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2010 -C -Lundi octave de Pâques -Mtt 28, 8-15 : Le rire de Dieu sur la mort

Année C : Lundi de l’octave de Pâques
Mt 28, 8-15 : LE RIRE DE DIEU SUR LA MORT

Qui croirait ce que nous entendons dire, s’interroge Isaïe dans ce chapitre 53, 1 où il décrit avec tellement de précision ce qui arrivera à Jésus, qu’on le voit comme l’un des évangélistes. Habitants d’ici [de la Judée, dit les Actes], …comprenez ce qui se passe aujourd’hui, écoutez ce que je vais vous dire (AA 2,15).Nous célébrons le rire de Dieu sur la mort. Nous savons tous que le rire est libération, redonne de l’énergie à ceux qui sont en perte de vitalité. Il dissout la haine, guérit des malades, apaise les tentions, tisse des liens d’amitié. Nous savons comment un rire vrai, authentique, un rire de joie est communicatif. Quelqu’un a écrit que l’homme est le seul animal qui sache rire parce qu’il a une âme et qu’il est capable  de profondeur (Frank Capra).

La résurrection, c’est le rire de Dieu sur la mort, mais c’est aussi le plus joyeux de nos rires sur notre mort qui est morte. Qui peut entendre cette nouvelle sans être soulevé de bonheur? Dans une homélie pascale, Guerric posait à ses moines cette question qui devrait être la nôtre : savez-vous que si votre cœur est dans la joie parce que Jésus est vivant, c’est que vous l’avez vu, Lui, le ressuscité? C’est un grand malheur, et je paraphrase le curé d’Ars, que nos  yeux s’alourdissent devant ce rire de Dieu qu’est la résurrection. C’est un grand malheur de réaliser que nos cataractes ne nous font voir que des scènes de désolation autour de nous.

Depuis cette sortie matinale de Marie-Madeleine, alors qu’il faisait encore sombre, nous portons en nous une joie d’une telle profondeur devant nos vies, nos fragilités, que nous voyons notre avenir s’accomplir. Désormais, celui qui est sans gloire est transfiguré; celui qui est abattu, presque sans vie, est dynamisé; celui qui est emprisonné en lui-même, retrouve le goût de vivre. Désormais, nous ne sommes plus seulement des humains affectés par la violence sous toutes ses formes qui continue et continuera encore, nous sommes des chrétiens qui savons traverser toutes les horreurs de notre monde en vainqueur. En prenant notre faiblesse, dit Saint Léon le Grand, le Christ nous a habillé de la fermeté de sa force.

Béni soit Dieu! L’Écriture est accomplie. Béni soit la plus grande des merveilles de Dieu! Jésus, ce Seigneur roi, revêtu de beauté (Ps), qui a porté nos croix et qui couvre le monde, le ciel et la terre d’une lumière dont la beauté est indescriptible, vient nous dire : je vous salue. Ce salut de Dieu restaure notre beauté originelle. Il a retenti hier et comme aujourd’hui, dans des cœurs perturbés, qui cherchaient où on l’avait mis. 

Entendons ce matin, ce rire de Dieu frapper à notre porte (Ap 3, 20) non pas pour entrer mais pour sortir. Il frappe non de l’extérieur, mais de l’intérieur. Il veut nous voir comme lui, sortir de nos tombeaux pour annoncer la nouvelle. Soyez sans crainte -ce sont les premiers mots du Ressuscité-  allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se  rendre en Galilée, c’est là qu’ils me verront. La victoire est acquise, la vie a triomphé, l’amour est vainqueur. Tout n’est pas fini, la lutte continue, mais la bataille décisive est gagnée. Plus rien à craindre : Christ est ressuscité!

Saintetés, ce rire de Dieu doit être « formé » en nous (Gal 4, 19), doit prendre racine en nous, doit être accomplissement en nous. À l’heure où une tempête médiatique sans précédent s’abat sur l’Église et soulève en nous de grandes perturbations, comme le prophète Jérémie qui s’était laissé séduire (Jr 20, 7), nous souhaitons ne plus parler en son nom (Jr 20, 9) ou simplement nous taire. Mais comme Jérémie aussi, nous entendons la réponse de Dieu : tu seras comme ma bouche (Jr 15, 19).Le texte ajoute : Je ferai de toi, pour ce peuple-là, un rempart de bronze fortifié; ils lutteront contre toi, mais ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi (Jr 15, 19-20).Jésus n’a pas aboli les perturbations inévitables. Il les a traversées.

À votre contemplation : Christ est ressuscité, quand nous nous opposons à tout ce qui meurtrit l’humain, quand nous aidons quelqu’un à se relever. Sur les chantiers de la Galilée du monde, il y a une route que personne ne tracera pour nous. Il y a une parole que nul ne dira à notre place. Il y a un geste que nul ne fera pour nous. Disons notre merci au Seigneur qui un jour du temps, nous a séduits;  notre merci au Seigneur de nous choisir pour être les témoins de sa résurrection en nous disant tu seras comme ma bouche.  Amen, Alléluia.

 
 

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Date: 
Samedi, 1 mai, 2010

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