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2006-B : Dimanche 14e semaine ordinaire- Mc 6, 1-6 -J'ai peur de ne pas voir Jésus qui passe

Année B : 14e dimanche ORDINAIRE (litbo14d.06)

Mc 6, 1-6

Toute la liturgie de ce jour se construit autour des difficultés qu’attendent les messages de Dieu, les Prophètes de tous les temps : Hier, c’était Ézéchiel qui entendit la voix de Dieu lui dire : « Fils d’homme, te t’envoie vers ce peuple de rebelles. Ces fils ont le visage dur et le coeur obstiné ». Le texte ajoute «  qu’ils écoutent ou qu’ils refusent, ils sauront qu’un prophète s’est levé » (1er lect).

A travers l’exemple de Paul, la 2e lecture nous dit que ce prophète doit surtout combattre des ennemis intérieurs, personnels et redoutables. « Une écharde dans sa chair ». Cette écharde, cette pauvreté semble faire partie de la condition de tout envoyé pour qu’il soit clair que la « la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse de l’envoyé ». Le seigneur ne donne pas de repos à ses envoyés.

Ce qui est vrai pour les prophètes, Paul, s’applique aussi à l’Envoyé des envoyés : Jésus. En retournant « chez lui », après avoir attiré des foules,  Jésus n’est pas reconnu « chez lui »  Leur étonnant s’est vite transformé en inquisition: d’où lui vient cette sagesse. Il n’est que le fils du charpentier. Il n’a pas fait d’étude. Au lieu de l’étonnant, on est « choqué » à cause de lui.

Le fait de connaître quelqu’un est un obstacle pour le connaître vraiment. « On ne connaît vraiment quelqu’un qu’en mettant nos pieds dans ses souliers ». Pour toute réponse, Jésus ne se fâche pas, ne répudie pas les gens. Il dit «  personne  n’est vraiment connue chez lui ». Les personnes qui nous sont les plus « méconnues » sont celles qui sont les plus proches de nous.

Ce passage de l’Évangile, ce matin, me semble un avertissement subtil pour chacun de nous. Ne commettons pas la même erreur que les nazaréens. Jésus revient dans son pays, chez nous, au fond de nos cœurs, chaque fois que son Évangile est annoncée dans ce pays d’ici, qui a bien des égards est la terre natale de Jésus, tant dès le début il était, là en notre milieu. Ce que Nazareth était pour Jésus, notre terre d’ici, celle de l’Europe, est une terre qui a vu naître, grandir Jésus. Berceau de la foi, du christianisme.

Comme au temps de Marc, Jésus aujourd’hui risque de ne pas être reconnu. La charte constitutionnelle de la nouvelle Europe a « chassé » la question de Jésus.

Ce passage de l’Évangile s’adresse à nous. Il nous dit que nous aussi nous pouvons ne pas reconnaître Jésus qui revient chez lui. Jésus nous laisse libre de le reconnaître. Il propose, n’impose pas ses dons, sa présence.  Il ne se fâche pas. Il retire sans faire de bruit autre que l’étonnement au fond de nos cœurs. Il est tout simplement parti. Un jour, il fut mal accueilli dans un village ; les disciples indignés lui proposèrent de faire descendre le feu du ciel sur ce village, mais Jésus se retourna et les réprimanda (cf. Lc 9, 54). ».

Jésus se fait même timide. Semble avoir une personnalité « timide ». Il a bien plus de respect pour notre liberté que nous n’en avons pour la liberté les uns des autres. Ceci crée une grande responsabilité. Saint Augustin disait : « J’ai peur de Jésus qui passe » (Timeo Jesum transeuntem). Il pourrait en effet passer sans que je m’en rende compte, passer alors que je ne suis pas prêt à l’accueillir.
Son passage est toujours un passage de grâce. Marc dit, de manière synthétique qu’un jour de sabbat, arrivé à Nazareth, Jésus « se mit à enseigner dans la synagogue ». Mais l’Evangile de Luc spécifie également ce qu’il enseigna et ce qu’il déclara, ce jour de sabbat. Il déclara être venu « porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » (Lc 4, 18-19).

Ce que Jésus proclama dans la synagogue de Nazareth était donc le premier jubilé chrétien de l’histoire, la première grande « année de grâce », dont tous les jubilés et les « années saintes » ne sont qu’une commémoration

La question est claire : qui est Jésus que nous sommes venus rencontrer ce matin, Comme hier, il nous ouvre les Écritures. Il nous appelle a devenir Prophètes de notre temps. Personne n’est exclu de cette mission. Sommes-nous prêts a le reconnaître jusqu’à nous lever à notre tour pour revivre l’expérience d’Ézéchiel, jusqu’à clamer avec Paul que notre « faiblesse est plus puissant outil d’évangélisation. ».

Que cette bonne nouvelle soit portée à tous. AMEN


 

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Date: 
Samedi, 1 juillet, 2006

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