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ANNÉE C

 
 
L’ANNÉE LITURGIQUE "C" DÉBUTANT LE DIMANCHE 2 DÉCEMBRE 2018 (AVEC LE TEMPS DE L'AVENT) SE TERMINERA LE SAMEDI 30 NOVEMBRE 2019 AVEC L'ÉVANGÉLISTE LUC.
 
Qui est l’évangéliste Luc et son message pour cette nouvelle année liturgique "C" ? 
 
Des exégètes nous disent qu’il est un Syrien, un païen-converti, un disciple de Jésus Christ, un médecin d’Antioche, cultivé, délicat et, surtout, proche de l’Apôtre Paul. Pourtant, ce dernier est décédé, martyr, à Rome, une vingtaine d’années avant  que l’évangéliste n’écrive son évangile. Mais, de nombreux disciples de Paul ont témoigné à son sujet et ont influencé l’écrivain Luc. Dans l’iconographie chrétienne des Évangiles1 , des iconographes représentent l’évangéliste par un boeuf qui symbolise la bonté, le calme, la force paisible, mais aussi « l’animal offert en sacrifice par les prêtres » D’autres, comme Saint Jérôme, à cause des premiers chapitres de l’évangile, suggère plutôt le taureau apparenté à la passion. 
 
La manière d’écrire son évangile situe Luc dans le monde hellénistique (vers les années 80-90), après le « réveil » (résurrection) de Jésus et après la chute du Temple de Jérusalem, vers l’an 70 de notre ère. L’auteur du 3e évangile raconte, avec clarté et ordonnance, l’histoire du Salut. Puis, il écrit l’histoire des premières communautés chrétiennes dans le livre des Actes des Apôtres. 
 
L’évangéliste Luc informe et, surtout,  met de l’ordre dans les « logias » (sentences) qu’il recueille de la Tradition  fréquentée aussi par  les évangélistes Marc et Matthieu (on retrouve cela dans les Synoptiques). Tout au long des 24 chapitres,  il accorde une attention spéciale aux personnes,  autant celles de l’Ancien Testament (Premier Testament) auxquelles il se réfère, qu’à Jésus dans son humanité et sa divinité. En fait, avec Luc, nous découvrons un Jésus constamment en mouvement  qui  marche sur les routes de Palestine à la rencontre des  hommes, des femmes et des enfants quels qu’ils soient. Aussi, nous côtoyons ses Apôtres, ses disciples qui le suivent fidèlement. Bref,  Luc nous présente soigneusement des « porteurs de la Parole, des gens humbles, des pauvres et des petits.  » Son évangile cible l’universalité du message du Christ et son humilité.
 
Tout au long de notre année liturgique, comme baptisés, nous cheminerons, grâce à l’évangile de Luc, entre autres, vers une identité de disciples du Christ de plus en plus  « vraie ». Comment ? En fréquentant, en lisant  attentivement et en méditant fructueusement les textes de Luc lesquels définissent bien la vie d’un disciple : vivre au quotidien la conversion, la charité fraternelle,  la prière, le renoncement et la joie qui émane de soi. Cette joie qui émeut dans la « visite de l’autre » se définit dans la première lettre de Pierre, comme un témoignage de  l’espérance qui nous habite. (1P 3, 15) En fait, c’est aussi ce que le pape François nous exhorte à vivre comme disciple du Christ, chacun  dans notre milieu et dans notre société post-modrne.
 
Finalement, en méditant la Bonne Nouvelle selon Luc, nous découvrons aussi une présentation mystérieuse de Jésus qui est propre à l’auteur : la naissance et l’enfance avec Marie. Luc utilise les Écritures pour  présenter Jésus : il ressemble tantôt à Élie ou à Moïse, etc. Tout cela parce que dès son origine, Jésus est « Fils de Dieu », « Sauveur et Seigneur ».  Ses titres sont utilisés  pour nous révéler le lien privilégié de Jésus à Dieu. Luc insiste sur  le message de Jésus : le Règne de Dieu est déjà-là, par son action, tout en étant « pas encore » mais, à venir. Pour lui comme pour Marc et Matthieu, le Maître (Jésus) se fait connaître davantage par ses  actions que par ses paroles.
 
À chaque jour de l’année "C" le « vrai » disciple du Christ doit agir de la même manière que le Maître.
 
Louise Morin-Thibault
 

 1CHEVALIER, Jean., CHEERBRANT, Alain.,  Dictionnaire des symboles, Paris, Robert Laffont/Jupiter, coll. Bouquins, p. 944. Le « tétramorphe » fait référence aux quatre figures de la vision d’Ezchiel 1, 5-14,  et de Jean 4, 6-8. Ces figures sont : l’homme  pour  Matthieu, le lion pour  Marc, le bœuf pour Luc et l’aigle pour Jean. Entre autres, ces quatre figures symbolisent l’universalité de la présence de Dieu, etc.
 
2.Sévérin, Marie et Gérard., « Jésus retrouvé l’essentiel pour ceux qui le cherchent » Paris, 2018, Salvator, p. 65.
 
3. GEORGE, A. « Pour lire l’Évangile selon saint Luc ». Paris, Cerf, Cahiers Évangile, p 9.