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2015-B-Jn 6, 51-58 dimanche 20e semaine -vivre en vrai pain de vie... comme des sages

Année B: Dimanche 20e semaine ordinaire (litbo20d.15)
Jean 6, 51-58 : vivre en vrai pain de vie... comme des sages

Quelle est la différence entre un repas et un banquet ? Pour prendre part à un banquet, il faut être invité. Un repas n'exige pas d'invitation spéciale. Depuis trois semaines, chaque dimanche, Jésus nous invite à un banquet, préparé spécialement pour nous.  La première lecture affirme que c'est la Sagesse elle-même qui nous invite à ce banquet. Cette audace de Jésus, revendiquant d'être lui-même Sagesse de Dieu, a suscité de vives réactions. Cet homme-là n’est-il pas Jésus, le fils de Joseph ? Nous connaissons son père, sa mère. Comment peut-il dire : Je suis descendu du ciel ? L’étonnement des gens, dans la synagogue, va friser le scandale quand Jésus affirmera dans son homélie : Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde.

Toute invitation à un banquet nous fait sentir important, habituellement. Nous donne de la dignité. On n'invite pas n'importe qui. Y participer engendre une grande joie. Cela nous fait sortir de la routine et revitalise notre intérieur. Ça fait du bien de se sentir des invités. Et ce matin, nous sentons-nous privilégiés de nous voir offrir une telle table? Quand je vous dirai le corps du Christ, vous répondrez c'est bien cela.  Oui, nous nous savons assis à une table qui revitalise, énergise notre monde intérieur.

Le grand défi de ce petit morceau de pain, c'est de le laisser transformer nos vies. L'eucharistie n'est pas une parenthèse qui ne change rien à notre semaine. À nos vies. On peut connaître parfaitement le déroulement d'une célébration, on peut encore se souvenir de notre catéchisme et citer par cœur des passages, on peut avoir une grande connaissance de Jésus, savoir d'où il vient, connaître ses parents comme les gens de Nazareth (Mc 6, 1-6), mais si Jésus n'influence pas nos vies, ce geste de tendre la main ne sera qu'un geste pieux, sans plus.

Dire oui à cette formule millénaire voici le corps du Christ, c'est affirmer que Jésus est plus intérieur à nous-mêmes que nous-mêmes. Dire oui, c'est s'engager à ne pas gaspiller la Parole, ne pas gaspiller ce pain en le gardant pour soi tout seul. Une loi est présentement devant le parlement de France et de l'Union européenne pour obliger les supermarchés à donner leur surplus invendus aux pauvres.  Plus du tiers de la nourriture est gaspillé. L'ONU demande que d'ici 2030, on se fixe l'objectif de donner aux pauvres la moitié de la nourriture présentement jetée. Notre oui à ce pain nous pousse à devenir nourriture dans tous les sens du terme, spirituelle et matérielle.

L'évêque saint Vincent de Paul disait qu'il ne manque pas d'envoyés. Tous les baptisés sont des envoyés. Mais, observe-t-il, les envoyés sont paresseux. Ils se contentent de manger le Christ sans aucun engagement à le faire connaître. Quand nous participons à un banquet succulent, nous nous exprimons abondamment sur ce que nous avons mangé et sur les personnes rencontrées.

D'où l'invitation de la première lecture. Quittez votre folie  de tout garder pour vous et vous vivrez (Pr 9, 5).  Si vous manquez de Sagesse, de vie intérieure, si vous manquez d'enthousiasme à partager  votre foi, votre table, venez à moi. Venez manger mon pain et boire le vin que j'ai préparé. 

Le pape François ne cesse de redire que, sans cette relation d'intimité avec ce  pain, nous sommes des chrétiens païens, des chrétiens qui souffrons de myopie en regard de ce pain.  Pouvons-nous nous avouer, sans nous mentir, que ce pain change vraiment nos vies ? Pouvons-nous identifier comment ce pain nous fait grandir, nous fait vivre comme des sages et non comme des fous ? Pas facile de répondre. Pourtant ces sont nos réponses personnelles à ces questions qui nous font comprendre que Jésus est l'être le plus extraordinaire que j'ai rencontré.

Nous mangeons ce pain parce que nous sommes des humains en mode croissance. Non-achevés. Il  faut qu'il grandisse en moi, dit Jean-Baptiste. Dire oui a ce pain, c'est reconnaître que nous sommes toujours à naître à Jésus. On entend beaucoup de discours sur l'importance de la croissance économique mais peu sur la croissance que ce pain nous offre. Nous, ici, ce jour, sommes ensemble autour de la table-banquet de Jésus. Nous sommes ce pain qui indique un bel horizon, qui offre à notre monde un banquet désirable (Evangelii gaudium, #14). AMEN.

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Date: 
Mercredi, 1 juillet, 2015

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