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2013 - C:-Jn 4, 43-54 - Lundi 4e semaine carême -croire sur parole

Année C: Lundi de la 4e semaine du Carême (litcc04l.13)
Jean 4, 43-54 : croire sur parole

Ce fonctionnaire royal nous oblige à affirmer que la foi est toujours étonnante. Qu'elle exige un long cheminement. C’est encourageant de retrouver cela partout dans l'évangile. La foi fait poser des gestes étonnants comme celui de cette femme perdant son sang, de cette autre qui réclame des miettes, les restes de sa miséricorde d'abord réservée aux juifs. La foi et notre évangile atteste cela, naît  suite à un long cheminent.

Jésus a très bien perçu que ce fonctionnaire royal était plus curieux de vérifier sa réputation que croyant : Vous n'aurez donc jamais la foi, car il vous faut des signes, des prodiges ?  Jésus, pourtant tellement soucieux de faire honneur à nos demandes, refuse de descendre chez lui. Ce Jésus si célèbre et si mal connu, ce Dieu des vivants (Lc 20, 38)lui offre plutôt une parole vivante (He 4,12) qui met, dans les deux sens du terme, ce fonctionnaire païen en chemin. En marche. Va, ton fils vit. À comprendre : non seulement il vit, mais il est vivant. Nous pouvons bien vivre sans pour autant être vivant.  Être vivant,  c'est nous laisser habiller de la résurrection.

Ton fils vit. Un chemin de foi commence pour le demandeur de la guérison de son fils. Une maturation de sa foi. Il fait confiance. Il accorde créance à Jésus. À l'arrivée de ses serviteurs, sa foi est encore fragile. Il demande à nouveau un signe : à quelle heure cela s'est-il produit. Et le voilà qui croit pour vrai et toute sa maisonnée. Il crut, lui et toute sa maison !  

Le poète David Portelance que chante Fred Pellerin montre bien que toute maturation de la foi commence par le doute : On me dit que le doute, c'est le bon Dieu qui clignote... C'est une défaite qui vaut toutes les victoires... Alors j'apprends à me tenir debout. 

Saintetés, hier, c'était l'enfant de ce fonctionnaire qui était mourant. Aujourd'hui, qui est [assez] sage pour comprendre, intelligent pour connaître (Os 14, 10) que c'est en chacun de nous que quelque chose se meure et qui nous pousse à demander à Jésus de descendre chez nous. Et Jésus nous offre une parole, je dis bien, personnalisée qui résonne à l'extérieur avec une force [mais] qui, perçue à l'intérieur, fait revivre les morts, et en éveillant la foi, suscite de vrais fils à Abraham (Mt 3, 9) (Beaudoin de Ford).

Il nous faut entrer dans cette compréhension actuelle de ce miracle. Il ne faut pas en rester à l'aspect purement historique en se disant : Tant mieux pour lui, il a eu ce qu'il voulait, ce fonctionnaire. Rien, vraiment rien, ne peut nous empêcher de vivre une expérience semblable à celle de ce fonctionnaire. Jésus est toujours là, à nous dire une parole qui nous remet en marche. Une parole vivante dans le cœur du Père, dans la bouche [du Fils] qui la proclame et dans le cœur de celui qui croit [en elle](Beaudoin de Ford). Jean de la Croix va très loin, il «pousse très fort» quand il fait dire au Père: je t'ai tout dit en ma Parole, je n'en ai point d'autre. Il ajoute: regarde-le bien [...] et tu entendras ce qu'il te dira.  Une autre manière d'entrer, comme ce fonctionnaire païen, dans la maturation de notre foi.
   
Benoît XVI dans sa dernière prise de parole avant sa résignation, précisait que Dieu, que la Parole qu'est Jésus, peut sembler endormie dans nos barques (Lc 5, 1-11) mais qu'elle ne lui a jamais fait défaut. Une Parole frappe à nos portes : Va, tu vis. Va, ton Église vit. Une telle parole ne s'assimile pas sans la ruminer longuement. 

Durant ce carême, il y a un regard que nous devons porter sur nous-mêmes et sur nos compagnes, un regard qui nous fait découvrir, chaque jour, que Dieu nous offre une Parole qui vient faire vivre en nous ce qui meurt.  Et c'est ce regard-là qui nourrit notre foi et la foi de l'Église. Il crut, lui et toute sa maison !  

À votre contemplation: le Christ durant toute sa vie n'a fait que rendre honneur, que rendre heureux ceux et celles qu'il rencontrait. Il a rendu la vue aux aveugles, guéri des malades, nourri des foules et ressuscité des morts.  Nous pouvons aussi, comme ce fonctionnaire, nous mettre en chemin pour rendre honneur  à la Parole personnalisée que Jésus nous adresse et que seule sa contemplation nous permet d'en saisir la délicatesse pour nous. AMEN.

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Date: 
Lundi, 1 avril, 2013

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