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2006 -B : Mtt 5, 27-32 Vendredi 10e semaine ordinaire- qui est le chrétien ?

Année B : vendredi 10e semaine ORDINAIRE  (litbo10v.06)
Matthieu 5, 27-32 : qui est le chrétien ?
  
« Qui est chrétien ? » La question a été posée en 1965 à la fin du concile par un jeune théologien Balthasar. Elle a fait beaucoup de vagues tant elle semblait évidente dans la société d’alors. Aujourd’hui, dans notre société postmoderne, postchrétienne, la question à nous poser n’est plus « qui est chrétien » mais bien « qui est le chrétien ». Tout en nous offrant ce matin la grâce de nous reposer cette question, Matthieu dans l’Évangile que nous venons d’entendre, nous offre des pistes pour y répondre aussi.

Mais pour que cette page de Matthieu prenne tout son sens, il nous faut entrer dans ce grand silence (épître)  pour écouter la Voix de Dieu, pour en saisir sa Présence. Tout au long de ce chapitre 5, Matthieu nous livre « un enseignement élémentaire (He 6, 1)», un chemin qui nous place devant un mode d’existence chrétienne. Alors qu’aujourd’hui toute indication limitative semble être un déni de droit, Matthieu en insistant à répétition sur le « ne pas  », «  moi je vous dis », nous tourne vers l’autre. Le gros bon sens veut que nos droits et libertés s’accompagnent d’une frontière, celle des droits et libertés de l’autre. Matthieu promeut la santé de la collectivité comme mode d’existence. Nos yeux, nos regards, nos mains peuvent avoir beaucoup d’impact sur l’épanouissement de l’autre.

C’est, un « commencement » de réponse à « qui est le chrétien ? ». C’est celui dont la manière de vivre est inspirée par l’existence de l’autre. Paul disait : la « foi opère par l’amour (Gal, 5,6) ». Dans une formule-choc, Marcel Gauchet écrivait que « la spécificité de la foi est la sortie de la religion ». Voilà qui résume bien cette page de Matthieu qui nous invite à sortir de choses à faire ou a « couper » pour promouvoir un mode d’existence à la manière de Jésus.  « Nous ne naissons pas chrétiens, nous le devenons (Tertullien)». Nous ne naissons pas dans ce mode d’existence, nous le bâtissons au quotidien en allant de « commencement en commencement, par des commencements qui n’ont pas de fin (Grégoire de Nysse)».
 
Avec justesse, Thérèse d’Avila écrit au seuil des 3e demeures : « nous qui portons l’habit d’un ordre religieux et que nous l’avons pris volontairement,  que nous avons tout quitté pour Dieu, c’est un grand mal de croire avoir tout accompli ».  C’est un grand mal de soupçonner que nous pratiquons cette page avec une « très haute perfection ».

Contemplatives, contemplatifs,  « si la grâce de l’Esprit Saint habite le cœur d'un homme, même en une mesure infime, cet homme pleure pour tous les hommes (Silouane) ». Autour de nous, il y a des hommes et des femmes qui pratiquent, grâce à l’Esprit de Dieu, ce langage de l’existence de l’autre.  Des hommes et des femmes pratiquent une vie trinitaire, reflet du « Tout autre ».

Nous avons une manière de vivre, un mode d’existence qui comme Élie prend forme quand nous nous tenons sur la montagne de Dieu, quand nous « sortons dans la montagne pour nous tenir devant le Seigneur. Il va passer ».   Élie «éprouvait une ardeur jalouse pour toi, Seigneur Dieu de l’univers » ardeur d’autant plus grand que les « fils d’Israël ont abandonné ton alliance ». Ici sur cette terre sainte, monastique notre éprouvons même « ardeur jalouse » parce que, selon une belle formule de Johan Metz, «notre monde préfère dire OUI à la religion et NON  à Dieu ». Cette formule ramasse bien le sens de ce passage de Matthieu.

À votre contemplation : nier la beauté de l’autre, c’est nier la beauté de la vie.  Matthieu nous offre un chemin de vérité et de vie. La manière de vivre qu’il suggère dans ce « moi je vous dis » est inspirée de la manière trinitaire de vivre de notre Dieu. Cela change tout. La différence chrétienne nous engage à « répudier » nos regards qui tuent, nos mains qui s’approprient tout, nos yeux en délire de convoitise. Qui est le chrétien ?  Notre hésitation a y répondre dérive plutôt de la maladie de notre foi et de notre charité que de notre incapacité de langage à parler de Dieu. N’ayons pas peur d’être cette parole de « sens » à la vie qui annonce un salut possible à tous. Mais à l’origine de cette parole de « sens », il y a « la  foi opérant par amour ».  « Oui, que ta « miséricorde, Seigneur agisse en nous et nous guérisse. Transforme-nous par ta grâce pour que nous puissions te plaire en toute chose » (oraison finale) AMEN

Accueil : si ton œil est dans la lumière, ta vie toute entière est dans la lumière. Nous voyons la lumière du dehors à partir de la lumière du dedans. Nous vivons la joie au dehors à partir de celle qui nous vivons au-dedans. Nous entendrons cette page de Matthieu a p   artir de notre capacité a écouter la voix du Seigneur

 

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Date: 
Samedi, 1 juillet, 2006

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