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2015-B-Mc 6, 1-6 - dimanche 14e semaine- Jésus, fils du charpentier ?

Année B: Dimanche 14e semaine ordinaire (litbo14d.15)

Marc 6, 1-6 :fils du charpentier; qui est Jésus?

Vous connaissez l'expression nul n'est prophète dans son pays ? Ça veut dire que plus on connaît quelqu'un, moins on l'écoute parce qu'on anticipe d'avance ce qu'il va dire. La familiarité avec quelqu'un ne favorise pas la meilleure écoute ni la meilleure connaissance non plus. Être trop proche de quelqu'un engendre la myopie.

Vous connaissez aussi l'expression quand on a le nez collé sur l'arbre, on ne voit pas la forêt. Ce matin-là, les gens dans la synagogue avaient tellement les yeux collés sur Jésus qu'ils ne voyaient que le fils du charpentier. Malgré leur étonnement, leur admiration pour les paroles pleines de sagesse, de gros bon sens qu'ils entendaient, ils demeuraient imperméables à ce que Jésus disait. Ils étaient choqués de le voir se prendre pour un autre. Pour qui se prend-il pour parler comme il parle ?  À quelle école a-t-il étudié ? Bref, Jésus émerveille les uns. Il en scandalise d'autres.

Dès sa première prise de parole publique, Jésus s'est heurté à de vives résistances, à l'incrédulité et à la méfiance des auditeurs. Il reprenait à son compte ce qu'a éprouvé Ézéchiel, l'un des plus grands prophètes de l'Ancien Testament et auquel Paul, l'apôtre des païens, fait allusion dans la seconde lecture. 

Nous sommes ici, ce matin, pour faire mentir ce proverbe. Pour faire mentir que Jésus ne se prenait pas pour un autre. Mais comment ? Premièrement en nous étonnant de ne pas entendre Jésus parler de lui. Habituellement notre premier réflexe quand l'occasion nous est donnée, est de parler de nous, de ce que nous faisons. Jésus, lui, son premier réflexe n'est pas sa personne mais de montrer ce qui lui brûle l'intérieur. Et c'est plutôt dérangeant d'entendre quelqu'un parler de ce qu'il vit en profondeur. 

Une seconde manière de faire mentir ce proverbe, c'est poser un acte de foi, un vrai acte de foi comme on le dira tantôt, je crois en Jésus, fils unique du Père, et de reconnaître que Jésus est bel et bien le fils de l'artisan Joseph, de Marie, mais en même temps de voir plus loin que notre nez. De voir en Jésus le Fils de l'Artisan avec un grand «A», le Fils du Père, venu pour faire de nos vies des petits chez d'œuvre.

La véritable question que Marc nous pose ce matin comme dans les deux autres lectures entendues, c'est d'interroger comment grand est ouvert notre cœur à sa parole. Pour ouvrir nos rendez-vous de cet été, l'évangile nous offre un beau projet : celui d'ouvrir nos cœurs à Jésus, de le laisser nous travailler de l'intérieur, pour faire de nos cœurs des petits chefs d'œuvre signés Jésus.

 Si autour de nous, les gens sont étonnés de notre foi, sont émerveillés de nous voir vivre non recroquevillés sur nous-même, refusant l'inflation de notre ego, eh bien, Jésus nous travaille vraiment le cœur.  Si Jésus nous dérange, nous interpelle, nous réveille, nous bouscule comme il a dérangé, réveillé, bousculé les auditeurs de l'évangile de ce matin, c'est un autre signe que Jésus nous travaille le cœur.

 Saint Paul indique dans la lecture des signes qui confirment que Jésus nous travaille le cœur : quand j'accepte de grand cœur de ne pas rougir de ma foi malgré le sarcasme des autres ; quand je n'ai pas peur de mes maladresses à dire ma foi ; quand je refuse de me surestimer, que j'accepte les échardes, les croix qui me font souffrir. Ce sont là des indications que Jésus grandit en moi. 

 Comme Paul, nous affrontons chaque jour nos faiblesses, nos malaises, nos pauvretés à dire Jésus. Pas facile d'exprimer qui est ce fils de Joseph et de Marie ! Nous devons sans cesse nous répéter que nous portons ce trésor [d'annoncer Jésus] dans des vases d'argile. Paul ajoute, et cela devait nous encourager : annoncer Jésus appartient à Dieu et ne vient pas de nous (2 Co 4, 7). C'est l'Esprit de Jésus qui nous rend capable de dire notre foi.

Je termine par cette observation du pape François : ne perdons pas notre temps à parler de Jésus si nos actions ne parlent pas aussi de lui. Notre parole est vivante quand nos actions parlent, dit l'un des saints les plus populaires, saint Antoine de Padoue.  AMEN.

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Date: 
Lundi, 1 juin, 2015

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