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2012-B-Lc 17, 1-6 - Lundi 32e semaine ordinaire -passeur de foi.

Année B: Lundi 32e semaine ORDINAIRE (litbo32l.12)
Lc 17, 1-6 : passeur de foi.

Nous pourrions résumer les textes entendus ce matin : de l'indignation à la transition vers un nouveau monde. Notre indignation est de voir partout autour de nous ce que l'évangéliste appelle l'inévitable scandale qui entraîne au mal. Notre indignation est aussi d'observer, comme l'exprime le message final du Synode sur l'évangélisation, que les pauvretés et les faiblesses des disciples de Jésus... pèsent lourds sur la crédibilité de la mission. 

Mais nos vies, dit un maître de la sagesse, sont tissées de fils visibles et invisibles. Nous voyons clairement les fils visibles de comportements inadéquats: collusion, trafic d'être humains, pornographie. Nous percevons peu que de tels comportements portent en germe un appel pour une transition vers un nouveau monde, une nouvelle manière d'être ensemble. Bien des comportements qui nous indignent sont des moments favorables pour vivre autre chose. Pour revêtir l'homme nouveau (Ep 4, 24),pour devenir accomplissementen développant l'habilité des fils de la lumière (Lc 16, 8).

Ce désir de vivre autre chose, Paul, dans un remarquable résumé, nous en fait une riche description : Être ni coléreux, ni arrogant, ni violent, ni avide de profits malhonnêtes, être ami du bien, raisonnable, juste, saint, maître de lui (Ti 1 7-8).Passage obligé pour être des passeurs de foi, pour reprendre l'expression de Christopher Théobald, qui ajoute qu'on n'exporte pas nos convictions qui sont intransmissibles. On peut juste transparaître d'une lumière qui nous dépasse. Ce n'est pas la foi de quelqu'un qui est perçue immédiatement par autrui, ni la Révélation qui l'habite, mais c'est son rayonnement, voire sa présence significative ou révélatrice au sein de l'immense réseau de nos liens(chemins d'humanité, chemins vers Dieu). C'est en cela que nous devenons des portes de la foi. Des révélateurs de l'intransmissible. La foi ne se transmet pas. Elle se laisse voir dans des comportements évangéliques.

Saintetés, le croyant en chacun de nous n’est jamais vainqueur à 100%. Si nous ne pouvons être jamais à la hauteur de l'Évangile, ni signer de nos vies le portrait de l'humain parfait qu'en fait saint Paul, nous pouvons en contempler la beauté en recherchant d'augmenter en nous la foi (Lc 17, 5). C'est le chemin pour [en] conduire
[d'autres] vers la foi et la connaissance de la vérité (Ti 1, 3). Sur la route de son martyr, Ignace d'Antioche disait qu'il n'est pas suffisant d'être appelés chrétiens, [croyants], nous devons être chrétiens à travers notre témoignage, nos manières de vivre.

Toute vie, toute vie de foi rencontre la crise et l’échec, des ruptures d'alliance qui nous vaudraient bien une meule de moulin au cou et d'être précipité dans la mer (évangile). Il ne s’agit ni de les nier, ni de s’y complaire mais de les vivre comme des chemins vers plus d’humanisation. Plus de foi.  Vers plus de réalisation en nous du portrait fabuleux, presque trop beau pour être vrai, que vient de nous présenter Paul. Et Luc complète ce portrait : Sept fois par jour, je me repens. Une évidence nous entoure : la fragilité et la précarité de notre foi sont en permanence des remises en question de nos vies. Si le doute fait partie intégrale de la foi, sa fragilité en est sa substance même.

La foi, et en cela le comportement de Jésus est sans appel, ne peut nous délier de nos responsabilités mutuelles, les uns envers les autres et qui seule peut construire une société plus humaine. L'indignation est notre tremplin vers cet ordre nouveau que fait voir notre foi en Jésus.

À votre contemplation : plutôt que de nous désoler devant tous ces faux comportements humains, contemplons le Christ que vient de nous rappeler le message final du synode, ce Christ qui n'a jamais perdu foi en un projet d'une terre neuve, plus évangélique. Nous, ici, autour de cette table, sommes,selon les beaux mots de Jean XXIII, la fontaine du village  où tous peuvent s'abreuver d'une foi qui nous transporte au cœur d'un nouveau monde. Gardez [vive] la parole de vie et vous serez, nous a dit l'acclamation, des foyers de lumières pour le monde. Comme l'exprime bien le théologien Hans Urs Von Balthasar (Théologique II, p. 32), le devoir absolu de ceux qui sont parvenus à la plénitude de la foi est d’aider les autres à poursuivre la route. AMEN.

 2010 (C) Lundi de la 32e semaine ORDINAIRE: AUGMENTE EN NOUS LA FOI

2008 (A)  Lundi 32e semaine ordinaire : VIVRE ENSEMBLE, UN CHEMIN DE SAINTETÉ
 

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Date: 
Samedi, 1 septembre, 2012

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