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2015-B-Mt 7, 6, 12-14- mardi 12e semaine ordinaire; une porte déjà ouverte

Année B: Mardi 12e semaine ordinaire (litbo12m.15)

Matthieu 7, 6, 12-14 et Gn 13, 2, 5-18 : portes large et étroite

Dans tous les domaines, nous avons à choisir entre sécurité et risque, entre un minimum de risque ou un risque élevé. Il n'y a pas d'aventure, d'aventure humaine sans risque. Le risque fait partie de nos vies. Qui ne risque rien n'est rien, écrivait Gustave Thibon et non pas n'a rien. La joie de la victoire est proportionnelle au risque que l'on prend. À trop vouloir ne pas prendre de risque, la vie devient sans horizon. Quelqu'un a écrit que la pire imprudence, c'est cette prudence qui pousse à ne rien faire.

En nous donnant l'image de la porte étroite, Jésus n'en limite pas l'accès à quelques privilégiés. C'est une porte accessible mais dont l'entrée comporte des exigences. Elle est ouverte à ceux qui ne font pas aux autres ce qu'ils ne souhaiteraient pas vivre eux-mêmes (v.12). Elle est ouverte, grande ouverte, à ceux qui ne désirent pas pour les autres ce qu'ils souhaitent ardemment pour eux-mêmes. Elle est ouverte à ceux qui refusent de faire aux autres ce qui pourrait les faire personnellement souffrir. Elle est ouverte à ceux qui viennent de l'Orient et de l'Occident, du nord et du midi, prendre le festin dans le Royaume (Lc 13, 29). Bref, cette porte comporte comme seule risque de ne pas imposer aux autres un fardeau, un poids qu'on jugerait pour soi-même trop lourd, voire injuste à porter.

Jésus, la Porte (cf. Jn 10, 9), vient à nous. Elle s'avance vers nous. Elle nous dit, à nous ses invités d'honneur : paix à vous qui entrez. Elle nous invite à prendre place à la table. À la fête. J'aurais beau dire je ne suis pas digne d'y entrer (cf. Mt 8, 5-17)  La Porte insiste et redit : paix à vous.  Rien à faire. Et la fête reprend en nous.

Rien à faire. C'est justement pour redonner vie, sauver, dit la parole de Dieu, que la Porte vient vers nous. N'ayons pas peur de la franchir. Elle est largement ouverte aux condamnés, aux prisonniers, aux divorcés, aux homophobes.  Jésus n'exclut personne parce que nous sommes les préférés de Dieu. Le pape François répète cela chaque jour dans presque chacune de ses homélies du matin. Jésus, dit-il, préfère toujours le pécheur, pour lui pardonner, pour l'aimer. Jésus t'attend pour te prendre dans ses bras, pour te pardonner. Ne pas avoir peur : Il t'attend. Donnez-vous du courage pour entrer par sa porte (Angélus 2013).

Le grand mystique Guerric d'Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien, dans une homélie, affirme que c'est une joie pour moi, frères, d'évoquer avec vous cette voie du Seigneur [...] dont Isaïe fait un si bel éloge : Il y aura [...] dans la terre aride et déserte, un chemin et une route [...]. Cette route sera appelée voie sacrée (Is 35, 7-8), parce qu'elle est la sanctification des pécheurs et le salut de ceux qui sont perdus. Guerric ajoute ces mots que le pape François exprime différemment dans sa bulle annonçant l'année sainte de la miséricorde : Aucun impur n'y passera [parce que] dès qu'elle l'accueille, elle le purifie en effaçant tout le mal qu'il a commis [...]. Elle ne le laisse pas passer avec sa souillure, car elle est la voie resserrée et pour ainsi dire, le trou d'aiguille (Mt 7, 14; 19, 24).

Ce qui est dommage, c'est que nous avons beaucoup insisté sur l'étroitesse de la porte, sur son accès réservé à des «experts » en mortification. Nous avons oublié de considérer où elle conduit. À une table somptueuse. Notre regard sur cette Porte étroite manque de profondeur. Nous oublions d'approfondir ce que bien avant Jésus, le prophète Isaïe déjà clamait et voyait : Sur ce chemin marcheront les libérés, les rachetés du Seigneur ; ils arriveront à Sion avec des clameurs de joie. Un bonheur sans fin transfigurera leur visage. Ils obtiendront allégresse et joie. Douleurs et plainte prendront la fuite (Is 35, 9-10).

Pour nous convaincre que cette porte est moins étroite qu'on le dit, relisons la première lecture où le Seigneur dit à Abraham : lève les yeux et regarde, de l'endroit où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l'orient et l'occident. Tout le pays que tu vois, je te le donnerai à toi et à ta postérité, pour toujours.  N'ayons pas peur. Prenons cette porte de la miséricorde. AMEN.

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Vendredi, 1 mai, 2015

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