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2024-B-Mc 1, 7-11 -samedi du temps de NOËL- être des bien-aimés.

Année B : samedi du temps de NOËL. 

Mc 1, 7-11 :  Tu es bien-aimé. 
Observons que Marc, en ouverture de son évangile qui sert de toile de fond pour Matthieu et Luc, se fait discret sur le rituel du baptême de Jésus. Son regard porte sur l’après-baptême, sur la sortie de l’eau de Jésus. Une voix intérieure, entendue par Jésus seul et non par la foule, lui fait prendre conscience que Quelqu’un aime son humanité. Qu’il est un bien-aimé de Dieu. Jésus ne s’est jamais rassasié de cette parole tu es mon fils bien-aimé. Elle fut pour lui une véritable « résurrection » qui lui fit regarder les autres comme des bien-aimés de Dieu.
 
La priorité de Marc ne porte pas sur le passage d’un rituel à un autre. D’un baptême d’eau à un baptême en esprit. Elle conduit à une prise de conscience d’une relation profonde, de personne à personne, avec cette voix qu’il reconnaît comme celle de Dieu. 
 
En n’insistant pas sur un cérémonial précis, Marc d’emblée indique une direction : c’est la relation avec Dieu qui importe. Ce sera la toile de fond de chaque page de son évangile. Peu important d’être dans l’Église ou pas, d’avoir des comportements bons ou mauvais, humains ou inhumains, transgenre ou pas, riche ou pauvre, l’important est de s’entendre dire tu es bien-aimé. Nos failles si profondes sont-elles, ne causent pas de déplaisir, mais attirent la compassion de Dieu sur nous. 
 
S’entendre dire tu es bien-aimé n’a rien à voir avec le méritoire. Nous avons été éduqués à mériter d'être aimés, à faire des choses qui nous rendent aimables et dignes de l'affection des autres. Nous oublions d’écouter ces mots en profondeur et avec toute la contemplation qu’ils exigent. Nous peinons à en ressentir l’émerveillement jusqu’à crier « oh » ou « wow » ou « alléluia ». Ces mots peuvent aider à être heureux et à affronter l’existence avec confiance. Pourtant, ils ne semblent pas trop nous déranger. Se savoir bien-aimés, ce sont des mots qui font ciel en nous.
 
Le baptême de Jésus comme le nôtre n’a aucun attrait si nous ne laissons pas entrer en nous ces paroles bouleversantes : nous sommes des bien-aimés. Quelle étonnante déclaration et si on ajoute en toi j’ai mis toute ma joie elle se transforme en folie d’amour pour chacun de nous ! Personne n’est assez ignoble pour que cette déclaration ne lui soit pas adressée. C’est tout simple… à dire, mais à l’accueillir pour ce qu’elle est vraiment, c’est autre chose. François d’Assise a compris cela quand il écrit que là où se trouve la haine, que je mette l’amour.
 
Pour plusieurs, le baptême consiste à tout réduire à des pratiques religieuses que l’on « doit » respecter. C’est un passeport pour le ciel. Cela engendre une vie de foi ennuyeuse, des chrétiens stériles sans désir de Dieu, sans aucune créativité ni passion pour transmettre sa foi. Simone Weil ne s’est pas trompée lorsqu’elle a écrit que là où le désir de rencontrer Dieu fait défaut, il n’y a pas de croyants, mais de pauvres caricatures de personnes qui se tournent vers Dieu par peur ou par intérêt. 
 
 
Marc dès les premiers mots de son Évangile nous propose un chemin, celui de l’intériorité. Intérioriser la joie d’être bien-aimés. La foi chrétienne n’est pas une série de vérité à croire, c’est un chemin à parcourir à son rythme les yeux fixés sur Jésus (He 10,20) et où il y a de tout : des moments de marche joyeuse et de recherche, des épreuves à surmonter, des reculs, des décisions inévitables, des doutes et des questions.
 
L’important, c'est d’être des photophores de Jésus. Pas une guirlande aux couleurs criardes qu’on enlève maintenant que le temps de Noël se termine, mais une douce présence qui indique notre proximité avec Dieu et nos proches. Si Dieu est en nous, les ténèbres n’assombrissent pas nos regards.
 

À votre contemplation. Saisis par cette déclaration, ne la laissons pas quitter nos mémoires. Jésus nous fait ce qu’il est des bien-aimés de son Père. Lorsqu’il déclare que là où je suis, là aussi sera mon serviteur, il ne s’adresse pas aux évêques, ni aux prêtres, mais à chacun d’entre nous à qui il confie la tâche de vivre et d’être ses bien-aimés dans le monde. Voilà notre projet pour ce long temps ordinaire qui reprend.  AMEN.

  

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Mardi, 2 janvier, 2024

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