Ce matin, en écoutant ces mots de saint Jean, sommes-nous impressionnés par leur profondeur ? Ces mots nous plongent-ils, nous entraînent-ils dans une redoutable expérience de la présence de Jésus en nous, sur nos routes ?  Au mouvement de mon coeur, est-ce que je perçois que le Verbe a fait en moi sa demeure ?

Nous pouvons facilement nous reconnaître dans l’expérience de ce grand priant, saint Bernard, quand il écrit dans son commentaire sur le cantique des cantiques : j’avoue que le Verbe s’est manifesté à moi aussi, et à plusieurs reprises. Souvent, il est entré en moi, mais pourtant jamais je n’ai senti cette entrée. J’ai senti qu’il était là [...], j’ai même pu pressentir, une fois ou l’autre, son arrivée, mais non pas la sentir, pas plus que son départ. D’où venait-il, où repartait-il en quittant mon âme, par où est-il passé pour entrer ou sortir, j’avoue que je l’ignore encore, comme il est écrit : tu ne sais ni d’où il vient ni où il va  (Jn 3, 8).

Ce matin, il ne s‘agit pas de nous demander par où le Verbe entre dans ma vie, comment il est entré, ni même depuis quand il est entré, mais il faut nous demander si cette Parole, cette vie s’est manifestée; si ce Verbe, cet enfant nous réveille, nous bouscule. Paul Claudel, au lendemain de cette nuit de  Noël du 25 décembre 1886, qui a transformé sa vie, écrit que nous faisons partie de ceux que Dieu ne laissera pas tranquilles.

Quand cette Parole me touche, quand cette Parole me brûle, quand cette Parole je la vois, je la mange, plus rien d’autre n’est important. Toutes les réalités du monde n’ont plus d’importance. Je deviens comme Jean qui court au tombeau de grand matin, comme Pierre, un témoin de Jésus.

Celui qui s’est laissé attirer par la voix de Dieu et s’est mis à la suite de Jésus, écrit le pape François dans son message pour la prochaine journée mondiale des vocations, découvre bien vite en soi l’irrésistible désir de porter la Bonne Nouvelle [...]. Le disciple, en effet, ne reçoit pas le don de l’amour de Dieu pour une consolation privée ; il n’est pas appelé à porter lui-même ni à défendre les intérêts d’une entreprise ; il est simplement touché et transformé par la joie de se sentir aimé de Dieu et il ne peut pas garder cette expérience pour lui-même : la joie de l’Évangile qui remplit la vie de la communauté des disciples est une joie missionnaire (EG, no 21).

Rends-nous capables Seigneur, de comprendre et d’aimer les merveilles qu’il nous a fait connaître (oraison d’ouverture). AMEN.
 

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Date: 
Jeudi, 1 décembre, 2016

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