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Année B: Mardi 7e semaine de Pâques (litbp07m.12)
Jn 17, 1- 11a être des tenants lieux de Dieu sur la terre  (A Gesché)

Jésus termine la première messe de l’Histoire par une immense prière d’action de grâce, dite la prière royale ou sacerdotale. À la veille de sa passion, de cette première messe de l'Histoire, Jésus s’interpose entre son Père et les siens. Il intercède pour ses Apôtres mais aussi pour chacun de nous qui grâce à eux, croyons en ce Dieu désirable mais ajoute André Fossion, non nécessaire pour être heureux.

Lisons bien, contemplons longuement cette prière de Jésus. Elle nous dit qui est Jésus et qui nous sommes. Jésus nous révèle à la fois son identité, son destin, sa mission et notre identité, notre destinée, notre mission. Prière mystère pascal d'un Fils qui glorifie son Père et que le Père glorifie. Prière actualisant le Christ aimant jusqu’au bout, donnant sa vie pour que nous partagions sa gloire

Ce que Jésus laisse voir dans sa prière inaugurale de la première eucharistie de l'Histoire est sans mot tant elle confirme son plus grand désir de nous voir partager sa gloire. Je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire ! Que tous puissent voir ma gloire. Que peut-il nous arriver de plus beau que de nous savoir capable de la gloire de voir le Père ? Cette prière nous fait entendre les plus mots du monde, les plus indispensables, les plus chargés de Vie, les plus chargés d'Amour, les plus chargés de Joie. Je dis cela pour qu'ils aient la joie, la mienne en plénitude (Jn 17, 3).

Et comme si ce n'était pas assez, Jésus ajoute : Qu’ils soit en nous, comme Toi, Père, tu es en moi, et moi en Toi… (Jean 17, 21)… Bref, c'est une invitation à une Vie de relation, de Communion jusqu’à l’Union. Et Jésus veut demeurer en nous pour que nous vivions dans cette Joie d’extrême. De cette communion d’Amour extrême.

Nous ne saisissons pas assez que cette prière dite sacerdotale de Jésus rejoint une autre prière, celle qu'il nous a enseigné : que ton nom soit sanctifié  est traduit ici que ton Fils te glorifie;  que ta volonté soit faite devient j'ai achevé ton oeuvre que tu m'as donné à faire ;  délivre-nous du mal est une autre manière de dire Père, garde-les du mauvais.

Saintetés, cette gloire que Dieu nous offre n'est pas seule à nous attirer. Notre «gloire source» est atténuée par les gloires de ce monde dont les attractions sur nous sont permanentes et constantes. Et pourtant y-a-t-il plus belle gloire, plus grande gloire et c'est le sens de l'Ascension, que d'être des tenants lieux de Dieu sur la terre  (A Gesché) ? La gloire que Jésus nous offre, c'est de nous confier à travers notre vie de tous les jours, de notre votre en apparence si banale et si insignifiante parfois, l'accomplissement de son oeuvre.  De montrer sa gloire au monde. Notre vocation est de vivre dans cet esprit de gloire, de montrer cette gloire qui est son amour inconditionnel, incommensurable, cette tendresse de bonté et de confiance infinies.

Au premier jour du monde, Dieu nous a confié de parachever sa création.  Au soir de son entrée dans sa Passion, Jésus nous prie de montrer au monde sa gloire. Au matin de son retour au Père, nous recevons le mandat  d'être les lieutenants de son Père, d'être sa Présence c'est-à-dire de tenant lieu de Dieu sur terre (A Gesché). Depuis le premier matin du monde,  Dieu se révèle au monde par nous. Quelle responsabilité! Quelle belle mission aussi !

Dans la première lecture, Paul pour décrire cette mission affirme que désormais sa vie ne compte plus, qu'il poursuit sa course jusqu'au bout pour achever le ministère reçu du Seigneur :  rendre témoignage à la Bonne nouvelle.

Une eucharistie où Jésus nous montre le chemin pour que nous marchions sur ses traces ( cf 1 Pi 2, 21) pour que nous reflétions la gloire du Seigneur et (que nous) soyons transfigurés de gloire en gloire par l'Esprit ( 2 Co 3, 18). AMEN.