2006-B : Vendredi 6e semaine Pâques -Jn 16, 20-23a Nous Le perdons pour mieux Le trouver : l’ascension

Année B : Vendredi de la 6e semaine pascale (litbp06v.06)
Jn 16, 20-23a  Nous Le perdons pour mieux Le trouver : l’ascension
 
Le retour de Jésus à son Père est à la fois source de peine parce qu’il implique son absence et source de joie, parce qu’il implique sa présence. Jésus monte vers son Père sans s’éloigner de nous. Il arrive chez Lui tout en demeurant avec nous « jusqu’à la fin du monde (Mtt 28,20)». Nous perdons le Christ de vue pour mieux le discerner sur notre route. Mieux le retrouver dans nos Galilée. Parce qu’Il devient invisible, il nous est davantage visible.  Il est maintenant au dessus des cieux et pourtant il souffre avec nous de nos malheurs. 

Ce langage paradoxal, c’est celui que semble privilégier l’Écriture pour nous exprimer le mystère de l’Ascension.    Nous savons d’expérience que lorsque nous sommes trop proches de quelque chose ou de quelqu’un nous le perdons de vue. Il faut une certaine distance pour mieux voir, discerner.  Jésus prend cette distance pour mieux se faire voir. Une disparition qui ouvre sur une apparition. « Votre peine se changera en joie » vient de nous dire Jean (Jn 16, 22).

Saint Paul a abondamment utilisé ce langage du paradoxe : « n’ayant rien, nous possédons tout (2 cor, 6.10) » « nous nous affligeons sans cesser de nous réjouir » (Cor) « Pour vivre, il faut mourir ». Les Actes nous rapportaient ces derniers jours : ils (apôtres) n’ont rien fait de mal. Nous allons leur donner une semonce puis les relâcher. Songeons aux grands mystiques comme Thérèse d’Avila, Jean de la croix, Frère François, et plus près de nous, Marie de la Trinité, Marie de la Passion. Leur vie nous confirme que leurs yeux humains ont été tellement illuminés par la Présence du Christ dans leur vie, qu’ils ne voyaient plus rien. Que leurs oreilles ont été tellement impressionnées par ce qu’elles ont entendu, qu’elles n’en pouvaient rien en dire parce qu’il « n’y a rien sur la  terre de semblable ou d’approchant (Marie de la trinité) ».

Jésus nous quitte pour entrer en nous, pour prendre possession – si nous le voulons - de son héritage qu’il s’est acquis au prix de son sang.  Il nous quitte pour tellement prendre possession de nous que nous devenons sa Présence pour les siècles à venir.  Il nous quitte pour ne plus être en dehors de nous comme il l’était sur les routes de la Palestine pour ses apôtres et disciples, mais pour mieux être en dedans de nous. Il nous quitte pour faire de nous son corps, ses membres. Désormais, nous ne pouvons plus Le regarder, L'entendre, converser avec Lui, Le suivre de lieu en lieu comme l’ont fait les apôtres et disciples parce que nous sommes devenus Lui.  Nous jouissons si profondément, spirituellement, intérieurement, mentalement, réellement de sa vue et de sa possession,  que les apôtres n’ont jamais rien connu de pareil aux jours de sa présence physique.

Désormais, qui nous voit, Le voit. Qui nous touche, Le touche. À qui nous parlons, c’est Lui que leur parle. Il nous quitte pour mieux nous investir de son sacerdoce. Il nous quitte pour que nos vies deviennent non pas des similitudes avec la sienne, mais une vie d’union à La sienne tant la Sienne est devenue la nôtre. Il nous quitte pour nous amener vers une Terre où la convivialité débouche sur l’extase mutuelle; où la paix confirme que nous sommes marqués du sceau de son Esprit.

Contemplatives, contemplatifs, désormais si nous sommes dans la peine, c’est parce que nous sommes inconscients de Sa présence en nous. Désormais, si nos vies se déroulent dans la joie malgré les inévitables bouleversements du quotidien, c’est que nous savons que nous Le possédons.« Sans le voir, vous l'aimez ; sans le voir encore vous croyez en lui ; et vous tressaillez d'une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut, l'aboutissement de votre foi » (1P 1,8-9).  

À votre contemplation : «  si quelqu’un est dans le Christ, il est « créature nouvelle (2 Cor5, 17)».  Philippe de Néri a compris cela. Dans sa personne, tout éclatait de nouveauté. De Vie. Ce saint joyeux était DON de Dieu.  « Que le Seigneur nous accorde d’être embrasés du feu de l’Esprit qui brûlait au cœur de Philippe Néri. » (Oraison) AMEN.

 
 
 

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Date: 
Lundi, 1 mai, 2006

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