Vous êtes ici

Ajouter un commentaire

2006-B- Mc 10, 1-12-Vendredi 7e semaine ordinaire - le mystère de l'autre

Année B : Vendredi de la 7e semaine ORDINAIRE B (litbo07v.06)
Mc 10, 1-12 les exigences du mariage LE MYSTÈRE DE L'AUTRE

« Pour le mettre à l’épreuve ». Épreuve pour Jésus. « Épreuve » pour moi tant l’interprétation de cette page qui fait mal et fait souffrir semble d’une rigidité incompatible avec l’Évangile. 

Aujourd’hui comme hier, dès nos origines, Dieu n’a pas voulu que nous soyons seuls. Dès nos origines, Dieu nous a fait à son image. Il nous a fait « relation » « ouverture » à l’autre.  Il nous a voulu capables d’une vie tout orientée à n’exister que pour l’autre.  Dieu nous a comme poussé, non pas par manque, mais par grâce, à sortir de nous-mêmes et à nous mettre en recherche jusqu’à épouser le « mystère de l’autre » pour les conjoints. Le mystère de Dieu pour les consacrés. 

Mais « être couronné de gloire » pour citer le rituel orthodoxe du mariage, ce vivre ensemble dans ce « sacerdoce conjugal », comme dans une communauté n’est possible qu’en devenant « création nouvelle ». « Dans le Christ, nous sommes devenus création nouvelle. » Il ajoute « ce qui est vieux est passé, voici que tout est devenu nouveau. (2 Cor5, 17) » Création nouvelle qui ouvre sur une « miséricorde » mutuelle, l’un pour l’autre.

Ce devenir là est une porte étroite qui passe par le remplacement de l’exaltation de l’individualisme, de l’adulation du moi par celui du service de l’autre. Conjoints, moniales, nous avons en nous les gènes de ce Dieu qui nous a donné dit Catherine de Sienne, cette beauté de « vivre en forme de Trinité » non seulement au début de toute relation, au début de notre entrée ici, mais toute notre vie.

Pour chacun d’entre nous, que nous soyons moines ou laïcs, vient un jour, qui peut parfois durer de longues années, où le mystère de ce service mutuel se transforme en contrariété, en agressivité, en souffrance, et parfois même en haine. Quand cette saison nous affecte, il faut nous souvenir que Jésus a vécu jusqu’au bout, jusqu’à la perfection ce mystère du service en s’abaissant comme personne ne l’a fait avant ni après lui. Il nous a donné l’exemple du comment nous servir mutuellement.

Contemplatives, contemplatifs, ce mystère d’une vie en forme de beauté trinitaire nous ne le comprendrons jamais pleinement. Il nous échappe. Ce mystère de la fascination de l’autre passe par le mystère de notre fascination pour Jésus qui nous motive à servir dans un environnement conjugal, communautaire où nous n’aurions pas choisi de vivre. Ce mystère du service, osons le dire, comportera toujours une certaine souffrance, car nous ne sommes jamais totalement prêts à nous ouvrir au mystère de la fascination de l’autre. « Soyez parfait. »   La fidélité dans le mariage comme celle de la consécration à Dieu est une fidélité à servir qui scelle un pacte d'alliance à devenir mutuellement « don total ». Devenir mutuellement visage de cet insondable mystère de l'Autre qu'est Dieu et qui nous « choisis pour nous servir mutuellement ». Bien différent que de se servir, que de promouvoir sa renommée !

La réaction virulente de Jésus à la question « est-il permis ?» s'enracine dans cette perspective du mystère du service de l'autre comme chemin d’accomplissement. « Est-il permis? » Une question à entendre autrement qu’en terme légaliste, morale, « Est-il permis » d’envisager que dans nos relations mutuelles entre conjoints, membres d’une communauté nous puissions vivre de la beauté de Dieu ? « Est-il permis » de n’exister que pour l’Autre? « Est-il permis » de ne plus s’auto suffire pour accueillir l’autre? « Est-il permis » de souffrir jusqu’à la mort pour demeurer « en forme de vie trinitaire? » « Est-il permis » que mon « moi » soit le Sien ? Que mon « oui » soit « oui »? 

À votre contemplation : « Nous proclamons heureux ceux qui tiennent bon… Ceux qui ne gémissent pas les uns contre les autres. »  Nous proclamons heureux ceux qui se refusent de juger pour ne pas être jugé comme n’ayant pas l’esprit de Jésus. Nous proclamons heureux ceux qui vivent à la ressemblance de Dieu jusqu’à manifester sa Beauté dans leur manière de vivre ensemble, jusqu’à devenir « offrande », pain de vie pour l’autre. AMEN.
 
  

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Samedi, 1 juillet, 2006

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.