1996-B-Mtt. 9, 27-31- Vendredi 1e semaine avent- vraiment aveugle ?
Année B : Vendredi de la lere semaine de l'Avent (Litba0lv.96)
Mtt. 9, 27-31 les aveugles voient
Les deux aveugles qui marchent vers Jésus ne sont pas si aveugles que ça. Ils ont entendu ses Paroles. Ils savent ce que l'on raconte de ses guérisons. Ils se disent , ce que Jésus a fait pour d'autres, il peut le refaire pour nous. Et le premier miracle : malgré leur handicap, (péché) ils peuvent suivre Jésus , se faire remarquer de lui en criant. La confiance des aveugles est inébranlable. Ils n'oublient pas ce que Jésus a fait depuis son entré dans l'histoire humaine.
Ils n'oublient pas que leur vie est désormais inscrite dans une histoire de salut, que Jésus est venu jusqu'à eux, s'est fait, dans les mots de la petite Thérèse de l'Enfant jésus, petit pour mieux nous rejoindre. Ces aveugles ne voient pas mais ils ont beaucoup de profondeur. Ils voient sans voir. Es marchent guider par une lumière intérieure. Ils savent que leur château intérieur est habité d'une présence incommensurable. Ne voyant pas autour d'eux, n'ayant aucune distraction des yeux - ils ont opté pour voir en eux la richesse de leur origine.
A l'approche de l'an 2000, notre monde qui vit une grande nuit, ressemble à ces aveugles. Un cri se fait entendre dans la nuit, un grand cri d'Avent en attente de résurrection. Nous aussi crions : Aie pitié de nous, Viens nous sauver.
En cet instant où notre histoire bascule dans un autre millénaire, en cet instant ou tout se passe écrit Jean Guitton comme si l'humanité était à la veille de connaîtra une crise qui porte sur son existence même (discours sur l'essentiel, Desclée de Brouwer 1986 p.20) , devant tant de déséquilibres et de menaces qui nous rendent si souvent impuissant, voire aveugle, il nous faut comme croyants, comme Église porter un " regard prophétique ", un regard de voyant sur Jésus qui passe chez nous. La réalité n'est donnée qu'à celui qui se porte sur demain " disait Péguy.
Notre Avent se vit en ce moment sur une toile de fonds qui a des allures d'une grande nuit : écroulement des valeurs, dérive des comportements, violence, dégradation morale, climat social dépressif, etc. Aucunement question de pessimisme ici. Il faut être réaliste devant cette nuit d'une "crise de l'infini". Il nous faut être capable d'un regard prophétique, de ce regard des aveugles qui lançait à Jésus qui passe un cri d'espérance.
Devant ce cinquième monde qu’est ce sous-développement spirituel, dans un monde où la désespérance est très omniprésente, rendre présent la joie de l’Espérance est la mission première de l’Église écrivait Jean-Paul 11 dans son livre Entrez dans l'espérance.
A votre contemplation: Seul un commerce d'amitié ou l'on S'entretient souvent et intimement avec celui qui vient nous sauver, nous fera entrer dans ce grand mystère d'un Dieu qui se dépossède de son Royaume pour venir éclairer notre terre de sa Lumière. Une célébration qui, à la suite de Marie, ouvre nos yeux à la lumière qui déjà brûle en nous pour que nous en enflammions le monde. Amen.
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Alors que dehors notre monde connaît une grande nuit faite d'inquiétude, de désespérance, de morosité, notre foi nous ouvre à Lumière qui vient. Il vient pour visiter son peuple, pour éclairer nos yeux de sa Lumière.