2010-C- Dimanche Pentecôte - Jn 14, 15-16, 23-26 : la nouveauté a été répandue dans vos cœurs

Année C : Dimanche de la Pentecôte
Jn 14, 15-16, 23-26 : la nouveauté a été répandue dans vos cœurs

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Sans l’Esprit saint, écrit lePatriarche maronite (libanais) Hazim,  le Christ reste dans le passé, l’Évangile une simple lettre morte, l’Église une simple organisation, l’autorité une domination, la mission une propagande, la prière personnelle un monologue stérile et l’agir chrétien une morale d’esclave. En revanche, avec l’Esprit saint, le Christ Ressuscité est là, et son Évangile est vraiment puissance de vie. L’Église est communion, l’autorité un service libérateur, la mission une Pentecôte. Oui, Il n’y a rien de plus grand que l’Esprit-saint (Augustin).
Même si c’est difficile, faisons silence au-dedans de nous, accueillons-le en nous…

Homélie :

Ce matin, nous célébrons le commencement de notre existence chrétienne. Ce qui n’était qu’une promesse de Dieu devient, avec le don de l’Esprit saint, accomplissement. Le but de la vie chrétienne, dit Séraphin de Sarov, est d’acquérir le saint Esprit parce qu’il vient achever en nous notre personnalité chrétienne. Pour citer Marie Noël, notre personnalité chrétienne se définit ainsi :Dieu est dans ma maison; elle ajoute : même si je prie peu, même quand je vous ai perdu. Jean vient de nous dire : nous viendrons chez lui, nous irons demeurer près de lui (Jn 14, 16).L’Esprit atteste, et c’est là notre personnalité chrétienne, que nous sommes enfants de Dieu (Rm 8, 16), jusqu’à respirer et vivre de sa bonté et sa tendresse (Ps 51).

Voilà ce qui est nouveau : tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu (Rm 8, 14, 17). Voilà ce qui est encore nouveau, et c’est sur cette nouveauté-là que s’ouvrent les actes des apôtres : nous sommes désormais capable de vivre entre nous de l’esprit de communion qui existe en Dieu, de vivre dans la lumière comme Il est lui-même dans la lumière (1 Jn 1, 6).

Quand arriva le jour de la Pentecôte, et c’est ce qu’a compris la foule en entendant proclamer dans toutes les langues que Dieu est vivant, l’Esprit, rayon de ta lumière, cœur de tous les fidèles (séquence), a fait des apôtres, a fait de nous, des créatures nouvelles. Créatures nouvelles parce que désormais le souffle de Dieu devient notre souffle; parce qu’en nous, il n’y a qu’un cœur et qu’une âme (Ac 4, 32),celui de Dieu; parce que chacun de nous est une lettre du Christ écrite avec l’Esprit du Dieu vivant (2 Co 3, 3).

Y-a-t-il quelque chose de plus nouveau que de ne plus vivre sous l’emprise des choses d’en bas [la chair], mais sous l’emprise de l’Esprit, des choses d’en haut (Rm 8, 8-17)?Y a-t-il quelque chose de plus urgent que de ne pas rechercher l’esprit du monde basé sur l’avoir plus, mais de posséder l’Esprit de Dieu pour connaître les dons que Dieu nous faits (Rm 8, 8-17)?  Y-a-t-il parole plus envoutante que celle de crier vers le Père en l’appelant Abba!    Y-a-t-il nouveauté plus indescriptible que de savoir Dieu présent en nous?

Le monde que Dieu a mis sous nos pieds est si fascinant que nous oublions parfois de lever les yeux vers les choses d’en haut. Dans une culture comme la nôtre qui nous sort de nous-mêmes, dans un environnement tout centré sur l’extérieur, nous avons de la difficulté àdéposer dans les celliers de nos mémoires  que nous sommes aussi des héritiers de Dieu, des héritiers avec le Christ, […] des héritiers de sa gloire.  Nous ne pouvons pas avancer plus loin dans le mystère. Mettons-nous à contempler, nous verrons combien précieux nous sommes pour Dieu. Tellement précieux qu’il s’est livré pour nous.  

C’est seulement en entrant, en intériorisant, en contemplant ces mots – l’Esprit nous faits héritiers de sa gloire – que nous arriverons à comprendre que ce sont des mots salutaires, des mots qui donnent de la grandeur, de la gloire à nos vies, des mots presque mystères, sinon mystérieux, tant ils ouvrent notre existence sur une vie nouvelle. 

Jésus n’est pas venu promulguer des règles morales. Jésus n’est pas venu apporter la paix, ni le bien-être, ni même un monde meilleur, écrit Benoît XVI dans son livre sur Jésus-Christ. Il nous a apporté Dieu. Dès lors, nous connaissons sa face, dès lors, nous pouvons l’invoquer. Dès lors, nous connaissons le chemin que, comme homme, nous devons prendre dans ce monde. 

Au jour de la Pentecôte, et c’est une nouveauté sans précédent dans l’histoire de l’humanité : l’amour de Dieu a été répandu dans vos cœurs, dans nos cœurs vils (Thérèse d’Avila).  Au jour de la Pentecôte, Dieu nous confirme, par son Esprit, que nous sommes à peine moindres qu’un Dieu, couronnés de gloire et de splendeur (Ps 8). Il atteste par ce même Esprit, qu’il est notre berger (Ps 23), tendresse et miséricorde (Ps 51) et que nous ne manquons de rien (Ps 23).

Mais cet Esprit de Dieu ne fait pas ce qu’il veut de nous. À une question posée par une catéchète qui demandait aux enfants : que fait l’Esprit-saint quand il vient en nous? un enfant lui répondit : Madame, il fait ce qu’il peut. L’enfant a compris que Dieu dans nos vies, fait ce qu’il peut parce qu’il se heurte aux résistances que nous avons à vivre des choses d’en haut, en fils de lumière.

En ce jour de grande solennité  Heureux l’homme (Ps 1)qui n’éteint pas l’Esprit en lui (1 Th 5, 19). Heureux ceux et celles sur qui le Seigneur envoie son Esprit [pour] qu’il renouvelle la face de la terre. AMEN.

 

 
 

Année: 
Date: 
Samedi, 1 mai, 2010

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