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2008-B- Jn 20, 11-18-Mardi octave Pâques - Ressuscité ?

Année A : Mardi de l’octave de Pâques (litap00m.08)
Jn 20, 11-18 : Ressuscité ?

Écoutons cette page avec l’innocence d’une première écoute. Il ne s’agit pas d’une page comme les autres. N’écoutons pas ce récit comme celui de la résurrection d’un autre : Jésus. Ne lisons pas  cette page comme un événement extérieur, lointain, dont personne ne fut témoin et qui se serait produit au soleil levant. Ce récit, c’est celui de « mon serviteur qui réussira » disait la 1re lecture du Vendredi saint. C’est celui du « je m’en vais, mais je reviendrai vers vous » (Jn14, 28).Ce récit, c’est celui de notre résurrection. C’est une page qui nous ressuscite.

Marie Madeleine cherchait à retrouver son Jésus. Elle voulait plus voir que croire. Elle cherchait avec ses yeux humains. Elle était encore enfermée dans «son» monde –même après toutes ces années de fréquentation de Jésus. Elle était tellement sous le choc de l’avoir vu mort qu’elle n’entendait plus rien. Tellement hystérique – l’expression est de saint Luc-, délirante qu’elle n’arrivait pas à se remémorer que Jésus lui avait annoncé au moment où elle versait son parfum sur ses pieds, sa mort et sa résurrection.   En se faisant reconnaître à cette femme, Marie, Jésus l’a ressuscité. Il lui a redonné souffle et vie. Elle est devenue l’apôtre des apôtres.

Mais en refusant d’être touché –alors qu’il acceptait de l’être avant sa mort – Jésus confirmait à Marie qu’il était entré dans un nouveau mode d’existence.   Ne me touche pas, car je ne suis plus de « votre » monde  de votre chair. Ne te fie plus, dit Jésus, à tes sens trompeurs, crois en ma Parole.  Ne me touche pas, car « je ne suis pas encore remonté vers mon Père et votre Père ».  « Touche-moi des mains de la foi, du doigt du désir, de l’étreinte de l’amour » (S. Bernard). Désormais, c’est avec l’élan de son cœur et non avec ses mains, c’est par le désir et non par l’œil, par la foi et non par les sens qu’elle est invité à toucher « son » Jésus. Désormais "ce que l’œil n’a pas vu ni l’oreille entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme", c’est la foi qui nous le fera toucher. Mystère d’un ordre nouveau, d’un touché nouveau.

Saintes femmes aux yeux de Pâques, « Voici le jour que le Seigneur a fait, tressaillons d’allégresse et réjouissons-nous en lui ! »  La joie se lève pour envahir le monde. Mais cette joie fait peur. Matthieu disait dans la nuit de Pâques, cesser d’avoir peur. La joie de Pâques n’est pas la joie d’une heure. Elle n’est pas la joie fugitive d’une chaleur, d’un succès, d’une étreinte. La Joie de Pâques n’est pas une petite joie, ni même une grande joie provisoire. Elle est immense, infinie, sans retour. Elle est la Joie qui  « naît des réalités d’en haut » disait Paul dimanche matin.  La Joie nous sort de nos tombeaux de tristesse, d’angoisse, de haine. Elle vient à notre rencontre.

La joie de Pâques efface les ténèbres. Elle ne s’accommode d’aucune ombre, ni du mensonge, ni de la tristesse, ni du regret. Elle est envahissante. La joie de Pâques n’est pas aveuglante. C’est cette joie que Jésus demanda à Marie Madeleine d’aller annoncer aux disciples apeurés. C’est cette joie qui nous fait montrer « que nous avons vu le Seigneur ». Cette joie ressuscite, nous ressuscite.

Soyons des « alléluias » des pieds à la tête et, comme l’exprime Augustin, des « alléluias » «par notre conduite et nos paroles, par nos sentiments et nos discours, par notre langage et notre vie ».  Des « alléluias » pour alléger notre fardeau; pour soutenir notre marche en ces temps où Jésus n’est pas connu; pour ne pas nous égarer dans l’acédie, le sommeil.

Elle fut tellement « alléluia » Marie-Madeleine qu’elle est devenue l’apôtre des apôtres. « Elle est revenue embaumée  celle qui s’en était allée embaumer le corps de Jésus (saint Bernard)». Il ajoute : « elle est revenue embaumée par la joyeuse annonce de la résurrection toute neuve et odoriférante ». Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui portent la bonne nouvelle de la joie, la bonne nouvelle du bonheur. Aussi bien maintenant vivre cette eucharistie pascale dans la joie parce que c’est ce que nous vivrons durant toute l’éternité. AMEN
 
  

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Date: 
Mardi, 1 avril, 2008

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