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2015-B- Mc 16, 9-15-samedi octave pascale-va trouver mes frères

Année B: Samedi octave de Pâques (litbp00s.15)

Marc 16, 9-15 : va trouver mes frères

Lorsqu'on nous interroge sur notre foi, notre première réaction est souvent de reprendre les formules du Credo qui ramasse un système cohérent d'énoncés, parfaitement agencés qui s'emboitent l'un dans l'autre. Faute de savoir dire ce que nous vivons, ce que nous expérimentons, ce qui nous dynamise, nous enfermons la foi, notre foi, dans des mots inaudibles.

Nos mots sont incapables de traduire l'expérience pascale des premiers témoins, expérience faite de doute, de surprise et d'émerveillement. Notre langage pour dire le Vivant de ce grand matin est «hors d'usage». Comment dire ce qui est à la fois ancien et nouveau ? Ancien selon la loi, dit Méliton de Sardes, dans une homélie pascale, mais nouvelle selon la Parole.  Comment dire que tout s'est accompli dans ce grand réveil ?

Il y a aujourd'hui, comme depuis le matin de Pâques, une forte résistance à reconnaître ce réveil de Jésus pour  citer le pape François, ce matin de Dieu au cœur des autres, selon la belle expression de Patrice de la Tour du Pin. Affirmer que Christ est ressuscité, c'est très difficile, dit le pape François. Ils refusèrent de croire, dit Marc. Au IIe siècle, Tertullien exprime cette résistance quand il affirme que le fils de Dieu est mort: c'est croyable parce que c'est absurde. Enterré, il est ressuscité: c'est certain parce que c'est impossible. Tellement difficile que les évangiles nous présentent plusieurs scènes de résurrection, toutes différentes les unes des autres.

La dernière fois que les disciples ont vu, rencontré Jésus, il était souffrant, ensanglanté. C'était un condamné... à mort. Le voilà devant eux dans toute sa splendeur. Question spontanée : Qu'est-ce qui t'arrive Jésus ? Ce Jésus livré parce qu'il ébranle les bases de la pratique religieuse de son temps, le voilà maintenant projetant une forme resplendissante de vie. D'une vie non tuable. D'une vie absolument nouvelle.

Il y a ce qui arrive à Jésus. Il y a aussi ce qui nous arrive. Jésus n'attend pas que la foi des disciples soit forte ni qu'ils prennent le temps de digérer ce qui arrive. Il ne semble même pas se soucier de leurs états d'âmes. Subito presto, on se croirait à l'heure de l'internet, Jésus passe le flambeau à d'autres. Il n'y a pas de Pâques sans relais, sans les autres.  Sans l'autre Marie que nous sommes. 

La fulgurante révolution qui doit nous rassurer est d'observer que Jésus envoie à toute la création, dans toutes les Galilée, des gens ébranlés dans leur être profond comme Marie-Madeleine, les disciples d'Emmaüs, Thomas. Il envoie une communauté de disciples repliée par peur, enfermée dans le Cénacle, proclamer la Bonne Nouvelle. Jésus confie à des cœurs fragiles, des gens maladroits de dire l'inouïe inaudible qui ne se traduit pas dans des mots. Réjouissez-vous, dit simplement la lettre ouvrant l'année de la vie consacrée. Sans joie, nous ne sommes pas des ressuscités ni des «ressuscitant».

Jésus aime tellement le monde qu'il nous donne au monde, qu'il nous envoie par toute la terre, pour que nous soyons sa compassion, sa présence. Nous sommes le messager personnel de Dieu qui attend de nous que nous devenions contemplatifs. Que nous soyons contemplatifs comme Lui. Mais qu'est-ce qu'être contemplatif, s'interroge Mère Teresa ? Elle donne cette réponse : vivre la vie de Jésus.

C'est notre manière de vivre la vie de Jésus qui dit le mieux Pâques. Dans une réflexion aux mots «poignants», interpellant comme il savait le faire, le frère Roger de Taizé parle ainsi à des jeunes de Pâques : Une clarté d’Évangile a été dégagée : le Ressuscité est là, uni à chaque être humain sans exception […] C’est comme si nous l’entendions dire : « Ne sais-tu pas que je vis en toi ? »  Et tu voudrais dire au Ressuscité : « Écoute ma prière, donne-moi de tout te remettre à tout moment, que je me réjouisse de ta continuelle présence ! […] Jésus, tu étais toujours avec moi, et je ne le savais pas […] et le jour vient où je peux te dire : Toi le Ressuscité, tu es ma vie ! 

Que cette saison pascale soit le commencement d'une grande et permanente saison jubilaire. AMEN.

 

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Date: 
Dimanche, 1 mars, 2015

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