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2006-B-Jn 15, 1-8- Dimanche 5e semaine Pâques -se laisser sculpter par Jésus

ANNÉE B 5 E DIMANCHE DE PÂQUES

Jn 15, 1-8  nous sommes des « œuvres d’art » sculpté par l’artiste vigneron qu’est Dieu.

« Il est impossible de vivre sans la Vie ». Voilà qui ramasse tous les textes entendus ce matin. Mais « la voie qui mène à la vie est étroite et resserrée » (Mtt 7,14). Elle passe par  l’émondage de toutes ces mauvaises manières de vivre que nous connaissons. « Sans discipline, il ne saurait y avoir d’Éveil » commente avec justesse un mystique du Yoga. (Yong Kia les dix étapes de la vie p.1415)  « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » répond Jésus.

Avant de rencontrer le Christ sur la route de Damas, Paul vivait mal sa vie. Tombé de sa monture, il a vu sa vie arrimer à une autre vie. Il a vu sa vie émondée par le Vigneron. Elle est devenue une vie de toute beauté. « Avec assurance, il a annoncé le Nom de Jésus » (1e lecture). 

Léonard de Vinci a défini la sculpture comme «  l’art d’enlever ». Alors que le peintre ajoute de la couleur à sa toile, le musicien -compositeur des notes, que l’architecte superpose des pierres sur des pierres, le sculpteur a pour première tâche d’enlever. Il se trouve d’abord devant un tronc d’arbre sans valeur. Avec patience, à force d’émondage, il en fait sortir une silhouette, un visage qui ravit les passants. Une œuvre d’art

Ainsi en est-il de notre vie chrétienne.  Si nous savons nous laisser émonder, nous laisser sculpter par le Christ, nos vies deviendront des « œuvres d’art », signé Jésus-Christ.  «La nature humaine est capable de devenir parfaite par la main de Dieu » (St Augustin). Nous sommes un sarment qui porte en lui la vitalité de la vie de Dieu. « Nous sommes un fragment de Dieu.  Malheureux es-tu, toi qui ne le sais pas » disait dans la lointaine antiquité le sage Épictète.

Mais comment cela peut-il se faire ? Et Jean répond en « demeurant » en Dieu comme Dieu demeure en nous. Ces paroles sont à redire jusqu’à ce qu’ils prennent forme en nous, qu’ils deviennent prière, jusqu’à ce qu’ils deviennent réalité.  « Toi devient moi et moi je serai toi » a demandé le Père à Marie de la Trinité.   Maurice Zundel a passé sa vie a répéter que mon «  je » est un Autre.

Pour laisser Dieu faire de nos vies une œuvre d’art, il faut entreprendre le voyage, le plus long et le plus difficile qui soit, celui qui va de l’extériorité à l’intériorité, du refus d’investir dans l’avoir pour privilégier l’être que nous sommes,  celui de passer de la recherche toujours plus raffinée de mon EGO à la recherche de la véritable Image qui nous habite.  Il faut entreprendre le voyage de «  livrer » nos vies entre ses mains d’artiste, de nous abandonner entre les mains de Dieu pour citer Thérèse de Lisieux. 

Thérèse d’Avila ouvrant son livre des demeures affirme que la plupart des gens sont des voyageurs qui se contentent de visiter des châteaux de l’extérieur en ayant l’impression d’avoir tout vu. Il nous faut entrer au plus profond du Château, au fonds du tréfonds de notre être. Il nous faut « livrer »  « demeurer » chez Lui, Lui qui habite en nous et là, nous rendent disponible à la vigilance de l’Artiste Dieu à nous vouloir porter du fruit. Le sage Épictète disait :   « C’est en toi-même que tu le portes et tu ne t’aperçois pas que tu le souilles avec des pensées impures et des actes sales »  .

Un jour un brahman demande à son entourage. Où  vais-je enfouir ma divinité pour que personne ne la trouve ? L’un répond au fond des mers mais le brahman ajoute : un jour l’homme réussira à y descendre. Au fond de la terre répond un autre. Même réponse. Et le brahman dit : je sais où je vais enfouir ma divinité : au fond des cœurs des hommes. Quelle réponse qui rejoint le cœur de notre foi. Dieu demeure en nous et Dieu n’habite que dans un paradis. Dit autrement : nous portons en nous le paradis. Il s’agit simplement en demeurant chez lui, en entretenant un cœur à cœur quotidien, permanent avec Lui, en ne le laissant jamais seul au fond de nos cœurs, de le laisser travailler pour qu’il rende visible le paradis que nous portons en nous.

Voilà ce qui fait la gloire du Père. Voilà ce qui fait un disciple : que nous laissions voir que nous portons en nous le Paradis.

A votre contemplation : Si nous ne prenons pas l’habitude de vivre au fond de nous-même, de vivre au-dedans du dedans de nous, nous sommes comme quelqu’un qui ayant du vin dans sa cave, ne sait pas qu’il est bon parce qu’il ne l’a pas goûté. (Eckhart) Puisse la prière finale de cette eucharistie se réalise en vous : « Dieu très bon, reste auprès de ton peuple, car sans toi notre vie tombe en ruine. Fais passer à une vie nouvelle ceux que tu as initiés aux sacrements de ton Royaume. AMEN

 

 

 

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Date: 
Lundi, 1 mai, 2006

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