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2013 A- Mtt 1, 1-17 Mardi 3e semaine avent- son arbre généalogique est impressionnant

Année A: Mardi 3e semaine Avent (litaao3m.13)

Matthieu 1, 1-17 : Jésus, l'un d'entre nous avec une intensité de vie inégalée

Une question monte en moi devant cette lecture monotone, ce montage hétéroclite d'auteurs bibliques très éloignés de la réalité historique, qui es-tu Jésus de Nazareth ? Qui es-tu, Dieu de nos fragilités, pour citer le livre récemment lancé  de l'ursuline Diane Foley aux Éditions paulines.

Cette question est au centre de la foi. Elle n'a cessé de se poser depuis la mort de Jésus. Elle a donné lieu à des réponses multiples, à une floraison de doctrines, à des guerres plus qu'idéologiques aussi, où le bras de l'État armé à fait triompher l'affirmation de la double identité de Jésus. Certains refusaient de voir en Jésus l'égal du Père. D'autres affirmaient qu'il n'était qu'un homme «adopté» par Dieu durant sa vie. D'autres que Jésus n'est que Dieu sous les apparences humaines.

Aujourd'hui, cette même question de l'identité de Jésus se pose. Jésus demeure un étranger dont on ne sait pas grand chose. D'ailleurs celui qui prétend le connaître confirme qu'il ne le connaît pas. Son origine est mystérieuse, né d'une femme. Étranger, mais aussi il est étrange tant il bouleverse les us et coutumes de la religion de son temps, lui pourtant pratiquant et croyant.

Jésus vient d'ailleurs. Il vient de loin, sept fois quatorze générations. Cet étranger nous fait sortir de l'immobilisme qui étouffe, qui anesthésie nos vies. Il vit dans la rue, en marge de la société, en vagabond qui n'a pas de lieu où habiter. On le croit fou. Il est itinérant, sans bagage, ni double manteau. Il mène une vie perturbée au plus profond de son être par tous nos endroits malades, par toutes ces choses qui nous handicapent et qui nous empêchent de vivre, écrit Denis Trinez (L’école de la fragilité, Cerf, Paris, 2008. p. 38). Étonnant, il n'embrigade pas ceux qui viennent à sa rencontre.  François vient de nous dire qu'évangéliser n'est pas embrigader.

Il nous demande de nous positionner face à lui. De nous positionner sur qui il est. Regardez. Il a du pouvoir sur le climat (cf. Mc 4, 41). Il domine les lois de la pesanteur (cf. Mc 6, 45-52). Il nourrit des foules par deux fois chez Marc (cf. Mc chap.6 et 8) avec presque rien. Qui est cet homme marginal, original, révolutionnaire ?  On aimerait lui poser à nouveau ces petites questions, toujours les mêmes, toujours ouvertes et qu'on ne doit jamais refermer : D'où viens-tu ? Où demeures-tu ? Pour qui te prends-tu ?  Es-tu celui qui doit venir ? On le dit fils de Joseph et de Marie, fils d'homme, et pourtant un étranger dont on ne sait pas grand chose. 

Cet étranger pose question et nous pose une question: es-tu installé dans une manière non-humaine de vivre où animé par une quête de l'invisible ?  Es-tu prêt à tenter l'aventure de sortir de toi jusqu'à nourrir l'envie de marcher, de bouger et de faire bouger les choses ?

L'anamnèse de la célébration eucharistique nous amène à proclamer : Christ est né, Christ a souffert, Christ est mort, Christ est ressuscité ! Christ est né. La vie est là, dans cette naissance. Il met un peuple debout. En marche. En route. Avec lui tout est possible. Tout est ouvert. Rien de balisé. C'est l'accomplissement d'une belle promesse : voici le Seigneur qui vient. Son jour fait tressaillir d'allégresse (Jn 8, 56). Sa parole n'est pas une parole supplémentaire parmi tant d'autres mais Parole éternelle (H 21, 1-2) (encyclique Lumière de la foi, #15). Son histoire confirme la fiabilité de Dieu. De sa promesse.

À votre contemplation. Mais l'étranger, si c'était nous. Vous, moi, incapables de reconnaître que l'étranger Jésus nous est plus présent à nos vies que nous le sommes à nous-mêmes. Vous, moi, maladroits à préparer à travers le désert de nos vies encombrées le chemin du Seigneur, hésitant à tracer dans nos terres arides une route aplanie pour notre Dieu, aveuglés par nos montagnes de désir de tout posséder, perdus tant  nos passages tortueux (Isaïe 40, 1-11) sont nombreux.

Celui qui vient... Nous sommes peut-être moins séduits, moins enthousiasmes que nous l'étions, parce que le souci de nos tâches présentes entrave notre marche à la rencontre de Jésus (oraison, deuxième dimanche de l’Avent). AMEN.

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Date: 
Dimanche, 1 décembre, 2013

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