1993-A-Mc 12,35-37- Vendredi 9e semaine ordinaire le plaisir d'écouter
Année A : Vendredi de la 9e semaine ordinaire(litao09v.93
Mc:12:35-37
La foule l'écoutait avec plaisir . Encadré entre la fête de la Pentecôte et celle de la Trinité, nous sommes cette foule, cette communauté qui l'écoute avec plaisir. Nous sommes de ces auditeurs-trices qui demeureront étonnés, émerveillés de saisir que le Dieu qui parle en Jésus est aussi un Dieu qui respire, qui a du souffle. Il n'y a pas de Parole, pas de Verbe, pas de Vie sans respiration . Ce souffle de la recréation renvoie au premier souffle de la création quand, à l'origine, Dieu souffla dans la glaise pour nous donner sa vie.
Ecouter avec plaisir pour , durant cette longue saison du temps ordinaire, du temps vert, écologique, pour nous redire l'importance de préserver en nous les acquis du temps pascal, rendre grâce au Père, à son Fils et à l'Esprit qui habite en nos coeurs. Nous sommes de cette foule pour qui, désormais la " connivence entre le Père et le Fils est , dans les mots de Jean Grosjean, devenue notre intime ". Quel plaisir !
Croire avec plaisir en un Dieu Père dont l'amour s'étend d'âge en âge, en un Dieu qui, avec nous pour nous, a partagé notre histoire mortel, en un Dieu Esprit qui nous appelle à la liberté du vent. Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi jusqu'à nous inviter à partager le secret de son coeur?
Dans le porche du mystère de la deuxième vertu, Charles Péguy précise le visage de ce plaisir d'entendre Jésus quand il dit " Jésus n'a pas fait le voyage de descendre sur terre, d'y vivre trente trois ans de prière pour nous conter des amusettes, des blagues. Il n'a pas fait tout ça, dépensé tant d'énergie pour nous donner des paroles mortes, à placer dans des boites de conserves. Il nous a donné en héritage des paroles Vivantes."
Ecouter avec plaisir pour déclarer, comme le vieillard Tobie " Je te Bénis Seigneur, Dieu d'Israël tu m'as sauvé et voici que moi je vois mon Fils".
Mais ce plaisir à un prix : accepter opposition, persécution comme les chrétiens du Liban, de la Palestine, de la Bosnie; devenir, et le prochain congrès mondial eucharistique nous le rappellera, pain livré, mémorial de toutes les souffrances et misères de notre monde. Le temps de la messe est un temps ou Dieu nous fait sortir pour communier aux victimes du mal et de la haine dont la Croix est le sacrement suprême. Dans les mots de St Augustin " on reçoit le pain pour devenir ce qu'il est: livré ". Le plaisir de l'Evangélisateur prend le chemin du Maître.
A votre contemplation : " le vrai sacrifice , dit St-Augustin, c'est toute action que nous accomplissons pour nous unir à Dieu en une société sainte ". Notre vie contemplative doit être " un sacrifice spirituel" (1Pierre1.5) qui consiste à faire nôtre cette mémoire dangereuse de toutes les souffrances du monde. Avec Lui, en Lui et par Lui, devenons maintenant Eucharistie . La totalité de l'Evangélisation passe par ce chemin-sommet. AMEN
ACCUEIL: Entre la Pentecôte - et la Trinité, laissons-nous frotter les yeux de fiel de poisson pour reconnaître et redire à travers David que Jésus est le Fils de Dieu.