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2015-B-Mt 23, 1-12-mardi 2e semaine carême-Jésus frappe fort

Année B: Mardi 2e semaine carême (litbc02m.15)

Matthieu 23, 1-12 : Jésus frappe fort

Si vous avez entendu ou avez lu ce que vient de dire Jésus, une conclusion s'impose, Jésus frappe fort. Il hausse le ton sans se faire illusion si on l'écoutera ou pas. Avec audace, il s'indigne de voir les chefs religieux imposer au peuple un fardeau qu'ils refusent de porter eux-mêmes. Il conteste leur recherche des places d'honneur et leur tendance à s'ériger en docteurs de la loi, en maîtres sur les autres. Il observe comment ces chefs religieux souffrent d'anémie dans leur foi et qu'un rééquilibrage s'impose.

Jésus invite ses auditeurs à jeûner d'eux-mêmes. À jeûner par les yeux qui ne voient que les «désobéissances» à une loi. À jeûner des oreilles en les privant de tout entendre comme contraire à la loi. À jeûner par la langue en ne prononçant que des paroles de condamnation (saint François de Sales, in Carême en famille, 2015, p. 6).

Il est évident que pour Jésus la religion de son temps est une fabrication de choses à faire et qui révèle une méconnaissance de Dieu. Quelle franchise il y a dans cette page racontée par Matthieu !

Dans un langage non diplomatique, Jésus fustige  l'une de ces maladies dont parlait le pape François s'adressant à la curie en décembre dernier, l'insatiable maladie de la gloire qui se traduit par l’indifférence envers les autres, la perte de chaleur humaine indispensable à la croissance de la foi.  Cette maladie est un phénomène récurant, une tendance fâcheuse observée dans toute société et à toutes les époques. Elle ouvre sur un faux mysticisme, empêche la foi du peuple à grandir. Elle fait plus de mal que de bien. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé (Mt 23, 12), dit la finale de notre évangile.

Plutôt que de réprimander sans cesse, Jésus propose un autre chemin, celui de donner l'exemple. Ce langage de Jésus contribue à éduquer à la foi. Jésus privilégie la proximité avec le peuple plutôt qu'une revendication d'une loi «pour les autres».  Jésus est animé par l'urgence d'un changement de culture dont la clé est ailleurs que dans la promotion des ambitions personnelles. À la logique des docteurs de la loi qui visent à éloigner, à exclure, Jésus oppose la logique de la compassion qui est celle de la réintégration.  Pour Jésus, il n'est jamais personne qui ne doive devenir meilleure. Cela fait sursauter les chefs religieux. Il en est encore ainsi aujourd'hui.

Ce que Matthieu veut faire entendre à ses auditeurs est révolutionnaire : Dieu nous prend comme on est sans attendre qu'on soit parfait, sans exiger le moindre décorum. Il refuse qu'on se cache derrière des carapaces, des phylactères, des titres, des agissements pour être remarqués des hommes. Jésus choisit d'aimer les gens avec leur couleur écarlate pour qu'ils deviennent comme la neige (première lecture).

La priorité de Jésus, de notre carême, n'est pas dans l'apparence, mais dans la proximité avec ceux qui sont au loin pour soigner leurs blessures et les regrouper dans la grande famille de son royaume. Son incarnation indique le chemin qu'il veut prendre, celui d'un entretien d'amitié avec ceux qui sont hors de la bergerie. N'est-il pas venu s'incarner pour transfigurer nos vies en sa divinité ?

Le message de Jésus est limpide. C'est par le chemin de notre humanité, la vraie, pas celle idéalisée, qu'on grandit dans la foi. Aux yeux de Jésus, l'homme parfait, celui que souhaitent les chefs religieux, n'existe pas. En centrant tout sur l'extérieur comme le font les leaders de la religion, on oublie que c'est en touchant, rejoignant nos imperfections que se manifeste le mieux l'amour de Dieu pour nous. Jésus a foi en la capacité de chacun à tenir ferme et à revenir au Seigneur.

Contemplons, en conclusion, ces mots du Pape Benoît à la veille de son départ pour la rencontre avec les chefs religieux du monde et qui redisent autrement notre évangile. Les chrétiens doivent résister à la tentation de devenir des loups parmi les loups. Ce n’est pas avec le pouvoir, la force et la violence que le Royaume de paix du Christ s’étend, mas par le don de soi, avec l’amour porté jusqu’à l’extrême, même à l’égard des ennemis. Jésus ne vainc pas le monde avec la force des armes mais avec la force de la croix. AMEN.

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Dimanche, 1 février, 2015

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