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2015-B-Jn 16, 5-11-mardi 6e semaine de Pâques- je pars vers vous

Année B: Mardi 6e semaine de Pâques (litbp06m.15)

Jean 16, 5-11 : je pars vers vous

Avec ce départ de Jésus s'ouvre devant nous la porte de la miséricorde du Père. Quiconque, dit la bulle annonçant l'année sainte de la miséricorde, y entrera pourra faire l'expérience de l'amour de ce Dieu qui console, pardonne, et donne l'espérance (# 3). Dans un geste de miséricorde, Dieu est venu à notre rencontre (# 2). En nous quittant, Jésus nous dit que non seulement dans l’histoire, mais aussi dans l’éternité, l’homme sera toujours sous le regard miséricordieux du Père (# 7). 

Durant ces jours précédant l'Ascension, il nous faut goûter la chaleur de sa miséricorde qui change tout, disait le pape François lors de son premier angélus. Il nous faut, écrit-il, dans sa lettre-bulle, vivre de miséricorde parce qu’il nous a d’abord été fait miséricorde (# 9).

Devant ce double projet de Dieu de nous voir nous réjouir d'être avec Lui dans sa terre natale qu'il n'a jamais quitté en habitant dans notre terre natale, et de nous mandater d'être son visage de miséricorde, ses mains, son cœur, monte en moi ces mots de la fiancée du Cantique, entraîne-moi près de toi (Ct 1, 4).

Ce qui s'accomplit en Jésus doit aussi s'accomplir en chacun de nous. C'est pour cela, comme l'exprime les préfaces de Pâques, qu'il s'est montré visible à nos yeux, qu'il a vaincu la mort et qu'il est toujours vivant, qu'il a fait une création nouvelle pour que nous tenions la vie qu'il possède en plénitude et qu'il est sorti vivant du tombeau pour que se lèvent des enfants de lumière. Nous sommes assez créatures nouvelles pour nous asseoir près de lui et nous voir mandater d'être sa Présence dans l'Histoire. D'être des portes de miséricorde.

Il faut contempler cette proximité indélogeable et rassurante à la fois entre Jésus et chacun d'entre nous. Ce lien entre Jésus et nous est tellement indélébile qu'on peut et doit dire : qui me voit, voit Jésus, comme lui a dit qui me voit, voit le Père (cf. Jn 14, 9). Le pape va plus loin et pousse fort quand il propose comme devise d'être miséricordieux comme le Père (# 14).  Des missionnaires de la miséricorde (# 18).

On nous dit et redit tellement que Jésus est plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes qu'on risque de ne plus être remués dans nos profondeurs par la manière la plus haute et la plus intime (saint Bonaventure) de Jésus de se lier à nous. Tellement prioritaire pour Jésus de maintenir ce lien qu'il en a fait l'objet de sa prière : Je veux que là où je suis, ils soient avec moi (Jn 17, 24). Tellement prioritaire pour Jésus ce lien, qu'il nous envoie offrir la bonté et la tendresse de Dieu (# 5). C'est dans cette union que nous trouvons notre trésor. Que là se reposent nos cœurs (cf. Mt 6, 21).

Jésus a démontré durant sa vie publique qu'il est dans sa personne une manière de vivre qui ouvre sur cette porte vers le Père. Il a débloqué un chemin bloqué par nos tendances à vivre recroquevillés sur nous-mêmes. Il nous a si patiemment appris comment vivre en santé, cette santé intérieure, pacifiante, que nous désirons tous, comment vivre en conformité avec notre nature profonde qu'il nous veut maintenant être son visage, celui qu'il nous a dévoilé dans les béatitudes, spécialement celle de la miséricorde (Mt 5, 1-8).

Dans une très belle méditation sur l'Ascension, saint Jean Chrysostome fait l'éloge de ce lien entre Jésus et nous : Nous qui étions indignes, extrêmement vils, en dessous de tous les êtres, comment dire ? Quels mots trouver ? [Nous sommes] devenues supérieurs à tous les êtres.... notre âme a surpassé les anges, dépassé les archanges... et ne s'est pas arrêtée avant de s'être emparée du trône du Maître (cité dans Connaissance des Pères de l'Église, # 136, déc. 2014, pp. 60-62).

L'Ascension est dans la personne de Jésus, l'achèvement de son projet inauguré par son Incarnation. Elle réalise la plénitude de l'Incarnation. Ce départ est pour nous l'heure-apogée, l'heure-sommet de notre participation à la vie même de Dieu et l'heure-commencement de l'arrivée des chrétiens en sachant que Dieu n'a pas besoin de notre force,  de nos habiletés, il a seulement besoin de nos riens (Cassien).  Vraiment il est bon que je m'en aille !  AMEN.

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Mercredi, 1 avril, 2015

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