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2006- B: Dimanche 25e semaine ordinaire - Mc 9, 30-37 Descendre pour monter

2006- Année B: 25e dimanche ordinaire   :

Descendre pour monter  (Mc 9, 30-37)


Jésus est humain. Il connaît et comprend nos comportements. Nous sommes ce matin devant l’un de ces comportements humains qui nous caractérisent tous et toutes.  Qui n’arriverait pas des heures à l’avance pour avoir les meilleures places à une audience papale ? Un chanteur « idole » offre un concert d’un soir. Des gens passent la nuit dehors pour obtenir les meilleurs billets. Même l’Évangile nous décrit que des hommes et femmes se bousculaient, jouaient du coude pour s’approcher de Jésus, Le toucher et pouvoir être guéris. Cette réalité, Jésus ne la juge. Il observe que nous sommes imprégnés d’une impulsion à nous faire remarquer. C’est vrai dans notre société, dans notre Église, dans toute vie de couple.

Jésus n’est pas venu nous faire rater nos vies. Il n’est pas venu aliéner l’humain pour l’amputer de tous ces désirs de croissance, de réussite, de reconnaissance qui font partie de nous et qui ne seront jamais comblés. Il est venu pour que nous menions une existence riche. Que nous ayons une vie de plénitude vécue en plénitude. 

Ne confondons pas réussir sa vie avec vouloir être le premier. Ce n’est pas la même chose. Pour Jésus, l’enjeu n’est pas de nous couper les ailes, du tuer en nous l’enthousiasme de nous réaliser, de nous épanouir « mutuellement ». Il est venu nous éveiller à autre chose. Jésus est venu nous indiquer un chemin pour réussir nos vies et dans la vie. Il vient réveiller en nous cette audace d’affirmer que nous sommes « conjugalités », que nous sommes faits pour bien vivre entre nous, sans haine dans nos cœurs, « sans rivalités, sans hypocrisie, sans partialité »

Vouloir réussir sa vie est quelque chose de noble. Vouloir être le premier c’est autre chose. Il faut orienter nos vies vers ce qui peut nous combler. Jacques nous offrait tantôt les conséquences du « chacun pour soi » : « jalousie, rivalités qui mènent aux désordres ». Il ajoutait que malgré toutes nos astuces « nous n’obtenons rien ». Devenir humain, voilà ce que nous voulons. Voilà ce qui est noble. Devenir imbu de nous même, c’est « l’enfer de l’enfer » parce que l’autre n’existe alors que pour le combattre, que pour partir en guerre contre lui.

Dans l’esprit de Jésus, dans l’esprit de ce week-end, la première place à envier, à rechercher ne doit pas être l’occasion de trouble de tension continuels. Elle devrait nous apporter la paix véritable. C’est bien là que se trouve le grand paradoxe de l’Evangile. De ceux qui sont « choisis pour servir ». Jésus nous laisse pressentir que la première place, la meilleure place, celle qui est toute proche de Lui, celle qu’Il désire pour nous, passe par des voies tout à fait nouvelles, très différentes de celles que nous imaginions.

La première place et la vie de Jésus nous l’indique, n’est pas de dominer, de nous imposer mais de servir. Nous parvenons à la première place par l’anéantissement. La pratique du parfait serviteur consiste à n’avoir d’autre soin que de mourir à nos opérations de charmeur, pour donner lieu à Dieu de vivre et d’opérer en nous. « Il faut désapprendre  écrivait dans son journal intime Tolstoï « cette terrible ivresse de soi-même, de son moi ». Dieu se tient en nous quand nous ne tenons plus à nous, quand nos comportements cessent d’être « autiste », cette « perturbation affective caractérisée par un repliement sur soi » dit le dictionnaire Larousse

C’est bien pourquoi Son Royaume n’est pas de ce monde ! Il est bien Roi, mais pas à la manière des puissants de la terre, qui font sentir aux autres le poids de leur pouvoir. Il est venu au milieu de nous comme Celui qui sert. Telle était bien l’idée de la première lecture, qui faisait écho au chant du Serviteur du Livre du Prophète Isaïe. Cette première place que nous offre Jésus, est celle qu’ont recherchée les saints de tous les temps, ces hommes et ces femmes qui, par milliers, connus ou inconnus, ont fini par se trouver eux-mêmes, par devenir des êtres vraiment libres, rayonnants de joie et de paix, en donnant leur vie pour le Christ. Car c’est en perdant sa vie que l’on se trouve !

Cette première place, Jésus nous invite à la chercher, nous aussi, en nous approchant de Lui. Il nous invite à Lui devenir toujours plus proches, pour parvenir, si possible, un jour, à devenir semblables à Lui. La première place est celle de mener une « vie livrée », de mener une vie d’hommes et de femmes eucharistiques. AMEN
 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Vendredi, 1 septembre, 2006

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