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2012-B -Mt 25, 31-40 -Mère Gamelin : une sortie de table remarquée.

Année B : lundi 25e semaine ordinaire (litbo25l.12)
Mtt 25, 31-40 Mère Gamelin : une sortie de table remarquée.

L'incarnation, c'est Dieu qui se courbe très bas pour nous étreindre de son amour. Cet abaissement décrit l'humilité de Dieu. Notre foi clame qu'un Dieu s'est identifié aux affamés, aux assoiffés, aux étrangers, aux prisonniers, aux mal-aimés. Qu'il se laisse voir en eux. Le Dieu Jésus se réjouissait d'être avec les gens simples et ceux qui sont rejetés par leur entourage et la société. Il montrait ainsi sa nature profonde, sa divinité dans un visage de miséricorde, de douceur, de tendresse, de bonté débordante. 

Ce qu'a compris Mère Gamelin dans sa contemplation de Jésus, c'est que le Dieu de sa foi lui demandait non pas tant de parler de Lui mais de Le laisser agir en elle afin que les autres puissent Le trouver en sentant combien il vivait en elle et qu'elle vivait en lui. Sa foi s'exprimait dans l'imitation de la manière de vivre de Jésus.Certains sont baptisés mais ne sont pas chrétiens. D'autres sont baptisés mais demeure en eux le vieil homme étranger à une manière de vivre en relation avec les autres. En Mère Gamelin l'action se mariait avec la jouissance de Dieu, chacune ne gênant pas l'autre (Jean Tauler).

Le style, c'est l'homme lui-même disait l'écrivain Buffon le jour de son intronisation à l'académie française au XV111e. La manière de vivre de Mère Gamelin disait ce qu'elle était. Son style de vie était une joyeuse nouvelle rendant visible ce qui débordait de son être même. Elle a donné aux démunies sans pasteur de véritables raisons pour continuer à espérer. Son style de vie a fait que les démunies, les indignés, ont rencontré ce Dieu qu'ils cherchaient et qui les cherchaient. Elle a ennobli la vie. Elle était un «petit verbe» pour eux, un paradis recherché, une «église» nourrissante. Elle a été multiplicatrice de pains et aujourd'hui nous récoltons des paniers de ce qui en reste (Mc 8, 1-11). Ce qu'elle a été ne passera jamais.

Si nous ne nous laissons pas surprendre par sa manière de vivre, nous n'écouterons que d'une oreille distraite son combat pour les droits humains qui visait les détresses les plus élémentaires et les plus profondes : la faim, la marginalisation, la vulnérabilité de qui est sans vêtements, les itinérants, les déficients intellectuels.  Les pauvres ne lui ont pas pris sa vie, elle leur a donnée.  Aujourd'hui et je paraphrase la 1ière lecture, si la connaissance même partielle de Dieu nous intéresse, cela nous oblige à prendre son chemin et d'oser nous faire proche de tous ces «indignés» qui sont les «représentants» désignés et privilégiés de Jésus pour se faire reconnaître.
 
Allons plus loin. Ce chapitre 25 de Matthieu indique que la rue, peut-être plus que nos églises, est le lieu de la rencontre de Jésus. Voulons-nous être avec le Christ ? Il y a la prière certes, mais avant tout, il y a l'implication sociale que le père Joseph Moingt appelle l'humanisme évangélique. Le père Guy Paiement très engagé socialement, répétait souvent que le chrétien à l'obligation de sortir de table. Mère Gamelin a fait goûter et voir comme est bon le Seigneur (Ps 22) en adoptant le comportement de l'homme nouveau (Ep 4,24). En sortant de table.

Pour Mère Gamelin, s'il était nécessaire de mettre tout en commun (Ac 2, 44), il était plus urgent de se donner, de se dépenser elle-même tout entière dirait Paul ( 2 Cor 12, 15) parce que ce qui demeure, c'est la charité (1 Cor 13, 13) en acte. Elle nous enseigne qu'il n'est pas question d'attendre la mort ou même la fin du monde pour rencontrer Dieu. Elle nous fait goûter que la vie éternelle est déjà commencée en nous. J'étais malade, j'avais faim, j'étais un indigné. Elle fut une «briseuse» de solitude et désirait empêcher que le monde se défasse pour citer Guy Aurenche,  qui a lutté plus de quarante ans pour une terre solidaire.
 
Elle fut dans notre histoire une petite miette de pain qui a nourri avec presque rien, une petite graine de sénevé  devenue ce grand arbre indéracinable malgré les tempêtes de notre histoire récente, que sont les «saintetés» de la Providence. Le Royaume de Dieu ne se manifestera jamais par des éclats de puissance. Il se trouve là où des gestes de justice, de paix et de joie dans l'Esprit saint (Rm 14, 17) sont quotidiennement enfouies dans notre terre. 

À votre contemplation. Il y a pour nous aujourd'hui un devoir de mémoire  dirait Jean-Paul 11 à nous rappeler tout ce que cette femme d'ici a fait pour annoncer Jésus, pour évangéliser les moins que rien de notre société d'alors. Chaque jour les événements du parc Émilie Gamelin nous rappelle ce devoir de mémoire de ne pas les oublier.  À l'heure où s'ouvre un synode sur l'évangélisation, il s'agit moins de parler haut et fort de Jésus mais de le montrer par une manière de vivre tout axée sur la promotion d'un humanisme évangélique. AMEN

 
 

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Date: 
Lundi, 1 octobre, 2012

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